Un site, une association

Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

Image de soi, relations aux autres, entourage, l'amour......
Par blandinedh
#34347
Maman...

Je ne pensais pas provoquer tout cela....
J'écoute
je lis
je respecte
je reçois
j'entend...

Que pourrais-je répondre?

Rien...

Si ce n'est t'envoyer toute ma sincère compassion....

J'en profite pour m'excuser d'être bien moins présente sur le forum. Ma vie perso prend beaucoup de place en ce moment. Mais je ne vous oublie pas.

Maman, je vais essayer de t'écrire une jolie réponse, que mérite un tel message. Laisse-moi juste un peu de temps.

Amicalement

Blandine, qui pense vraiment venir à la réunion annuelle de l'association à Lyon....
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Par Biba
#34360
:bravo1 Maman & Elize d'avoir eu le courage de faire sortir "tout ça" .. je suis émue à la lecture de vos paroles ..

Pleins pleins de bib'bisous :bisous
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Par Gitty
#34364
Maman, Elize je ne peux que partager vos sentiments, exposé à tous les regards, les photos, se sentir humiliée , atteinte indirecte à la pudeur, c'est des choses qu'on n'oublie jamais...J'ai cherché et trouvé de l'aide psychologique il y a des années, sinon j'en serai pas là et sûrement pas mariée non plus. Je remercie de tout coeur mon mari pour sa compréhension .
Blandine, ne te sent pas obligé de répondre, c'est déja bien de pouvoir dire tout ça à cet endroit après avoir gardé le silence depuis tant d'années, seule, toujours avec le sentiment, ça n'arrive qu'à moi. :bisous1
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Par Maman
#34407
Blandine, tu n'es pas obligée de répondre, je sais bien que ce n'est pas une consultation! Grâce à toi, j'ai mis des mots sur des émotions et je les ai écrits. C'est énorme, merci.
J'espère n'avoir choqué personne par la violence de mes propos. C'est une ado écorchée vive, la sensibilité à fleur de peau, qui a ressurgi du passé et s'est laissée aller à des confidences...
J'ai croisé des psys à 2 reprises dans ma vie, jamais je n'ai parlé de mon dos. Ca ne m'était tout simplement jamais venu à l'esprit...Merci à toutes d'être là.
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Par Biba
#34431
Oh non Maman .. tes paroles ne choquent pas, elles expriment ce que beaucoup d'entre nous ont ressenti à un moment de leur vie, en particulier au moment des traitements ...
Pleins de bib'bisous :bisous
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Par marina
#34454
maman et elize, que dire devant tout ça...sinon que cela rappelle beaucoup de souvenirs à chacune de nous.
vous avez bien fait d'en parler, c'est en mettant peu à peu des mots sur tout ça que j'ai pu surmonter cette violence qui est faite à nos corps d'adolescentes, parfois même pas par méchanceté, mais seulement par négligence de se mettre à la place de l'autre.
c'est grâce à des témoignages comme le votre, que certains jeunes soignants écoutent, que les choses ont changé petit à petit pour celles qui sont venues après vous, et changeront encore.

merci d'avoir le courage d'aider les autres sur le forum malgré tout ce que leurs récits doivent parfois aussi réveiller dans vos têtes
j'espère que notre amitié vous aidera à avancer aussi et à laisser tout cela derrière comme un mauvais souvenir :amis
Par Amandine
#34707
Qu'il est boulversant ce topic....

J'ai moi aussi envie d'apporter ma pierre face à tes questions Blandine...


