- jeu. mars 31, 2011 5:22 pm
#199387
Les temps changent. Jadis, celui de nous qui voulait laisser vagabonder son esprit, faire voyager son âme s’allongeait dans l’herbe et fermait les yeux, s’asseyait sur un banc à regarder filer la vie. Sinon, il se mettait à une terrasse, à sa fenêtre à regarder tourner le monde s’il avait une vie urbaine, privée de verdure.
Maintenant, il est difficile de trouver cet instant à soi, loin des yeux, loin du monde. Nos vies sont devenues nerveuses, brouillonnes, embrouillées et il nous est parfois impossible de se mettre un peu à l’écart de l’agitation pour regarder passer le temps, faire simplement le vide. A rêvasser ou penser pour soi à tel voyage auquel on pense dans la Lune.
Pourtant, il nous arrive encore de temps à autre de décrocher et prendre un moment pour fouiller dans multitudes de choses, trésors de souvenirs insignifiants pour les autres, mais si précieux pour nous. A nous informer en lisant ça et là des choses ou en en trouvant d’autres au gré de nos états d’esprit sur Internet.
En naviguant, j’ai trouvé ce drôle de site Internet
http://decadence-exploration.blogspot.c ... -lyon.html
Je ne saurais dire comment j’ai pu arriver sur ce site. Mais l’essentiel est là. Cette ballade hasardeuse a rouvert mon cœur, relancé mon esprit vers mille choses enfouies comme autant de magots volés à l’existence.
Cet article raconte les pérégrinations d’un groupe d’aventuriers modernes, avides de sensations ou d’exploits personnels. L’un d’eux a profité d’un jour sans trop de surveillance pour pénétrer dans l’ancien hôpital des enfants malades de la ville : l’hôpital D... Peu importe les textes qui les accompagnent, les photos m’ont ému.
Je me rappelle qu’il y a si longtemps, nous avions découvert à cet endroit les maux dont souffrait Justine, sa maladie. Mille ans avant aujourd’hui, un siècle avant la scoliose de Thomas semble-t’il.
Plus que les maux, l’endroit était frappant, spécial, différent de tous les autres. Un drôle d’hôpital. Ancien, d’aspect presque inquiétant. Dont l’architecture et la conception vieillotte donnaient l’impression que l’on allait y croiser une nonne en cornette comme jadis au détour d’un couloir ou je ne sais quel personnage surgi d’hier.
Plus que tout autre, ce lieu avait une âme, des souvenirs à raconter, une chaleur à dégager. Une histoire. Je me rappelle aussi que c’est ici que nous avons découvert pour la première fois la souffrance des enfants malades, avec un regard différent. Emprunt de peine mais aussi de respect.
Les couloirs grouillaient d’enfants accompagnés des leurs, les murs étaient ornés de dessins qui donnaient un aspect joyeux à ces vieux murs un peu froids d’aspect. On allait et venait dans tous les sens, croisement incessant de personnages anonymes venus chercher le même serment : la santé de leurs enfants.
A voir ces photos et le temps qui passe, les dessins d’enfants ne sont plus là. Arrachés. Les tags de grands ont effacés les rêves des petits. Certains compagnons de route de Justine ne sont peut-être d’ailleurs plus là aujourd’hui, d’autres ont passé leur chemin maintenant et sont des adultes riche d’une santé acquise de haute lutte. Ces images semblent presque hantées à qui connaît le lieu, son histoire et la vie qu’il y avait ici hier.
Le progrès et les réorganisations gouvernementales ont eu raison aujourd’hui du vieux bâtiment baroque et de son âme mystérieuse. Son successeur se trouve maintenant en bord de périphérique, gigantesque vaisseau de béton impersonnel. Aux couleurs vives et ultra moderne, plus accueillant pour tous de par son confort, il a pris la place de ce vieux Monsieur rococo.
Dorénavant oublié de tous, l’ancien hôpital trône toujours sur les hauteurs de la ville, indéracinable. Visible depuis les quais de Saône, il semble faire partie du paysage et guetter. Juché sur sa colline, il domine notre vie moderne avec son regard ancien. De ses bâtiments, on pouvait même voir le Mont-blanc les jours où le temps était clair.
Doucement, les pillards et traînards ont raison de lui lentement en abîmant nos cœurs sans même s’en apercevoir. Mais malgré tout, ils n’emportent rien de son âme. Les projets de rénovation boiteux se succèdent, d’hôtels de luxe en résidence moderne. Rien ne change, il tient toujours debout et rit de ces projets scabreux. Il suffit presque de tendre l’oreille pour entendre les enfants rire et s’amuser malgré la maladie, protégés par ce drôle de bâtiment inquiétant mais si attaché à leur santé, à leur histoire, à mon cœur de Papa...
