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Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

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Par Gitty
#41158
Lena :Tu as tout à fait raison, c'est un deuil à faire et je ne viens que de commencer depuis le1.8 ( avant c'était attente, soulagement, repos ).Ces petits livres , j'en ai pas mal aussi, je vais les rechercher.
Fanette :D'abord merci d'avoir parlé ouvertement. Moi aussi pendant longtemps je voulais participer du côté financier ( et j'étais obligée ), ne pas admettre que je peux avoir une pension . Et maintenant j'ai plus que 65% de mon revenu et je trouve ça injuste . A côté d'autres souffrances, je dois réduire de beaucoup mes dépenses et ça m'énerve...Ca parait pas important mais il faut tout réorganiser et malheureusement les prêts ne diminuent pas de 35 %.
Marina :
Merci, merci d'avoir pris le temps d'écrire un texte si juste. Tu m'as beaucoup émue, ce que tu dis est très vrai. Ce qui compte dans la société c'est avant tout le travail et l'humanité diminue. Je vais penser à tous ces petits sourires ....Je dois faire changer les habitudes par ici, presque personne ne passe spontanément, ça ne se "fait" pas.
Je suis contente que vous êtes là .:amis :bisous1
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Par Biba
#41160
Douloureux sujet en effet .. j'ai connu une situation similaire Gitty (même si chacun la vit "à sa manière, avec des "données" différentes). Quand j'ai lu dans le journal de la banque que j'étais définitivement à la retraite (et pas à la rentraite pour des raisons médicales), avec toutes les autres personnes de plus de 63 ans, alors que j'en avais à peine 30, c'était dur .. très dur .. Mon chef, m'a appelée et m'a dit "tu me donneras le nom de ton chirurgien, t'es plutôt bien conservée pour une retraitée !!" j'ai rigolé, mais bon .. les faits étaient là et c'était à moi de trouver "une autre place" que celle d'employée de banque .. dans un domaine que j'aimais particulièrement et au poste que j'avais souhaité depuis longtemps (et dans lequel je n'ai exercé que quelques mois). Bien entendu, j'avais ma place de jeune maman, un petit bouchon qui me prenait beaucoup de temps, ma place d'épouse, avec un mari qui était heureux de savoir que son fiston était "gardé" par sa maman, mais mine de rien, quelques mois plus tard le coup de blues est arrivé .. Il a fallu, reconstruire une vie "active", sans plus avoir un statut "officiel" de "femme active". Alors j'ai déjà opté pour dire que j'étais "maman à plein temps" (et pas mère au foyer), puis je me suis organisée : faire du bénévolat, prendre le temps d'écouter et de dépanner (dans la mesure de mes moyens, surtout physiques) mon entourage, j'avais (enfin) le temps de regarder ce qui se passait là .. juste devant moi ..
Mais c'était comme un "déménagement", un déménagement de vie, on a le réflexe d'allumer la lumière à droite en rentrant dans la salle-de-bains, mais non .. c'est à gauche et plus haut .. on perd du temps, on se sent déstabilisé. Quand on regarde une pièce, on prend peur : pleins de cartons, on a donc une pièce qui s'appelle "salon", mais dedans c'est plutôt "le foutoire" et il faut donc bosser pour que ça devienne "quelque chose", un endroit qu'on aime, dans lequel on s'y sent bien .. C'est donc ce chemin qu'il faut entreprendre, mais comme le dit Lena, c'est une forme de deuil, apprendre à quitter ce qu'on a bien connu et dans lequel on s'épanouissait, pour aller dans l'inconnu et ne pas forcément savoir ce qui nous ferait du bien !

Quant à Fanette, je comprend aussi ce que tu ressens, non seulement on n'est pas "l'égal" financièrement, mais on se prend une baffe en réalisant qu'on est pas tout à fait comme on l'avait souhaité et un peu différente des "autres" .. Coup dur .. Mais .. ne crois-tu pas que tu as déjà beaucoup lutté ? Que tu as déjà beaucoup subit ? Alors relâches cette pression que tu t'infliges, en tous cas essaies .. je sais .. c'est dur .. Tu apportes à toute ta famille, mari y comprit des bonheurs qui n'ont pas de valeurs pécuniaires, qui sont des trésors, ta fille (que j'ai la chance de connaître) est auprès de toi et surtout peut toujours compter sur toi (au même titre que ton mari) !