"Qu'est ce que ça fait de porter un corset?"
Au départ ça va drôle. Tu as toi et tu as quelque chose d'autre par dessus, quelqu'un d'autre. Une armure, une carapace. D'abord lourde, encombrante, contraignante, imposante. On se demande comment on va faire avec cette chose, alors que l'on sait que ça va durer longtemps, très longtemps. Il faut du temps pour s'apprivoiser, pour apprendre à se cerner, se connaître. C'est comme lorsqu'on rencontre quelqu'un, avant de commencer une histoire, d'amour ou d'amitié, il y a toujours un instant de fouille, de recherche, on cherche à connaître la personne...Car il est impensable d'aimer quelqu'un, vraiment, de l'accepter, sans le connaître. Un corset...C'est une histoire qui passe de la cohabitation à l'amour, au bout de quelques années. Au fil du temps, des années, on s'y habitue, on s'y fait, on vit notre vie avec, on a appris à vivre comme ça, on compose avec lui et on s'en sort. Oui, bien sûr, on ne peut pas faire certaines choses, on est limité, mais on s'y fait. Et puis, petit à petit, au fil du temps il commence doucement à faire partie de nous, on le porte et on ne le sent même plus, même le Milwaukee, c'est notre seconde peau. On y est tellement habituée qu'on ne le voit plus, qu'on l'oublie. C'est lorsqu'on arrive à ce stade qu'on peut dire que le travail d'acceptation est fait. Mais il passe également par le regard des parents...Si les parents acceptent ce corset, acceptent cette vision de l'enfant avec son corset et arrivent à faire avec, l'enfant va d'autant mieux l'accepter et le vivre.
On se rend compte que, même si on doit s'adapter, un corset n'empêche pas de vivre et d'être heureux. Personnellement, j'ai vécu 10 ans avec le Milwaukee, pas facile à vivre comme à porter comme corset et pourtant j'ai réussis...Après mon opération, j'ai eu le CTM et le contraste avec le Milwaukee a été frappant... Léger, fin, peu imposant, la vraie colonie de vacances à côté de son prédécésseur. Je n'ai donc eu aucun mal à vivre avec.
Au départ, avec un corset, on se sent mal, mal à l'aise, comme avec un étranger mais cet étranger devient vite un allié et la relation se passe bien. On ne le déteste plus, on l'accepte, on l'assume au point de parvenir à le montrer sans complexes et même avec fierté, comme ce fût mon cas, et on l'aime. Parce que c'est notre tuteur, parce qu'il nous aide à avancer, parce qu'ils nous aide dans notre combat. On se sent en adéquation avec lui car nous avons tous les deux le même but.
Personnellement, les moulages de platre ne m'ont jamais posé problème. Ca ne me dérangeait pas, je me marrais presque.

"Comment on se sent quand on nous met un plâtre?"
Là encore, le temps d'adaptation s'impose. Mais, avec le plâtre que j'ai eu en post-op je me sentais franchement bien dedans. J'étais super à l'aise, j'avais pris ma place, mes marques et je le portais sans aucune peine, malgré mon faible poid. Je ne le sentais pas vraiment, il se faisait oublier, il faisait lui aussi partie de moi, il avait une texture contrastée: la douceur du plâtre et le côté rugueux de la résine, et moi j'aimais ça. Il protégeait mon dos. Il n'était non plus un tuteur mais une chrysalide. Je ne pense pas que la différence soit plus importante, ou moins importante, qu'avec un corset. Tout dépend de la personne et de sa façon d'aborder les choses. Moi, déjà, au moulage, j'étais tout sourire et morte de rire. Le plus enquiquinant, c'est le séchage...Tu dois rester couchée à faire la crèpe sous une lampe qui chauffe, de jour comme de nuit et c'est assez désagréable...Les changements de jerseys étaient de bons moments aussi, avec beaucoup de rires.
Le plâtre de détraction, lui est carrément plus imposant que le plâtre et le corset. Tu es couchée, sans bouger. Au départ, tu ne te sens pas très à l'aise et je crois que le plus dur pour moi durant tout ce temps n'a pas été de supporter ces attirails mais d'être confrontés aux regards de mes proches, de ma maman au départ... Je n'oublierai jamais son regard lorsque j'ai eu mon Stagnara, ça m'a tellement fait mal au coeur et je me sentais tellement coupable de devoir lui faire subir tout ça...
Bref, j'ai mis une semaine pour me faire au Stagnara. Et puis après, je pouvais me tourner sans soucis avec, j'arrivais même à dormir sur le ventre et me retourner toute seule sans problème. C'est vrai que c'est dur de rester couchée 24/24h pour quelqu'un de super actif comme moi mais en même temps, ça te fait beaucoup réfléchir et te remettre en question. C'est une réelle occasion de faire le point avec soi, une petite introspection, car ce n'est que lorsque tu es confronté à toi-même que tu peux vraiment réaliser tout un tas de petites choses. C'est un mal pour un bien. C'est difficile de s'habituer à la situation de dépendance, dans mon cas ce le fût en tout cas, mais être dans cette situation te fait réaliser beaucoup de choses par exemple, te fait comprendre qu'on ne mesure pas assez sa chance pour des petites choses qui peuvent nous paraître à la base sans importance.
L'odeur du plâtre...C'est une des odeur de mon enfance et cette odeur ne me dérange pas, parfois elle me revient dans le nez et au contraire, je l'apprécie beaucoup. C'est une odeur qui me rassure, me sécurise ,l'odeur du plâtre mouillé pour moi est une odeur agréable, qui me rappelle beaucoup de choses que je suis fière d'avoir vécue et heureuse d'avoir vécue ainsi.


