- dim. sept. 01, 2024 9:08 pm
#351001
Bonjour tout le monde. Je m'appelle Marie-Camille, j'ai 20 ans, et je me suis faite opérée le 22 mai 2024 pour une correction de scoliose de 50 degrés a convexité droite, eeet je me suis pris une grosse claque dans la figure pour la rééducation (que je ne voyais pas aussi longue ni complexe).
J'aimerais juste partager mon expérience ici, n'ayant pas d'autres moyens de le faire et voulant rassurer ceux qui se posent des questions sur une opé récente ou à venir, et puis aussi parce que moi-même j'ai cherché des témoignages et infos, et me suis bourré le crâne de bêtises sur internet!!
Pour le contexte, j'ai été diagnostiqué de ma scoliose à 12 ans chez mon médecin, donc j'ai eu un corset de nuit pendant 3 ans au collège, mais ma croissance s'est terminée, le corset nàyant rien fait, ils me l'ont enlevé et m'ont un peu laissée et dit " débrouille toi ".
Les douleurs ont commencé à être un peu chiantes arrivée au lycée, en cours, pour taffer dans l'agriculture en saison aussi, etc. et esthétiquement ça devenait pas beau, donc j'en ai parlé à un médecin de la FAC, qui m'a dit "okay je t'envoie vers un pote neurochirurgien parce que là c'est pas top".
J'ai eu de nombreux rdv avec un chirurgien du CHU de Tours qui m'a expliqué l'opération, le déroulé, les suites (quoique)... et m'a demandé de choisir entre la faire, avoir des mois de galère mais aller mieux ensuite, ou rester ainsi et souffrir de douleurs dans dix/ vingt ans. Le choix a été vraiment compliqué à faire parce que je ne comprenais pas tellement la gravité de la scoliose et ses conséquences, mais grâce à ma mère j'ai fini par dire oui.
Je me suis faite opérée, donc, il y a trois mois, au CHU Bretonneau. La prise en charge à l'hosto était bof, en fait ça dépendait des infirmières et aides soignantes. rentrée au bloc la veille, j'ai fait un IRM puis je suis retournée dans ma chambre. Le lendemain 5h on me réveille, douche à la bétadine tout ça, on me file un alprazolam parce que l'angoisse et moi sommes un peu trop amies. Bon bah arrivée au bloc opératoire j'étais pas bien, y'avait des mecs de Grey's anatomy partout avec des instruments bizarre mais bon je ferme les yeux. Mon anesthésiste était trop mimi donc là-dessus ça a été.
Au réveil j'apprends qu'on m'a mise sous kétamine ahahah j'étais défoncée. Quand j'ai commencé à reprendre conscience la sensation était horrible pour pas mentir, on a juste l'impression d'avoir un sac de pierres ou une enclume dans le dos... on est dans le gaz et on a mal, voilà.
Faut savoir aussi que quand on est une fille, l'opé peut dérégler les hormones donc mes règles sont arrivées fissa, si bien que ça + le drain, j'avais perdu beaucoup de sang et j'étais très faible, donc ils m'ont donné du fer. Double galère : j'ai très mal supporté les médicaments, qui m'ont arraché les intestins littéralement (j'avais + mal au ventre qu'au dos c'est pour dire - merci la morphine). J'ai eu droit à une dose de laxatifs aussi grande qu'un conteneur poubelle, des boissons, du gel, des suppos, puis le lavement (quelle horreur.) Psychologiquement aussi ça a été très dur, je voyais ma mère partir tous les soirs pour aller au boulot le lendemain et je faisais que pleurer (eh oui, même à 20 ans, on a toujours besoin de sa mère pour pleurer et se plaindre !)
Ensuite, il faut aussi se mettre en tête que quand on bouge la colonne vertébrale, on bouge TOUS les organes qui vivaient bien en place à côté, donc là on les force à déménager dans un corps qu'ils ont connu depuis très longtemps, et ils n'aiment pas trop. Je dis surtout ça parce que ça a joué aussi dans mes douleurs aux intestins et à l'estomac, mais aussi dans ma respiration (que j'ai mis 1 mois avant de retrouver complètement normale, parce que les poumons bougent, les côtes aussi j'ai eu quelques douleurs).