Quant à nous de S&P, nous avons la chance de vous avoir (Gitty et Fanette, ainsi que tous celles et ceux qui se reconnaissent dans cette situation), sur notre site, pour parler et discuter, pour blaguer et pleurer, pour raconter et témoigner .. c'est une place que vous occupez à merveille, pour le plus grand plaisir de nous tous, le mien en particulier ! :bisous :bisous
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Par Biba
#41161
Désolée Marina, je n'avais pas vu ton message (je tapotais le mien, tout en "touillant" le repas :cotent) mais c'est bien juste, il y a des choses à changer, qui simplifierait et donnerait le sourire à plusieurs personnes ! :bisous
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Par marina
#41165
mais pourquoi désolée?
c'est super que tu dises ça, parce que toi tu le vis, alors que pour moi ce n'est que de la théorie
bisous biba :bisous :bisous
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Par Fanette
#41178
Vous avez visé juste, Marina et Biba !
Je crois que c'est parce que nous sommes devenues "improductives". Voilà, c'est ce que je ressens, ....improductive.
Mais toi, Gitty, tu es jeune, tu vas nous produire quelque chose, je le sens bien ! :bisous
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Par marina
#41193
fanette tu m'as l'air bien assez jeune toi aussi! je ne t'ai pas encore vue mais j'ai l'impression que tu dois bien pouvoir produire une centaine de sourires par jour au moins... allez je t'embauche

bisous :bisous
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Par Gitty
#41230
Fanette, tu ne veux pas dire que tu es vieille, non mais, tu es très jeune d'esprit et tu as un grand coeur , j'ai la chance de te connaitre un peu.
Biba, un grand merci d'avoir pris le temps d'écrire ton témoignage ( j'espère que Bibo n'a pas eu un repas cramé.... :cotent ), ça m'aide vraiment beaucoup à avancer . Il y a pas mal de ressemblances .
Je n'ai que vous pour parler de ça , dans mon entourage personne n'est dans la même galère.
:amis :bisous1 :coeur2
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Par chris
#41231
Gitty pour toi c'est une période difficile, ça ira mieux dans quelques temps mais la c'est la 1ère rentrée que tu ne fais pas, maintenant le fait de ne plus travailler est officiel, avant comme c'était les vacances scolaires tu ne te rendais pas compte des choses réellement. Il te effectivement le temps de faire le deuil et comme dis Marina quand on travaille finalement on a jamais le temps de rien, ni de prendre soin de soi et de sa santé, dis toi finalement que c'est pour toi l'opportunité de pouvoir enfin prendre le temps de t'occuper de ta santé. Je comprend ce que tu ressens, il faut réussir à admettre ses faiblesses alors qu'on a toujours été active, mais quand tu auras bien pris tes repères et de nouvelles habitudes tu apprécieras ce temps qui t'est donné. :bisous1 :bisous
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Par lena
#41775
C'est vrai ce que vous écrivez sur l'inactivité.

Je me reconnais particulièrement dans ce qu'écrit Fanette. Moi aussi j'ai arrêté progressivement mon activité professionnelle et en fin de compte, je n'avais plus assez d'heures pour avoir une alloc de travailleur handicapée, donc je touche 0 euros maintenant. Celà s'est passé parce que d'une part, comme dit Fanette, je ne me voyais pas comme handicapée, surtout aussi parce que mon entourage ne voulait rien savoir de ce handicap, d'autre part, parce que j'ai été mal orientée par la sécu, et enfin, parce qu'à l'époque où j'ai adopté ma fille, j'ai refusé le statut de travailleur handicapé, que j'aurais pu avoir après ma seconde opération, parce que j'avais peur de ne pas obtenir d'agrément d'adoption.

Je voudrais aussi parler ici de quelque chose qui me parait injuste dans notre société, c'est que les revenus pris en compte sont ceux du foyer fiscal. Moi ou vous, en tant qu'individus, nous ne comptons pas. Ce qui fait que si le conjoint gagne normalement sa vie, la personne handicapée n'a aucune indemnité, pas de reconnaissance sociale de son handicap. Donc déséquilibre des revenus à l'intérieur du couple.