'' Quand on est dans un cadre, quelles sensations corporelles on a?"
Et puis moi je n'ai ressenti aucune sensation particulière. Dans le cadre debout, tu as toutefois plus l'impression d'être dans une position de crucifix, d'écartellement car tu as les bras assez surélevés et les jambes écartées de la largeur du bassin, dans une position peu confortable. C'est vrai que je n'aimais pas tellement cet inconfort lorsque j'étais petite parce que c'était dur de tenir la position. Mais être exposée au regard des médecins ne m'a jamais dérangée. Dans le cadre couchée, au contraire, c'est un plaisir, je n'ai pas ressenti grand chose. A peine si j'ai senti la sensation de vide sous moi lorsque je n'étais plus tenue que par la tête et les pieds, je n'ai aucunement senti la traction. J'ai plutôt de supers souvenirs de mon moulage, avec une équipe qui m'a fait bien rire...et sourire. C'est impressionnant le cadre de l'extérieur, de voir tout de l'extérieur mais une fois que tu es dedans, tu n'y penses plus. En tout cas moi. Tu te transformes en une sorte de funambule, un modèle que l'on va sculpter et sculpter encore pour obtenir quelque chose qui te correspondent parfaitement..Le moulage m'a toujours évoqué la sculpture et les mains du médecins travaillant le plâtre encore plus. C'était la sculpture de mon existence, et le cadre n'était qu'un moyen de faire tenir la statue le temps de ce travail.

Apparemment il y a plusieurs personnes autour de nous pour ce genre de chose. A t'on l'impression d'être un objet?
Pour moi non. J'ai toujours eu le sentiment d'être quelqu'un. Même si parfois cela était un peu technique, je n'ai jamais eu l'impression de perdre mon idendité d'humain. La seule fois où j'ai eu l'impression d'être résumée juste à un cas médical et non pas à un personne ce fût lors du staff en pré-opératoire. Sinon, jamais. Le regard des médecins ne m'a jamais dérangée, leurs mains travaillant le plâtre non plus. Je sais, j'ai comparé à une sculpture tout à l'heure, et la sculpture est un objet. Mais moi je me suis toujours sentie moi, je n'ai jamais eu la sensation de ne pas être considérée. Un objet pour moi c'est quelqu'un dont on se sert pour une tâche précise en pensant uniquement à cette tâche sans penser à la personne. Là, on pensait à moi, on me parlait, on parlait de moi, on oeuvrait avec moi et pour moi. Il est vrai que j'ai toujours été entre les mains d'une bonne équipe, en qui je pouvais avoir confiance et qui ont toujours tâché de me mettre à l'aise. Jamais je ne me suis sentie objet. Toujours je me suis sentie Amandine.

Quand on se fait opérer, et qu'on se remet debout, comment on se sent dans son corps? Si on donnait un micro à notre corps, qu'est ce qu'il dirait?
Difficile pour moi de répondre à cette question car la correction pour moi n'est pas aussi spectaculaire qu'elle l'est pour d'autres. Mais mon premier lever, c'était comme les premiers pas sur la Lune. Un vrai bonheur, une vraie aventure. Aucune sensation de vertiges, de tourni...Juste la sensation du plâtre, car c'est la première fois qu'on est debout avec lui. Il est lourd, car on ne pèse plus qu'un peu plus de 40 kilos. On s'accroche au bras de son kiné et on avance, pas après pas, doucement mais fiérement, on passe la porte de la chambre, on voit la lumière, le couloir, on savoure. Le corps va bien, on sent les jambes un peu fragile, la démarche hésitante, l'allure d'un ivrogne à marcher un peu de zig et de zag, mais je me suis sentie infinement heureuse. Je me sentais bien dans mon corps, fatiguée mais bien. Si a ce moment là il avait eu un micro, je ne sais pas honnetement ce qu'il aurait dit. Mais je savais qu'il était fort, je savais que moi et lui on était prêts a se battre pour poursuivre une convalescence. Je n'ai jamais ressenti autant qu'en ce premier lever le bonheur de marcher. Mon dos ? Aucun problème. Je n'avais pas l'impression que quelque chose de fondamental avec changé. Je lâche le bras de mon kiné et je me risque a faire quelques pas seule. Je veux voir. Je veux essayer. Je veux éprouver mon corps, mes muscles, mes jambes. Je veux voir si ils m'écoutent encore, s'ils sont encore capables de se débrouiller seuls. Oui, ils marchent, de travers mais ils marchent. J'avance. Mon kiné est obligé de me forcer à repartir car moi je ne veux pas, j'aurais pu marcher des mètres et des mètres encore, je ne me sens pas fatiguée, mais je me résigne et je retourne dans ma chambre. Ces petits pieds qui se placent l'un après l'autre sur le sol de l'hôpital, ces jambes si minces qui portent tant mais qui font bien leur travail, ce dos qui va bien, ce bien être un peu partout. Ok..J'ai fait une sieste en me recouchant mais ce fût un bonheur intense, une retrouvaille avec mon corps. Enfin j'allais pouvoir retrouver liberté, autonomie et indépendance, enfin je touchais terre.