Je me suis mise pour la première fois assise au bout de trois jours seulement, et boum : gros vomito bien vert, sensation d'étourdissement, sueurs etc.. Me mettre debout juste après c'était encore pire. Et moralement ça a été très, très, très compliqué. On a juste l'impression d'être un objet qu'on déplace, un gamin de deux ans qui ne sait plus ni comment s'asseoir, respirer, se tenir, manger, dormir, marcher, se doucher. On est DÉPENDANT. et moi ça m'a foutue à terre, d'une part parce que j'ai la bougeotte ! et rester enfermée entre 4 murs blancs avec de la bouffe de merd* et des gens qui vous prennent pour un numéro, ne pas pouvoir respirer l'air de dehors, voir sa famille, être chez soi, ça m'a presque détruite. Je n'avais pas réalisé l'ampleur de cette opération, je croyais pouvoir me mettre debout direct, marcher comme avant, courir, enfin bref, grosse désillusion !
Je suis sortie de l'hosto une semaine post op, j'ai arrêté les médocs deux semaines après. Les douleurs c'était le bordel. Faut savoir que tout patient est différent, moi j'avais des espèces de coups de jus, comme si mes nerfs ou muscles se tordaient, mais aussi des courbatures très fortes, des picotements, etc. La nuit c'était vraiment infâme et je dormais très peu (1h ou 2h), toujours sur le dos. J'ai réussi à faire ma première nuit complète un mois après l'opération seulement, même date où mes intestins se sont mis à re fonctionner normalement.
En tous cas, malgré les douleurs, je me forçais à marcher un peu tous les jours, à bouger le plus possible, et ça c'est super important, faut pas se laisser aller et dormir et manger et se reposer, faut se lever, se dire qu'on va avancer, moralement c'est trop important.
Au niveau de ma cicatrice, j'ai eu la chance de n'avoir aucun problème, elle était super jolie et ma peau a très bien cicatrisé, l'enlèvement des agrafes sincèrement, c'est désagréable, mais y'a pire, et ça va vite.
J'ai commencé la kiné un mois tout pile après l'op, ce qui m'a fait du bien moralement, parce qu'on réapprend à vivre, à comprendre son corps, à conscientiser qu'on PEUT faire les choses, que notre dos est fonctionnel, qu'il va falloir du temps et des exercices pour tout re muscler mais qu'on ne pourra pas reculer. Au début avec la kiné c'était treees compliqué pour qu'elle me touche. Ma sensibilité était décuplée sur certaines zones, et il y avait l'appréhension. J'ai retrouvé presque toute ma sensibilité aujourd'hui donc je suis contente mais c'est encore délicat à certains endroits. De plus je suis assez mince et mon dos n'a vraiment pas de graisse, donc le matériel ressort un peu à certaines zones, ce qui m'embête par ex pour me caler sur une chaise dur, ou quelque support que ce soit. Mais la kiné et le chirurgien m'ont rassurée, il faut juste que je muscle encore mon dos et que je "m'entraîne" à me poser sur des surfaces comme ça pour m'y habituer.
Aujourd'hui, à 3 mois post opération, je me sens bien psychologiquement. Je continue la kiné 2 x par semaine (que je vais devoir arrêter à cause des cours dans un autre département) et je fais mes exos chez moi tous les jours 2x. J'ai encore des douleurs type courbatures ou nerfs coincés, qui vont durer encore quelques mois mais elles sont supportables. Je peux faire du sport, aller en concert (bon pas dans la foule pour l'instant même si ça me démange), prendre la voiture, faire des ptites randos, du vélo, porter des choses (raisonnablement), bref, vivre !
Si j'ai un conseil à donner pour ceux qui cherchent des réponses avant ou après opération : n'hésitez pas avant de le faire, ça vous sera bénéfique, faut juste choisir le bon moment.
Soyez réguliers dans la kiné, c'est la seule chose qui vous reconstruira de A à Z physiquement, ne rechignez pas devant les exercices meme si au début c'est un peu douloureux. Parlez-en autour de vous, exprimez ce que vous ressentez et ce que vous vivez / avez vécu (tout le monde ne comprend pas à quel point c'est lourd comme opération). Ne perdez pas espoir dans la guérison, c'est long, c'est pas toujours tout blanc, mais ça viendra avec le temps. Et rappelez vous que chaque personne est différente, qu'on n'a pas les mêmes sensations et douleurs, et ne vous bourrez pas le crâne avec des infos de sites google, fiez vous a ce qu'ont vécu les patients !
Et puis, je fais une petite dédicace à ma maman d'amour, qui m'a toujours soutenue, qui délaissait son travail pour s'occuper de moi, qui tapait ses pires insomnies parce que je chialais toutes les nuits, qui me faisait des organisations de coussins sous mon dos et ma tête pour que je trouve la bonne position pour dormir, bref, la meilleure maman. En tous cas, ne rien lâcher et surtout assimiler qu'on est des guerriers, qu'on a vécu un truc vraiment pas drôle, mais qu'on l'a fait !!!!
