- mer. avr. 06, 2016 7:07 pm
#287730
Bonjour à tous et à toutes,
Tout d’abord un grand merci pour ce site et tous ces témoignages qui me permettent de me sentir moins seule.
Je suis Marilys, j’ai 44 ans. J’ai été opérée à l’âge de 16 ans. C’est la première fois que je vais parler de tout mon vécu par rapport à mon dos. J’ai senti qu’ici je serais accueillie et réconfortée car chacun et chacune ont vécu des histoires similaires. Alors, je me lance…et je vous livre le fruit de ma propre expérience et de mes conclusions.
Tout s’est passé très vite pour moi vu que ma scoliose a été décelée sur le tard (1 an avant l’opération). J’ai porté un corset pendant cette année mais la scoliose s’est aggravée. Le couperet est tombé : « vu votre âge, il vaut mieux intervenir le plus rapidement possible et il y aura de meilleurs résultats ».
Je me rends compte combien il m’est difficile de revenir sur tous ces événements. Je vous admire tous d’avoir pu mettre des mots sur vos douleurs, vos doutes et angoisses….PAUSE….
Que dire, vu que j’ai été formatée à ne dire et ne révéler que ce qui est positif, que ce qui va bien. On m’a seriné « tu es guérie maintenant, tu es normale »
Et bien non je ne suis pas normale, j’ai 2 tiges de Harrington dans le dos.(de D1 à L2)
Et bien non je ne suis pas guérie, ce n’est que le début d’un long parcours avec mon corps physique, avec mon émotionnel, avec mon mental, avec ma relation au monde, à la vie, à la mort.
La médecine occidentale propose une intervention barbare uniquement sur le symptôme physique de la scoliose. Mais la guérison n’est pas là.
Pour moi c’est comme un médicament qui soulage tes douleurs et tes symptômes (merci à eux quand même) mais qui ne soigne pas en profondeur la cause. (Et qui peut aussi dérégler d’autres choses dans ton corps sans que l’on ne s’en rende compte).
Nous sommes un tout et non pas uniquement un corps physique.
L’opération est barbare et toutes les cellules de mon corps s’en souviennent même si tout a été mis en place pour que mon mental oublie et occulte.
Oui, j’ai profité de ces quelques années de répit où je me suis crue guérie. J’ai surtout fait un grand déni de mon corps. J’ai appris à ne plus prendre en compte mes douleurs, j’ai appris à ne plus écouter mon corps souffrant, j’ai appris à aller de l’avant, j’ai fait comme si j’étais normale et guérie. Bien sûr, j’ai été forte pour endurer cette barbarie et tout le monde m’a admiré pour ça.
Un an après l’opération j’ai souffert de boulimies avec vomissements, j’ai traversé la détresse de la dépression à l’âge de 25 ans et j’ai arrêté mes études car chaque jour je me réveillais avec la furieuse envie de me suicider, je me suis mutilée jusqu’au sang car la souffrance intérieure devait sortir.
Puis, a commencé un long cheminement intérieur pour retrouver un sens à tout ça, mettre de l’ordre, comprendre, accepter, vivre. Ainsi, j’ai mis toute mon énergie pour guérir et me sentir mieux dans ce corps mutilé, avec cet émotionnel à fleur de peau, ce mental destructeur, perdue et seule face à ce grand vide intérieur.
Je remercie la vie pour toutes les personnes qui m’ont aidée sur ce chemin me permettant de construire des bases un peu plus solides en moi-même en apportant une pierre ou deux à mon édifice. Merci Annie, psychothérapeute en Gestalt, Merci Christine en fascia thérapie, Merci Serge en pneumaphonie, Merci Yan en hypnose ericsonienne, Merci Éric en thérapie énergétique, merci Amma.
Aujourd’hui mon chemin continue avec mon dos. Lors d’une méditation, mes tiges me sont apparues couleur or. La chaleur et le précieux de l’or fait place à la froideur et la rigidité du métal gris des tiges. Pour moi, c’est le début d’un vécu intérieur différent. Cette visualisation m’aide à me réconcilier avec chaque parcelle figée de ma colonne vertébrale. Par le travail de pneumaphonie, ma respiration s’est libérée permettant à ma cage thoracique de reprendre de la souplesse. Ainsi, je recommence à éprouver de la détente, à prendre du plaisir à m’étirer le matin dans mon lit par exemple. J’apprivoise mon mental et mon émotionnel en déroute. Mes vertèbres libres (D3, D4 et D5 plus les cervicales) sont de plus en plus douloureuses. Je suis en arrêt de travail depuis 6 mois pour envisager un mode de vie plus adapté pour m’économiser et prendre soin de moi au quotidien.
Je souhaite donner un message d’espoir, de vigilance, d’ouverture et d’amour.
La scoliose est une maladie qui touche notre colonne vertébrale, notre arbre de vie.
Prenez en soin chaque jour. Restez ouverts à toutes formes de soin parallèles. Cheminez vers vous avec bienveillance. Aimez vous chaque jour un peu plus en acceptant simplement ce handicap. Il vous transformera et permettra que se révèle le plus beau de vous même.