"Quel est le regard des autres avant? Et après"

Le regard des adultes, je ne l'ai pas senti. Ou du moins je ne l'ai pas senti malsain, au contraire. C'était avec eux que je me sentais le mieux, que je me sentais le plus en phase, le plus perçue comme une personne à part entière, que l'on écoute et qu'on l'on respecte. Au collège, ce fût dur car c'est une époque où personne ne tolère la différence. Moi, je ne voulais pas être comme tout le monde et de toute façon je ne l'étais pas. On m'a rejettée, on m'en a fait voir de toutes les couleurs, de la violence morale. Au départ, je n'étais pas habituée et aller au collège m'angoissait. Le regard des autres est parfois cruel, même si cette agressivité est parfois synonyme d'incompréhension ou est parfois le seul moyen qu'ils trouvent pour se manifester...Mais ça nous grandit, ça nous rend fort, au fur et à mesure que l'on s'accepte. Après, je m'y suis faite et je m'en fichais complètement. On se rend compte que dans la vie de tous les jours, on ne nous regarde pas tant que cela. C'est nous qui le croyons, parce que nous nous focalisons la dessus et du coup on croit que c'est pour tout le monde la même chose alors on voit des regards mauvais partout. Mais ce n'est pas toujours vrai, c'est même très souvent faux. Les gens ne font pas forcément attention. J'ai vite compris que le collège, c'était à part. Je me suis donc acceptée et assumée parfaitement, même si je n'avais que peu d'amis, ceux que j'avais m'aimais avec mon corset et s'en accomodait très bien. C'était pour moi une belle preuve d'amitiés.
Après, je ne sens toujours pas le regard des autres, alors que ma scoliose se voit toujours. Je m'assume et m'accepte encore mieux, je suis toujours épanouie, équilibrée, bien dans mes baskets et en accord avec moi-même. Mon dos me ressemble, mon dos ressemble à ma vie et c'est très bien comme ça. Je suis fière de le montrer, fière de l'exposer au regard des autres. Je ne fais pas attention. Je suis différente et je compte bien le rester, je n'ai pas envie de me fondre dans la masse, de devenir quelconque, comme tout le monde ou plutôt comme n'importe qui. Je veux être moi et je le suis pleinement. Et l'on doit m'aimer comme je suis, avec mes différences. Et je sais que c'est possible. Mais il est vrai que je me sens toujours mieux avec des gens plus vieux que moi, je m'entends mieux avec moi, j'ai vraiment l'impression de partager beaucoup plus de choses, d'avoir une plus grande proximité. Et ca a d'ailleurs toujours été le cas. Je n'ai pas peur des critiques et des jugements, on pense ce que l'on veut de moi, l'avis des gens sur ma différence ne m'intéresse guère, je vis ma vie comme j'ai envie de la vivre et je n'ai aucunement l'intention de me freiner à cause des autres. On ne vit pas pour les autres, mais pour soi avant tout. Même si j'ai choisit de consacrer ma vie aux autres, en voulant être médecin, je mène tranquillement mon bout de chemin, malgré tout ce qu'on a pu penser sur mon sort depuis le départ. Et je suis fière de montrer, à ceux qui pensaient que je n'irais pas loin, que je suis aallée beaucoup plus loin qu'ils ne le prévoyaient et que je suis sur la voie de ddevenir celle que j'ai toujours voulu être. Bien sur, ce n'est pas grâce à moi uniquement, c'est aussi grace à tous ceux qui m'ont entouré de leur affection, de leur présence, de leur soutien mais aussi de leur compétence, mais cette jeune fille tordue qui vous parle, cette soeur jumelle architecturale de la Tour de Pise qui penche du côté où elle va tomber, cette bizarrerie de la nature qui ne fait pas la même taille selon la jambe sur laquelle elle met son poid du corps...Et bien c'est moi. Et je suis fière d'être moi-même. Je suis fière de ce qu'on a fait de moi et je suis fière d'exposer ce moi, tout entier, aux regards des autres, de l'exposer et de l'ouvrir au monde et de me sentir être dans un vie qui m'ouvre désormais grand les bras. Je vis parmis les autres tout en étant moi-même...Je crois donc que j'ai vraiment atteint mon équilibre.