Bisesxxxxx
J'aimerais juste partager mon expérience ici, n'ayant pas d'autres moyens de le faire et voulant rassurer ceux qui se posent des questions sur une opé récente ou à venir, et puis aussi parce que moi-même j'ai cherché des témoignages et infos, et me suis bourré le crâne de bêtises sur internet!!
Pour le contexte, j'ai été diagnostiqué de ma scoliose à 12 ans chez mon médecin, donc j'ai eu un corset de nuit pendant 3 ans au collège, mais ma croissance s'est terminée, le corset nàyant rien fait, ils me l'ont enlevé et m'ont un peu laissée et dit " débrouille toi ".
Les douleurs ont commencé à être un peu chiantes arrivée au lycée, en cours, pour taffer dans l'agriculture en saison aussi, etc. et esthétiquement ça devenait pas beau, donc j'en ai parlé à un médecin de la FAC, qui m'a dit "okay je t'envoie vers un pote neurochirurgien parce que là c'est pas top".
J'ai eu de nombreux rdv avec un chirurgien du CHU de Tours qui m'a expliqué l'opération, le déroulé, les suites (quoique)... et m'a demandé de choisir entre la faire, avoir des mois de galère mais aller mieux ensuite, ou rester ainsi et souffrir de douleurs dans dix/ vingt ans. Le choix a été vraiment compliqué à faire parce que je ne comprenais pas tellement la gravité de la scoliose et ses conséquences, mais grâce à ma mère j'ai fini par dire oui.
Je me suis faite opérée, donc, il y a trois mois, au CHU Bretonneau. La prise en charge à l'hosto était bof, en fait ça dépendait des infirmières et aides soignantes. rentrée au bloc la veille, j'ai fait un IRM puis je suis retournée dans ma chambre. Le lendemain 5h on me réveille, douche à la bétadine tout ça, on me file un alprazolam parce que l'angoisse et moi sommes un peu trop amies. Bon bah arrivée au bloc opératoire j'étais pas bien, y'avait des mecs de Grey's anatomy partout avec des instruments bizarre mais bon je ferme les yeux. Mon anesthésiste était trop mimi donc là-dessus ça a été.
Au réveil j'apprends qu'on m'a mise sous kétamine ahahah j'étais défoncée. Quand j'ai commencé à reprendre conscience la sensation était horrible pour pas mentir, on a juste l'impression d'avoir un sac de pierres ou une enclume dans le dos... on est dans le gaz et on a mal, voilà.
Faut savoir aussi que quand on est une fille, l'opé peut dérégler les hormones donc mes règles sont arrivées fissa, si bien que ça + le drain, j'avais perdu beaucoup de sang et j'étais très faible, donc ils m'ont donné du fer. Double galère : j'ai très mal supporté les médicaments, qui m'ont arraché les intestins littéralement (j'avais + mal au ventre qu'au dos c'est pour dire - merci la morphine). J'ai eu droit à une dose de laxatifs aussi grande qu'un conteneur poubelle, des boissons, du gel, des suppos, puis le lavement (quelle horreur.) Psychologiquement aussi ça a été très dur, je voyais ma mère partir tous les soirs pour aller au boulot le lendemain et je faisais que pleurer (eh oui, même à 20 ans, on a toujours besoin de sa mère pour pleurer et se plaindre !)
Ensuite, il faut aussi se mettre en tête que quand on bouge la colonne vertébrale, on bouge TOUS les organes qui vivaient bien en place à côté, donc là on les force à déménager dans un corps qu'ils ont connu depuis très longtemps, et ils n'aiment pas trop. Je dis surtout ça parce que ça a joué aussi dans mes douleurs aux intestins et à l'estomac, mais aussi dans ma respiration (que j'ai mis 1 mois avant de retrouver complètement normale, parce que les poumons bougent, les côtes aussi j'ai eu quelques douleurs).
Je me suis mise pour la première fois assise au bout de trois jours seulement, et boum : gros vomito bien vert, sensation d'étourdissement, sueurs etc.. Me mettre debout juste après c'était encore pire. Et moralement ça a été très, très, très compliqué. On a juste l'impression d'être un objet qu'on déplace, un gamin de deux ans qui ne sait plus ni comment s'asseoir, respirer, se tenir, manger, dormir, marcher, se doucher. On est DÉPENDANT. et moi ça m'a foutue à terre, d'une part parce que j'ai la bougeotte ! et rester enfermée entre 4 murs blancs avec de la bouffe de merd* et des gens qui vous prennent pour un numéro, ne pas pouvoir respirer l'air de dehors, voir sa famille, être chez soi, ça m'a presque détruite. Je n'avais pas réalisé l'ampleur de cette opération, je croyais pouvoir me mettre debout direct, marcher comme avant, courir, enfin bref, grosse désillusion !
