Un site, une association

Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

Par MAM ZEL BULLE
#245424
Et bien voilà une très bonne chose pour Thomas et sa petite famille.

Bonne journée

:bisou1
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Par fred
#245521
super nouvelle pour Thomas !!!
pour nous, la "fenêtre" est encore loin mais on espère l'atteindre un jour...
bon courage à Thomas pour sa perte de poids car c'est aussi une bataille difficile mais tellement nécessaire pour son bien être.
on pense bien à vous :soindetoi
Par crapulie
#245582
voilà une bonne nouvelle pour Thomas, je me réjouis avec vous.
de quoi aborder dans la sérénité la fin d'année, si chère aux enfants.
Anne
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Par barbotine
#245594
Les bonnes nouvelles font toujours du bien. Bonne continuation à toi Thomas.
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Par franck
#245695
Bonjour,

Merci à tous de votre soutien et de vos petits mots.

Franck :bisous1
Par MAM ZEL BULLE
#247540
Merci Franck pour l'intérêt que tu portes à notre histoire.

J'espère que ta petite famille se porte bien et que les fêtes de fin d'année se dérouleront comme tu le souhaites.

Tu se déroule normalement pour nous: Dorian se rétablit super bien, il a fait son premier apéro avec les copains hier soir, a repris la voiture et tout s'est bien passé.
A 6 semaines post op plus aucune douleurs!!!On peut dire que le chirurgien, qui suit aussi Thomas , a bien travaillé même si malheureusement il reste encore 40° en dorsale(72° à l'origine!!).

Je te souhaite un joyeux noêl .

A très bientôt


:bisous1
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Par franck
#247542
Bonjour,

Quelquefois, tout va bien et le temps s’écoule doucement. Et puis, parfois, la vie nous rattrape et se rappelle à nous. Aujourd’hui, il m’a fallu un peu de temps pour regrouper mes mots et les placer ici. Au risque d’être traité de trop sensible, il est des souvenirs, des lieux, des mots qui me sont à éviter pour ne pas voir ressurgir de sombres fantômes d’hier, de ceux que l’on imagine cachés pour toujours mais qui ressurgissent au gré des maux.

Autant se livrer de but en blanc, le grand-père maternel de Thomas a appris aujourd’hui qu’il avait un cancer. L’un de ceux, cependant, qui se soignent d’après le spécialiste. Je connais bien assez la franchise et la rigueur de ces derniers pour confirmer, comme je l’ai fait à ma belle famille, que les paroles des spécialistes sont à prendre en considération.
Cette triste nouvelle, par-delà les « simples » considérations médicales m’amène à d’autres sentiments. Depuis bien longtemps, en effet, le grand-père de Thomas est atteint d’une maladie génétique liée à l’atteinte des nerfs périphériques reliant la moelle épinière aux muscles, perturbant la conduction de l’influx nerveux. Elle entraîne des troubles de la marche et une déformation des pieds. Pour lui, chaque pas est un exploit, chaque mouvement un effort. Les jours qui passent n’arrangent rien et sa maladie est incurable comme beaucoup de myopathies. C’est d’ailleurs l’une de celles dont nous parle le Téléthon chaque année. Les enfants ont d’ailleurs entendu parler de sa maladie cette année lors de l’émission et ils n’étaient pas peu fiers de leur grand-père, de son courage, de sa joie de vivre au-delà de la maladie.

La maladie, quelle qu’elle soit, est une injustice, une atteinte au bonheur auquel tous les hommes aspirent de leur premier à leur dernier jour sur Terre. Il arrive souvent aux enfants d’en parler avec nous, de trouver le handicap de leur Pépé injuste. A force de mots, nous arrivons souvent à leur faire entendre raison et concéder, à défaut de l’accepter, que Dame Nature impose parfois les choses, sans laisser d’autres possibilités aux gens. Ils savent aussi, leur cas personnel les y a aidés, que chacun n’est pas toujours égal devant la maladie. Et par-dessus tout que rien n’empêche les hommes de mener la destinée qu’ils se sont donnés de vivre. L’entrain, le courage et la persévérance sont les traitements les plus efficaces du monde. D’ailleurs, il me semble ne l’avoir jamais entendu une seule fois se plaindre de sa condition depuis que je le connais.