Voilà ! Désolée pour ce long message mais je fût inspirée ce soir ! ;)

Bisounours
Amandine
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Par fred1
#35320
Lire vos témoignages me replongent dans ce mal être que je connais si bien! Je viens d'avoir l'explication de mon dégoût des photos car je ne supportes plus être photographiée et actuellement avec mes quatre kilos de plus je me déteste physiquement et je déteste ce tronc qui ressempble plus à une pyramide surtout lorsque mon ventre est gonflé par l'oedème! Je n'ai plus de taille suite à mes opérations et je me trouve moche comme habillée avec un sac avec n'importe quelle tenue! Je ne sais plus comment m'habiller et je me sens mal dans mon nouveau corps que je n'arrive pas à apprivoiser! Tu vois Blandineh, le psy a fort à faire avec moi en ce moment car je me déteste physiquement! Que faire?
Par blandinedh
#35322
Là, Blandine se sent très honnêtement un brin débordée par les évènements... je suis contente si je peux vous aider ici à exprimer vos ressentis, mais alors là je reçois une telle déferlante, que je ne sais pas trop trop comment répondre, comment vous aider. je vous lis toutes avec attention, mais je me demande un peu comment gérer... ça prend de sacrées proportions!
si les modérateurs avaient qqs idées pour moi....
bisous
blandine

Peut-être faire une synthèse des problèmes mit le plus souvent en évidence ? Car effectivement difficile de répondre à tout le monde, de plus c'est dans une "idée générale" du problème qu'il faut intervenir, pas à titre de "consultation" individuelle. Ce qui est très important, c'est de pouvoir en parler, ça fait du bien à celles et ceux qui n'ont peut-être pas eu l'occasion jusqu'à ce jour de pouvoir l'exprimer, en tous cas par écrit. Merci de ta collaboration, on se tient à ta disposition si nécessaire. L'équipe des modérateurs
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Par Gabrielle
#35323
Amandine, c'est émouvant.... je ne retrouve que trop bien ce que j'ai vécu.... oui l'odeur du plâtre.... je ne l'oublierai jamais.... et son séchage.... quel horreur.
Mais contrairement à toi, j'ai " préféré" ( si je puis dire) le corset au plâtre.... et ce qui est bizarre c'est que j'ai eu du mal à quitter mon corset trois points, c'est comme si une partie de moi s'en allait, me quittait.... plus d'une fois j'ai eu la tentation de le remettre... ce n'est pas être maso, non... seul ce qui ont vécu ça peuvent comprendre...
Le pire pour moi dans la plâtre ce fut sa pose et sa grosseur...bah... je me posais pas trop de question, fallait que je le porte, point... mais j'étais quand même peinée de cette situation et mes complexes ne faisaient que s'amplifier... heureusement, j'étais bien entouré! J'ai vécu le plâtre comme une aggression, j'emploi peut-être un mot dur mais c'est ce que j'ai vécu.

De tels traitements touchent notre intimité et pourtant c'est qq chose de si extérieur, n'est-ce pas étrange?

