- dim. juin 18, 2023 12:38 pm
#342418
Bonjour à tous.tes,
Je lis ce forum depuis des mois et je me décide enfin à écrire, j’aurais dû le faire avant je crois…Voici mon histoire.
Je suis Laura, 42 ans, une double scoliose détectée à mes 12 ans (à l’époque d’environ 38°) et soignée en Italie (je suis italienne en France depuis 5 ans) avec un corset lyonnais h24 jusqu’à mes 18 ans, avec bien évidemment kiné, natation, gym et tout ce qu’il fallait faire.
Libérée du corset, ma vie a continué son cours et, malgré les conséquences psychologiques lié à mon rapport au corps mal construit pendant l’adolescence (notamment une longue anorexie), j’ai bien vécu toujours étant très active et en faisant semblant de ne plus avoir de scoliose (bon, j’ai quand même toujours fait de la kinè et ostéopathie et un peu de sport…).
Arrivée à, mon nouveau médecin généraliste me conseille de faire un bilan et, avec pas trop de surprise j’avoue, il s’avère que ma scoliose a bien empirée : aujourd’hui j’en suis à 54° pour la courbe dorsale et 59° pour la lombaire.
L’orthopédiste qui m’a vu (dans un grand hôpital à Paris) m’a bien évidemment invité à prendre en considération à l’opération, notamment car il remarque un début d’inflammation aux vertèbres lombaire en conséquence de la courbe. Il m’a dit qu’il n’y avait pas d’urgence (surtout que j’ai des douleurs en certaines circonstance, mais c’est encore plutôt gérable...), mais que tôt ou tard il aurait fallu y faire face. Surtout, il m’explique que si à l’heure actuelle l’arthrodèse serait entre T3 et L3, le risque plus tard serait de ne pas pouvoir s’arrêter à L3 et descendre jusqu’au bassin.
Bref, après un refus total je commence à réfléchir, la tête froide : je cherche d’autres avis (à Lyon et en Italie), mais on en revient toujours là : pas d’urgence mais mieux vaut pas trop attendre.
En évaluant les pour et les contre, je décide enfin que c’est peut-être le bon moment pour l’opération, surtout car les conditions matérielles actuelles me permettent d’avoir une certaine sécurité économique : je suis en contrat doctoral, donc j’ai une couverture sociale et j’ai pu aménager le travail pour ma thèse, alors que une fois terminée le doctorat je serai en pleine situation de précariat pour je ne sais pas combien de temps haha !!
Pour faire "court", me voilà enfin à 10 jour de mon hospitalisation…dans la panique totale et à deux doigts de tout annuler !! J’imagine que c’est normal d’angoisser lorsque le jour J approche, mais bien que je sache avoir pris ma décision rationnellement, je me rende compte que du côté émotionnel je ne me sens pas prête du tout pour faire face à la période qui m’attend. Le fantôme de mon passé est bien là et je n’ai pas du tout envie de revivre tout ce qu’ai vécu à l’adolescence et après. Ce n’est pas l’opération en elle-même qui me fait peur, mais mes réactions face au changement de mon corps, à la dépendance des autres et à l’obligation à m’arrêter pendant une longue période…alors que j’ai toujours revendiqué et défendu mon autonomie et je suis quelqu’une de très actif et dynamique.
En plus c’est un période où je me sens enfin épanouie et bien avec moi-même, après des années compliquées du point de vue psychologiques et notamment en ce qui est de mon rapport au corps. J’ai l’impression d’entre enfin arrivée à trouver en équilibre en tout ça, et là, l’idée de tout bousculer à nouveau m’angoisse, comme si je savais d’aller me remettre volontairement dans une période de souffrance et douleur, alors qu’enfin je vais bien !
J’ai lu beaucoup de vos histoires, je sais que la majorité d’ente vous ne regrette pas l’opération et qu’on peut avoir une vie presque normale après…mais lire de toutes les difficultés et de la longueur de la période post opératoire ne me rassure pas du tout, je me demande si j’ai les outil pour faire face à cela.
Je sais que je peux annuler mon opération jusqu’à la dernière minute, mais là je n’arrive pas à démêler l’écheveau de mes pensées et évaluer ce qui va mieux pour prendre enfin une décision : d’une part assumer le risque de ne pas me faire opérer et me trouver dans quelques années avec une situation pire, d’autre part prendre la responsabilité de me lancer dans cette période difficile en sachent que c’est mon choix et que ne pourrai plus revenir en arrière.
Bref, si quelqu’un est passé par une situation similaire et a envie de me donner de piste ou me raconter son expérience (même de vive voix !), merci !!
J’aimerais aussi avoir des avis sur comment est la "vraie vie" après une arthrodèse, comment et en combien de temps on se reconstruit, en combien de temps on redevient autonomes, à quel point la rigidité se voit, que perçoivent les gens… et il y a un aspect que me tracasse qui est le côté intimité et relations sexuelles que je ne sais pas comment va changer…
Désolée de ma longueur et d’avoir renversé toutes mes angoisses ici…j’espère que quelqu’un d’entre vous pourra me partager ses réflexions…
Milles merci !