Un jour, lors d’une consultation pour Justine, une anesthésiste totalement dépourvue d’intelligence et de tact nous avait informés sans ménagement, après nous avoir questionnés sur les antécédents de la famille, que la scoliose de Thomas pouvait être un signe de cette maladie. Valérie est repartie de cette consultation en émoi, moi en colère comme jamais après cette dame.
Se peut-il, à vrai dire, que Thomas et ses soucis de santé aient un quelconque lien avec cette maladie ? La question nous a poursuivi longtemps, elle nous poursuit d’ailleurs encore parfois de temps à autre. Nous aurions pu prendre notre gamin, lui faire passer mille examens épuisants qui n’auraient fait que rajouter à notre émoi, nous bousculer encore plus. Nous ne l’avons pas fait et je m’en félicite. Nous n’en saurons pour l’instant pas plus. Si tant est que cette maladie passe un jour dans le sang de nos enfants, notre volonté, notre courage et notre colère n’y feront rien.
Tout cela touche à la transmission de choses que les hommes ne contrôlent pas, à la nature. A ce que la vie nous donne, à notre « patrimoine génétique ». On entend souvent que demain, nous pourrons contrôler, avant leur naissance, la santé et les maux de nos enfants. Les choisir en quelque sorte. Pour ou contre, le débat risque d’être tendu le jour où il arrivera sur le devant de la scène. Moi-même, je ne saurais prendre position ferme et définitive dans cette discussion.

En fait, je ne suis pour ma part sûr que d’une chose. J’ai mon avis, mes certitudes sur la question. Je suis sûr aujourd’hui que son Pépé a transmis à Thomas quelque chose. Je sais par exemple, que les soirs d’Eté, il leur arrive de regarder l’un près de l’autre le ciel étoilé et de partager le nom des étoiles, des galaxies, de se demander s’il y a quelque chose d’autre tout là-haut dans le ciel. Je sais que Thomas a montré en son temps ses corsets à son Pépé, que ce dernier l’a soutenu fort dans son traitement, persuadé que Thomas y arriverait coûte que coûte. Je sais aussi que mon fils ne rate jamais une occasion d’aller dormir chez ses grands-parents même si son Pépé a du mal à se déplacer et ne pourrait pas l’emmener bien loin. Peut-être même que, finalement, en partageant un documentaire à la télé, une émission, un jeu ou des blagues entre eux, un simple moment de complicité, ils voyagent bien plus loin que n’iront voir nos yeux ou que nos esprits ne sauront imaginer. Il m’arrive souvent de les regarder, un peu troublé, partager cette complicité différente de la nôtre dans nos habits de parents. Une entente presque bienveillante, à part dont Thomas est riche...
Je sais aussi qu’il arrivera à surmonter l’épreuve et qu’il continuera sa route. Je ne saurais exprimer pourquoi, je le ressens et j’en suis persuadé. Je ne peux l’expliquer, que le dire. J’en suis sûr, simplement...

Franck
Par mamanana
#247553
Que dire, tu exprimes si bien ton ressenti que mes mots sembleraient dérisoires.
On ne se connaît pas, si ce n'est au travers de messages échangés dans ce forum: tu as toujours su trouver les mots qui apaisent, qui montrent que quelqu'un nous comprend (et je pense que nous sommes nombreux à te devoir cela).
Je n'ai malheureusement pas ce talent, et ne saurait t'apporter le réconfort que tu apportes aux autres si souvent. Ta famille a de la chance de t'avoir, toujours rassurant, philosophe.
Encore une fois, je me rends compte combien sont futiles certains soucis, encore une fois tu me mets sans le vouloir une claque qui remet les idées en place: je garde cette place pour penser très fort à toi et ta famille et vous envoyer mon soutien. Chaque fois que de sales broutilles voudront s'y renicher, elles se transformeront en toutes mes meilleures pensées pour vous.
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Par franck
#247686
Bonsoir,

Le "Grand Jour" est presque passé à l'heure qu'il est . Depuis quelques temps déjà, les enfants savent la vraie histoire du Père Noël mais peu importe, celui-ci les a gâtés comme il le fait toujours.
:chut
Parfois, les grands ont un peu peur que les enfants ne donnent plus la même saveur à ces moments en sachant ce qu'il en est. Mais il n'en est rien, le plus important reste : l'esprit de Noël. Le repas, les cadeaux, la douceur qui effacent d'un revers de la main toutes les peines du monde pour quelques jours. Un moment précieux que l'on redécouvre à chaque fois...