En tout cas, merci pour ce topic! :bravo1 :bisous1
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Par clochette
#35352
non, Maman ,tes propos ne me choquent pas ,ils ont réveillé en moi des tas de souvenirs pénibles.le fait de n'être qu'un corps qu'il fallait à tout prix redresser,l'absence de parole sur les actes qui nous étaient imposés sans explication.Notre corps qui était exposé à tous ces regards qui appréciaient,jugeaient nos déformations.La kiné faite en force et dans des tenues(genre maillot de bain:short bouffant et soutien gorge assorti....ceci pour Berck)cette tenue qui mettait bien en évidence nos déformations.D'ailleurs en ce moment ,j'ai commencé la kiné Méziere et à chaque seance ,je me mets à pleurer des pleurs qui viennent de très loin......Merci Blandine de nous avoir permis d'exprimer cela
. :bisous1 :bisous1
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Par marina
#35403
blandine, je veux tout simplement te remercier d'avoir créé ce topic, où j'ai pu dire publiquement des choses que je croyais avoir été toute seule à ressentir dans mon coin... et finalement je me rends compte que nous sommes nombreuses à avoir vécu les mêmes choses et cela me rend plus forte.

nous avoir donné cet espace était très important car, pour moi en tout cas, se plaindre ou faire attention à ce que je ressentais, c'était interdit, le but c'était d'avoir de bons "chiffres" à chaque contrôle radio et pour le reste, on pouvait pleurer, on pouvait avoir mal, moralement et physiquement, personne n'y faisait attention, et il fallait encore qu'on soit contentes qu'on nous redresse.

aucune réponse, aucun égard, non plus, pour celles qu'on ne redresse plus... on doit trouver toutes seules les façons de "faire avec".
et là aussi c'est important que tu nous aies donné cet espace car, personnellement, quand je lis les histoires de toutes ces femmes formidables, je me dis qu'une fille avec une scoliose, rien à faire, c'est quelque chose d'extraordinaire, et du coup je suis fière d'en être une.

pour ce qui est de faire avec son image... c'est dur, je crois, pour presque tout le monde, même celles qui sont droites.
nous ne te demandons pas forcément des conseils, ni de nous aider à résoudre notre problème... parce que quelque part c'est chacun qui trouve sa propre réponse. Mais savoir qu'il y a une écoute, quelqu'un qui lit, que cette écoute vienne de toi ou des autres personnes qui postent sur ce topic, ça aide déjà beaucoup (d'ailleurs il y a des psys qui ne disent jamais rien... et parfois pourtant les choses changent)

c'est vrai que c'est un topic où on pleure beaucoup, mais parfois ça fait aussi du bien, c'est si important que certaines choses sortent...

bisous blandine
et bisous à toutes les autres aussi :bisous1
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Par Maman
#35507
Ne t'inquiète pas, Blandine, on n'attend pas nécessairement quelque chose de toi. En ouvrant ce topic, en posant tes questions, en t'intéressant à notre ressenti, tu nous as permis de nous livrer, et ça nous suffit. Ce n'est pas une consultation. Ce sont juste des confidences qui libèrent, qui font un bien fou. Tu nous as tendu la main, nous l'avons saisie. Merci. :biz
Modifié en dernier par Maman le mer. déc. 26, 2007 10:17 pm, modifié 1 fois.
Par blandinedh
#35566
bon alors c'est très bien ainsi
bisous!
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Par evelyne
#35593
:coucou tout le monde, eh ben....!!! que d' états d'âmes, et pour cause.....Amandine je suis heureuse que tu ais su te servir de cette différence pour te construire, tes propos sont limpides et très agréables à lire. J'espère de tout coeur que tu réussiras dans le domaine médical.
Tout comme Marina, Fred, Clochette , Maman, Latina et encore pas mal d'entre nous, les choses n'ont pas été si facile à vivre, et encore aujourd'hui. Je suis une spécialiste du camouflage, je l'avoue ce n'est peut-être pas ce qu'il aurait fallut faire....!! je vais vous surprendre, l'aspect psychologique a toujours pris le dessus sur le physique ( la scoliose ne se voyait pas avec les habits), mais depuis quelques années c'est l'inverse, le corps souffre davantage, et la tête, bizzarement va mieux. . Il faut dire qu'ici que je me reconnais dans pas mal de post , du coup j'ai l'impression d'être plus légère..........!! dans la tête, parce que le corps fatigue, j'ai pris quelques kgs, ......car , j'aime les bonnes choses , en particuliers le chocolat, et aussi les "nounours" hein....! chris , Emeraude, Rosy , Mamynou J'ai repris tout doucement le vélo et la marche, (seulement pas de côtes) on verra, demain est un autre jour , prudence tout de même....!!
je vous fais à toutes de gros bisous" :bisous1 :bisous1
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