Merci pour votre lecture.
Marilys
Tout d’abord un grand merci pour ce site et tous ces témoignages qui me permettent de me sentir moins seule.
Je suis Marilys, j’ai 44 ans. J’ai été opérée à l’âge de 16 ans. C’est la première fois que je vais parler de tout mon vécu par rapport à mon dos. J’ai senti qu’ici je serais accueillie et réconfortée car chacun et chacune ont vécu des histoires similaires. Alors, je me lance…et je vous livre le fruit de ma propre expérience et de mes conclusions.
Tout s’est passé très vite pour moi vu que ma scoliose a été décelée sur le tard (1 an avant l’opération). J’ai porté un corset pendant cette année mais la scoliose s’est aggravée. Le couperet est tombé : « vu votre âge, il vaut mieux intervenir le plus rapidement possible et il y aura de meilleurs résultats ».
Je me rends compte combien il m’est difficile de revenir sur tous ces événements. Je vous admire tous d’avoir pu mettre des mots sur vos douleurs, vos doutes et angoisses….PAUSE….
Que dire, vu que j’ai été formatée à ne dire et ne révéler que ce qui est positif, que ce qui va bien. On m’a seriné « tu es guérie maintenant, tu es normale »
Et bien non je ne suis pas normale, j’ai 2 tiges de Harrington dans le dos.(de D1 à L2)
Et bien non je ne suis pas guérie, ce n’est que le début d’un long parcours avec mon corps physique, avec mon émotionnel, avec mon mental, avec ma relation au monde, à la vie, à la mort.
La médecine occidentale propose une intervention barbare uniquement sur le symptôme physique de la scoliose. Mais la guérison n’est pas là.
Pour moi c’est comme un médicament qui soulage tes douleurs et tes symptômes (merci à eux quand même) mais qui ne soigne pas en profondeur la cause. (Et qui peut aussi dérégler d’autres choses dans ton corps sans que l’on ne s’en rende compte).
Nous sommes un tout et non pas uniquement un corps physique.
L’opération est barbare et toutes les cellules de mon corps s’en souviennent même si tout a été mis en place pour que mon mental oublie et occulte.
Oui, j’ai profité de ces quelques années de répit où je me suis crue guérie. J’ai surtout fait un grand déni de mon corps. J’ai appris à ne plus prendre en compte mes douleurs, j’ai appris à ne plus écouter mon corps souffrant, j’ai appris à aller de l’avant, j’ai fait comme si j’étais normale et guérie. Bien sûr, j’ai été forte pour endurer cette barbarie et tout le monde m’a admiré pour ça.
Un an après l’opération j’ai souffert de boulimies avec vomissements, j’ai traversé la détresse de la dépression à l’âge de 25 ans et j’ai arrêté mes études car chaque jour je me réveillais avec la furieuse envie de me suicider, je me suis mutilée jusqu’au sang car la souffrance intérieure devait sortir.
Puis, a commencé un long cheminement intérieur pour retrouver un sens à tout ça, mettre de l’ordre, comprendre, accepter, vivre. Ainsi, j’ai mis toute mon énergie pour guérir et me sentir mieux dans ce corps mutilé, avec cet émotionnel à fleur de peau, ce mental destructeur, perdue et seule face à ce grand vide intérieur.
Je remercie la vie pour toutes les personnes qui m’ont aidée sur ce chemin me permettant de construire des bases un peu plus solides en moi-même en apportant une pierre ou deux à mon édifice. Merci Annie, psychothérapeute en Gestalt, Merci Christine en fascia thérapie, Merci Serge en pneumaphonie, Merci Yan en hypnose ericsonienne, Merci Éric en thérapie énergétique, merci Amma.
Aujourd’hui mon chemin continue avec mon dos. Lors d’une méditation, mes tiges me sont apparues couleur or. La chaleur et le précieux de l’or fait place à la froideur et la rigidité du métal gris des tiges. Pour moi, c’est le début d’un vécu intérieur différent. Cette visualisation m’aide à me réconcilier avec chaque parcelle figée de ma colonne vertébrale. Par le travail de pneumaphonie, ma respiration s’est libérée permettant à ma cage thoracique de reprendre de la souplesse. Ainsi, je recommence à éprouver de la détente, à prendre du plaisir à m’étirer le matin dans mon lit par exemple. J’apprivoise mon mental et mon émotionnel en déroute. Mes vertèbres libres (D3, D4 et D5 plus les cervicales) sont de plus en plus douloureuses. Je suis en arrêt de travail depuis 6 mois pour envisager un mode de vie plus adapté pour m’économiser et prendre soin de moi au quotidien.
Je souhaite donner un message d’espoir, de vigilance, d’ouverture et d’amour.
La scoliose est une maladie qui touche notre colonne vertébrale, notre arbre de vie.
Prenez en soin chaque jour. Restez ouverts à toutes formes de soin parallèles. Cheminez vers vous avec bienveillance. Aimez vous chaque jour un peu plus en acceptant simplement ce handicap. Il vous transformera et permettra que se révèle le plus beau de vous même.
Merci pour votre lecture.
Marilys