Maintenant, il est difficile de trouver cet instant à soi, loin des yeux, loin du monde. Nos vies sont devenues nerveuses, brouillonnes, embrouillées et il nous est parfois impossible de se mettre un peu à l’écart de l’agitation pour regarder passer le temps, faire simplement le vide. A rêvasser ou penser pour soi à tel voyage auquel on pense dans la Lune.
Pourtant, il nous arrive encore de temps à autre de décrocher et prendre un moment pour fouiller dans multitudes de choses, trésors de souvenirs insignifiants pour les autres, mais si précieux pour nous. A nous informer en lisant ça et là des choses ou en en trouvant d’autres au gré de nos états d’esprit sur Internet.
En naviguant, j’ai trouvé ce drôle de site Internet
http://decadence-exploration.blogspot.c ... -lyon.html
Je ne saurais dire comment j’ai pu arriver sur ce site. Mais l’essentiel est là. Cette ballade hasardeuse a rouvert mon cœur, relancé mon esprit vers mille choses enfouies comme autant de magots volés à l’existence.
Cet article raconte les pérégrinations d’un groupe d’aventuriers modernes, avides de sensations ou d’exploits personnels. L’un d’eux a profité d’un jour sans trop de surveillance pour pénétrer dans l’ancien hôpital des enfants malades de la ville : l’hôpital D... Peu importe les textes qui les accompagnent, les photos m’ont ému.
Je me rappelle qu’il y a si longtemps, nous avions découvert à cet endroit les maux dont souffrait Justine, sa maladie. Mille ans avant aujourd’hui, un siècle avant la scoliose de Thomas semble-t’il.
Plus que les maux, l’endroit était frappant, spécial, différent de tous les autres. Un drôle d’hôpital. Ancien, d’aspect presque inquiétant. Dont l’architecture et la conception vieillotte donnaient l’impression que l’on allait y croiser une nonne en cornette comme jadis au détour d’un couloir ou je ne sais quel personnage surgi d’hier.
Plus que tout autre, ce lieu avait une âme, des souvenirs à raconter, une chaleur à dégager. Une histoire. Je me rappelle aussi que c’est ici que nous avons découvert pour la première fois la souffrance des enfants malades, avec un regard différent. Emprunt de peine mais aussi de respect.
Les couloirs grouillaient d’enfants accompagnés des leurs, les murs étaient ornés de dessins qui donnaient un aspect joyeux à ces vieux murs un peu froids d’aspect. On allait et venait dans tous les sens, croisement incessant de personnages anonymes venus chercher le même serment : la santé de leurs enfants.
A voir ces photos et le temps qui passe, les dessins d’enfants ne sont plus là. Arrachés. Les tags de grands ont effacés les rêves des petits. Certains compagnons de route de Justine ne sont peut-être d’ailleurs plus là aujourd’hui, d’autres ont passé leur chemin maintenant et sont des adultes riche d’une santé acquise de haute lutte. Ces images semblent presque hantées à qui connaît le lieu, son histoire et la vie qu’il y avait ici hier.
Le progrès et les réorganisations gouvernementales ont eu raison aujourd’hui du vieux bâtiment baroque et de son âme mystérieuse. Son successeur se trouve maintenant en bord de périphérique, gigantesque vaisseau de béton impersonnel. Aux couleurs vives et ultra moderne, plus accueillant pour tous de par son confort, il a pris la place de ce vieux Monsieur rococo.
Dorénavant oublié de tous, l’ancien hôpital trône toujours sur les hauteurs de la ville, indéracinable. Visible depuis les quais de Saône, il semble faire partie du paysage et guetter. Juché sur sa colline, il domine notre vie moderne avec son regard ancien. De ses bâtiments, on pouvait même voir le Mont-blanc les jours où le temps était clair.
Doucement, les pillards et traînards ont raison de lui lentement en abîmant nos cœurs sans même s’en apercevoir. Mais malgré tout, ils n’emportent rien de son âme. Les projets de rénovation boiteux se succèdent, d’hôtels de luxe en résidence moderne. Rien ne change, il tient toujours debout et rit de ces projets scabreux. Il suffit presque de tendre l’oreille pour entendre les enfants rire et s’amuser malgré la maladie, protégés par ce drôle de bâtiment inquiétant mais si attaché à leur santé, à leur histoire, à mon cœur de Papa...