J'espère que ce que j'écris est compréhensible.
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Par fred1
#41776
Me revoici parmi vous: j'ai pris un grand moment pour lire tous vos témoignages et je m'y suis retrouvée partout! Cela fait cinq ans que je suis sortie définitivement de la vie professionnelle et j'ai encore du mal à accepter mon improductivité! et surtout ma pénalisation financière! Alors je me suis jetée dans l'aide bénévole de l'activité de mon mari question d'occuper mes journées et de ne plus ressentir cette sensation d'inutilité! En même temps je me suis désocialisée en me terrant dans un petit village de montagne pour cacher ma honte de ne plus être ce jeune cadre dynamique! J'ai eu de la chance d'être accompagnée par mon mari qui lui aussi vivait difficilement son chômage à 50 ans! Maintenant nous arrivons au bout de la route du travail puisque mon mari va prendre sa retraite! Nous allons pousser un grand ouf financier mais en même temps cela me fait très peur car je vais redevenir improductive, que vais-je faire de mes journées? J'ai bien essayé de participer aux Apf mais les membres de la délégation se sont détournés de moi car je ne leur rapporte rien, ils estiment que je ne leur suis pas utile! Néanmoins je vais continuer mes mandats de représentante Apf au conseil d'administration de l'hôpital local, question de m'ouvrir aux autres et de me changer les idées que j'ai bien noires en ce moment! Je suis également poursuivie par cette inégalité financière! Je n'ai plus que 50% de mon ancien salaire et j'enrage lorsque je vois tous les problèmes financiers que nous avons et que je ne peux rien faire pour les améliorer: je me sens enchâînée par mon handicap! Triste constat également au niveau de la sociéte qui nous rejette et nous nie! Il ne me reste plus que mes enfants et mon mari bien qu'il nie parfois mon handicap: c'est plus facile de secouer le cocotier pour qu'il avance plutôt que de compatir ne fût-ce que 5 minutes! Trop habitué au fait que je sois une battante, on n'accepte pas les baisses de régime! Il serait là, il me dirait que je pleure encore sur mon sort! voilà je vous rejoins tous et toutes dans vos témoignages! Cela m'a fait du bien de lire que nous passons tous par ces sentiments: je crois que ce n'est pas nous qui devons changer car nous avons changé contraints et forçés mais le restant de la sociéte qui lui n'accepte pas la différence! Fred
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Par lena
#41790
Me voici de retour après repas, petite vaisselle... Il faut croire que ce sujet me tient à coeur.
J'ai lu ton témoignage, Fred.

En cette période de rentrée, le travail me manque aussi. J'étais intervenante en milieu scolaire, j'animais des ateliers autour du conte. Ce travail me convenait car j'avais peu d'heures et j'étais libre de mes mouvements, et quelle reconnaissance de la part des enfants! J'ai déménagé il y a deux ans et ici, je ne retrouve pas de travail équivalent.

Je ne veux pas non plus faire de bénévolat car il y a des abus à mon avis. (Par exemple, la bibliothèque municipale d'une localité de Loire-Atlantique fonctionne avec 21 bénévoles! à tous les postes, y compris la comptabilité; C'est totalement abusif!)

Même si je suis contente de m'occuper de mes proches, de rendre service, j'ai un sentiment que mes compétences sont inemployées.

C'est vrai que, comme l'écrit Marina, avoir le temps de sourire, c'est bien, et aussi parfois je me dis que d'aller à la plage pendant que les autres travaillent, c'est bien aussi. C'est ce que je me dis certains jours et puis d'autres jours, j'ai plus de tristesse. Il y a des jours comme-ci et des jours comme ça!