Laura
Je lis ce forum depuis des mois et je me décide enfin à écrire, j’aurais dû le faire avant je crois…Voici mon histoire.
Je suis Laura, 42 ans, une double scoliose détectée à mes 12 ans (à l’époque d’environ 38°) et soignée en Italie (je suis italienne en France depuis 5 ans) avec un corset lyonnais h24 jusqu’à mes 18 ans, avec bien évidemment kiné, natation, gym et tout ce qu’il fallait faire.
Libérée du corset, ma vie a continué son cours et, malgré les conséquences psychologiques lié à mon rapport au corps mal construit pendant l’adolescence (notamment une longue anorexie), j’ai bien vécu toujours étant très active et en faisant semblant de ne plus avoir de scoliose (bon, j’ai quand même toujours fait de la kinè et ostéopathie et un peu de sport…).
Arrivée à, mon nouveau médecin généraliste me conseille de faire un bilan et, avec pas trop de surprise j’avoue, il s’avère que ma scoliose a bien empirée : aujourd’hui j’en suis à 54° pour la courbe dorsale et 59° pour la lombaire.
L’orthopédiste qui m’a vu (dans un grand hôpital à Paris) m’a bien évidemment invité à prendre en considération à l’opération, notamment car il remarque un début d’inflammation aux vertèbres lombaire en conséquence de la courbe. Il m’a dit qu’il n’y avait pas d’urgence (surtout que j’ai des douleurs en certaines circonstance, mais c’est encore plutôt gérable...), mais que tôt ou tard il aurait fallu y faire face. Surtout, il m’explique que si à l’heure actuelle l’arthrodèse serait entre T3 et L3, le risque plus tard serait de ne pas pouvoir s’arrêter à L3 et descendre jusqu’au bassin.
Bref, après un refus total je commence à réfléchir, la tête froide : je cherche d’autres avis (à Lyon et en Italie), mais on en revient toujours là : pas d’urgence mais mieux vaut pas trop attendre.
En évaluant les pour et les contre, je décide enfin que c’est peut-être le bon moment pour l’opération, surtout car les conditions matérielles actuelles me permettent d’avoir une certaine sécurité économique : je suis en contrat doctoral, donc j’ai une couverture sociale et j’ai pu aménager le travail pour ma thèse, alors que une fois terminée le doctorat je serai en pleine situation de précariat pour je ne sais pas combien de temps haha !!
Pour faire "court", me voilà enfin à 10 jour de mon hospitalisation…dans la panique totale et à deux doigts de tout annuler !! J’imagine que c’est normal d’angoisser lorsque le jour J approche, mais bien que je sache avoir pris ma décision rationnellement, je me rende compte que du côté émotionnel je ne me sens pas prête du tout pour faire face à la période qui m’attend. Le fantôme de mon passé est bien là et je n’ai pas du tout envie de revivre tout ce qu’ai vécu à l’adolescence et après. Ce n’est pas l’opération en elle-même qui me fait peur, mais mes réactions face au changement de mon corps, à la dépendance des autres et à l’obligation à m’arrêter pendant une longue période…alors que j’ai toujours revendiqué et défendu mon autonomie et je suis quelqu’une de très actif et dynamique.
En plus c’est un période où je me sens enfin épanouie et bien avec moi-même, après des années compliquées du point de vue psychologiques et notamment en ce qui est de mon rapport au corps. J’ai l’impression d’entre enfin arrivée à trouver en équilibre en tout ça, et là, l’idée de tout bousculer à nouveau m’angoisse, comme si je savais d’aller me remettre volontairement dans une période de souffrance et douleur, alors qu’enfin je vais bien !
J’ai lu beaucoup de vos histoires, je sais que la majorité d’ente vous ne regrette pas l’opération et qu’on peut avoir une vie presque normale après…mais lire de toutes les difficultés et de la longueur de la période post opératoire ne me rassure pas du tout, je me demande si j’ai les outil pour faire face à cela.
Je sais que je peux annuler mon opération jusqu’à la dernière minute, mais là je n’arrive pas à démêler l’écheveau de mes pensées et évaluer ce qui va mieux pour prendre enfin une décision : d’une part assumer le risque de ne pas me faire opérer et me trouver dans quelques années avec une situation pire, d’autre part prendre la responsabilité de me lancer dans cette période difficile en sachent que c’est mon choix et que ne pourrai plus revenir en arrière.
Bref, si quelqu’un est passé par une situation similaire et a envie de me donner de piste ou me raconter son expérience (même de vive voix !), merci !!
J’aimerais aussi avoir des avis sur comment est la "vraie vie" après une arthrodèse, comment et en combien de temps on se reconstruit, en combien de temps on redevient autonomes, à quel point la rigidité se voit, que perçoivent les gens… et il y a un aspect que me tracasse qui est le côté intimité et relations sexuelles que je ne sais pas comment va changer…
Désolée de ma longueur et d’avoir renversé toutes mes angoisses ici…j’espère que quelqu’un d’entre vous pourra me partager ses réflexions…
Milles merci !
Laura