Je suis sortie de l'hosto une semaine post op, j'ai arrêté les médocs deux semaines après. Les douleurs c'était le bordel. Faut savoir que tout patient est différent, moi j'avais des espèces de coups de jus, comme si mes nerfs ou muscles se tordaient, mais aussi des courbatures très fortes, des picotements, etc. La nuit c'était vraiment infâme et je dormais très peu (1h ou 2h), toujours sur le dos. J'ai réussi à faire ma première nuit complète un mois après l'opération seulement, même date où mes intestins se sont mis à re fonctionner normalement.
En tous cas, malgré les douleurs, je me forçais à marcher un peu tous les jours, à bouger le plus possible, et ça c'est super important, faut pas se laisser aller et dormir et manger et se reposer, faut se lever, se dire qu'on va avancer, moralement c'est trop important.
Au niveau de ma cicatrice, j'ai eu la chance de n'avoir aucun problème, elle était super jolie et ma peau a très bien cicatrisé, l'enlèvement des agrafes sincèrement, c'est désagréable, mais y'a pire, et ça va vite.
J'ai commencé la kiné un mois tout pile après l'op, ce qui m'a fait du bien moralement, parce qu'on réapprend à vivre, à comprendre son corps, à conscientiser qu'on PEUT faire les choses, que notre dos est fonctionnel, qu'il va falloir du temps et des exercices pour tout re muscler mais qu'on ne pourra pas reculer. Au début avec la kiné c'était treees compliqué pour qu'elle me touche. Ma sensibilité était décuplée sur certaines zones, et il y avait l'appréhension. J'ai retrouvé presque toute ma sensibilité aujourd'hui donc je suis contente mais c'est encore délicat à certains endroits. De plus je suis assez mince et mon dos n'a vraiment pas de graisse, donc le matériel ressort un peu à certaines zones, ce qui m'embête par ex pour me caler sur une chaise dur, ou quelque support que ce soit. Mais la kiné et le chirurgien m'ont rassurée, il faut juste que je muscle encore mon dos et que je "m'entraîne" à me poser sur des surfaces comme ça pour m'y habituer.
Aujourd'hui, à 3 mois post opération, je me sens bien psychologiquement. Je continue la kiné 2 x par semaine (que je vais devoir arrêter à cause des cours dans un autre département) et je fais mes exos chez moi tous les jours 2x. J'ai encore des douleurs type courbatures ou nerfs coincés, qui vont durer encore quelques mois mais elles sont supportables. Je peux faire du sport, aller en concert (bon pas dans la foule pour l'instant même si ça me démange), prendre la voiture, faire des ptites randos, du vélo, porter des choses (raisonnablement), bref, vivre !
Si j'ai un conseil à donner pour ceux qui cherchent des réponses avant ou après opération : n'hésitez pas avant de le faire, ça vous sera bénéfique, faut juste choisir le bon moment.
Soyez réguliers dans la kiné, c'est la seule chose qui vous reconstruira de A à Z physiquement, ne rechignez pas devant les exercices meme si au début c'est un peu douloureux. Parlez-en autour de vous, exprimez ce que vous ressentez et ce que vous vivez / avez vécu (tout le monde ne comprend pas à quel point c'est lourd comme opération). Ne perdez pas espoir dans la guérison, c'est long, c'est pas toujours tout blanc, mais ça viendra avec le temps. Et rappelez vous que chaque personne est différente, qu'on n'a pas les mêmes sensations et douleurs, et ne vous bourrez pas le crâne avec des infos de sites google, fiez vous a ce qu'ont vécu les patients !
Et puis, je fais une petite dédicace à ma maman d'amour, qui m'a toujours soutenue, qui délaissait son travail pour s'occuper de moi, qui tapait ses pires insomnies parce que je chialais toutes les nuits, qui me faisait des organisations de coussins sous mon dos et ma tête pour que je trouve la bonne position pour dormir, bref, la meilleure maman. En tous cas, ne rien lâcher et surtout assimiler qu'on est des guerriers, qu'on a vécu un truc vraiment pas drôle, mais qu'on l'a fait !!!!
Bisesxxxxx
Bisesxxx