Bon, je vous quitte pour le moment. Je vais profiter d'avoir le temps de faire une petite sieste.
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Par Manon
#41858
Je constate que le fait de ne pas travailler est très douloureux pour beaucoup d'entre nous surtout si on a été très active avant. Le plus dur bien sûr est le regard et le jugement des autres. Bizzarement je m'ennuie rarement car j'ai toujours des démarches à faire et puis il y a les enfants. Les jours ou la sciatique me laisse un peu tranquille, si j'ai du temps je sors même seule au cinéma ou je fais un peu de vélo. J'essaie de voir du monde. En ce moment je change la décoration de mon appartement le lino et le papier peint de la salle de séjour. J'en ai parlé au kiné qui m'a conseillé de faire très attention à mon dos. A la fin de la journée si on me demandait en détail ce que j'ai fais de ma journée j'aurai bien du mal à répondre tellement ça ne parait pas constuctif. Dans un peu plus de 2 ans l'allocation d'adulte handicapé me sera enlevée ou pas. Tout dépendra des examens pulmonnaires et de l'évolution de ma scoliose. Je me dis qu'a 43 ans ça sera difficile de me remettre dans le bain. Mais j'aimerai beaucoup retravailler.J'essaie de ne pas penser à celle que j'étais avant avec un travail, une vie de couple que je n'ai plus, 3 enfants à m'occuper et je trouvais encore le temps et l'énegie de faire du sport. J'ai l'impression de vivre au ralentie mais en même temps d'être plus forte dans ma tête et surtout plus sensible à la souffrance des autres. Fred ce que tu écris m'a fais réagir car moi aussi si j'ai le malheur de me plaindre je vois que ça ne passe pas. Combien de fois j'ai entendue tu n'a qu'a demander de l'aide. Mais moi je voudrais qu'on me propose sans que je demande 10 fois. Alors je préfère mettre le corset et faire moi-même. Peut-être ma fiertè. Il faut s'accepter avec notre vie actuelle et essayer d'être heureuses de profiter de petits plaisirs de la vie.Bon courage les filles :bisous :chance
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Par Gitty
#53304
J'ai relu les posts sur l'invalidité depuis le début et me voilà arrivé au point de départ ( du moins j'ai cette impression ). Il y a quelques jours j'ai craqué au point que j'ai pris peur ( pleurs, désespoir, culpabilité, colère...). J'en suis au point de hair mon corps de plus en plus et pourtant je ne peux pas le changer. Mes sentiments négatifs prennent le dessus, je connais ça, je vois souvent que les choses négatives.
J'avais cru que j'avais sur le chemin de l'acceptation de mon invalidité mais ça n'en a pas l'air. J'ai l'impression que personne ne comprend cette situation , je suis toujours en train de me justifier pourquoi, comment ça se fait que je ne travaille plus et d'expliquer ce que ma pension engendre comme difficulté dans plusieurs domaines. J'ai toujours été trop souriante, je crois que je ne suis pas prise au sérieux mais peut être aussi je me fais des idées et les gens n'ont pas cette opinion de moi.
Même la rencontre à Lyon ne m'a boosté que temporairement. En plus depuis quelques semaines je suis souvent triste, sans énergie et j'ai arrêté mon club du rire . Je me "cache" à la maison. J'ai beau me dire que c'est peut être une réaction normale, que le deuil du métier n'est pas fait mais ça ne me console pas. Je me demande aussi si la psychologue peut vraiment m'aider. En résumé, je me sens totalement déstabilisée.
Modifié en dernier par Gitty le mar. déc. 05, 2006 4:25 pm, modifié 1 fois.
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Par clochette
#53324
Tu sais Gitty le travail de deuil se fait peu à peu.J'ai encore des moments très dificiles surtout pour me lever le matin,pourtant cela fait 2 ans que je n'ai plus d'activité salariée.Mais je me dis que je ne dois plus baiser les bras car c'est encore pire ,tu te retrouves devant un vide immense.Tu dois ne pas t'enfermer dans ta maison.aller vers les gens .peu à peu tu verras ce sera plus facile.moi, je me suis tournée vers le bénévolat.Je suis sûre que petit à petit ,tu vas trouver un nouveau sens à ta vie .Je t'appelle bientôt. :amis :bisous
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Par lena
#53325
Gitty

Si je comprends bien, c'est le changement de statut qui est difficile, car tu es maintenant obligée de présenter une autre image de toi même et par ricochet tu te fais une autre idée de toi même.
Tu écris que tu hais ton corps de plus en plus. En fait je pense que c'était déjà comme ça et que ce qui change c'est que tu en prends conscience.Mon avis est que la prise de conscience, même si elle est douloureuse, est préférable au déni de ce que l'on est. Et à partir de là on a des bases pour changer l'idée que nous nous faisons de nous même et qui n'est pas vraiment nous même mais qui nous a été imposée.
Je trouve que les psychothérapies sont très utiles. J'ai fait une psychothérapie dite "de soutien" et maintenant j'en suis à ma quatrième année de psychanalyse et le bénéfice en est immense (il faut dire que j'avais vraiment des grosses casseroles à traîner et pas seulement la scoliose) Moi aussi j'étais trop souriante à l'extérieur et complètement désemparée à l'intérieur.
Je ne te connais pas aussi je ne m'autorise pas à te donner plus de conseils.
Mais si tu veux me poser des questions à propos de psychothérapie tu peux m'envoyer un MP.
Bon courage Gitty, en parler c'est déjà avancer!

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