Bon Noël à tous. Aux enfants en corset, à ceux qui n'en portent pas également. Aux opérés ou aux guéris, il en est aussi. A tous les gens de bonne volonté et qui partagent leur affection par ici. Que les fêtes de fin d'année couvrent chacun de cadeaux. Mais surtout, en premier lieu, de plein de bonheur dans les yeux. Des petits et des grands...:trinquer

Franck
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Par chris
#248518
Bonjour Franck et :bonne annee_5 à toute la famille en espérant que 2013 sera remplie de bonnes choses. :bisous1
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Par franck
#248641
Bonsoir,

Je connais le grand bâtiment, celui des enfants malades le long du périphérique, par coeur. Je l'ai, me semble-t'il parfois, arpenté mille fois. J'ai fumé à son pied un million de cigarettes, ai-je parfois l'impression à y repenser, de l'époque où je fumais encore. Je me rappelle de ces bouffées nerveuses qui étaient sensées calmer mes nerfs et ne faisaient qu'empirer les choses, en appeler une autre encore après. C'était il y a parfois si longtemps dans mon esprit. J'ai d'ailleurs l'impression d'avoir toujours vécu avec cela, cette angoisse de certains jours. Ce grand bâtiment et ses couloirs de toutes les couleurs ne sont ni ma maison ni ma vie. Mais ils seront pour longtemps un bout de moi, un morceau de mes souvenirs, un pan de mon histoire d'homme...
Je connais le troisième étage, celui de la gastro-entérologie par coeur, aussi. Je pourrais le dessiner les yeux fermés, je pourrais en revoir mille images. Me rappeler de ces moments, à l'hôpital de jour, où nous courrions à tâtons avec Justine, sans déranger les autres, tout le tour de l'étage. Pour tromper l'ennui, pour chasser l'angoisse, se donner du courage de père à fille, de fille à Papa, de mari à femme. Je sais les dessins, les jeux de la salle d'activité, les blouses roses, les blouses blanches. La patience de chaque jour, la confession d'un métier où l'on se donne corps et âme. Où l'on ne compte pas ses heures pour les autres. Souvent à corps perdu, parfois à coeur fendu quand la vie s'en va trop vite, avant que l'on ait pu être un grand. La peine rôde parfois entre les murs colorés du grand bâtiment. Pour nous rappeler que le combat n'est jamais gagné d'avance, qu'il en reste toujours un pour souffrir plus que les autres malgré les efforts du corps médical. La fragilité des choses, paraît-il...

Aujourd'hui, Justine a rencontré son grand professeur. Celui qui la suit depuis ses deux ans. Le responsable, nous semblait-il parfois, de tous ces examens douloureux de temps à autre qu'il faisait subir à notre fille. Le coupable de cette grande balafre qui lui zèbre à tout jamais le ventre à ma Justine, l'instigateur de l'une de mes pires journées de Papa pour plusieurs milliers d'années. En définitive, celui qui a pris le dossier en mains, dirigé les soins de Justine et probablement redonné des couleurs à un avenir hier incertain. D'ailleurs, puisse-t'il, lui et toute son équipe savoir un jour l'étendue de notre reconnaissance au-delà des mots...
Les résultats de Justine sont bons, les voyants sont au vert. Les examens sont satisfaisants. Justine reverra son chirurgien en Juin pour une dernière visite puis peut-être en 2014 ou 2015 si pas de complication. Puis ce sera fini. Douze ans plus tard... Le professeur a fait ce soir des adieux émus à Justine, dorénavant ancienne patiente de son service et lui a souhaité bonne route. L'émotion a envahi tout le monde, sobrement, discrètement. Pudiquement. Il a bien fallu un dernier fibro-scan pour être sûr. Une dernière prise de sang remplie de larmes de Justine pour en finir définitivement. Justine s'est débattue, n'a pas voulu... puis a cédé le coeur à l'envers en pleurant. Elle gardera sûrement toute sa vie une frousse de tout cela. Comment l'en blâmer ?

Ce soir, en reprenant l'ascenseur, le blues m'a envahi. Incroyable, qui aurait cru cela il y a dix ans ? Je ne sais pas, tout cela paraît si con... Mais ce service va nous manquer quelque part. La pensée de ne plus jamais y revenir a laissé un drôle de goût derrière elle. Un bout du livre de notre vie de parents se referme, un morceau de l'histoire dont on ne se rappelle pas le début se termine. La joie d'en avoir fini est mesurée. Heureuse mais mesurée parce qu'un morceau de notre coeur restera accroché au troisième étage. Pour toujours. J'ai retrouvé, comme lorsque Thomas a quitté son corset, cette drôle d'impression de repartir à poil, en oubliant une partie de mes affaires là-bas. Je connais ce sentiment, ce mal-être que l'on ressent malgré la délivrance. Tout cela se vit, mais ne se décrit pas.
J'ai ce soir l'impression d'avoir pris dix ans. Pas dix ans de ride ou dix ans de vieillesse. Dix ans en dedans, à l'intérieur du coeur. Dix ans de soucis envolés aussi peut-être, de bonheur retrouvé. De torse bombé par la fierté de certains jours face au courage de ma fille, de dos voûtés de quelques mauvaises nouvelles. Une vilaine balafre zèbre mon coeur à tout jamais en dedans. Dix ans de larmes, de regrets de quelquefois. Dix ans de réussite, d'amour et de partage qui ont fait de moi un homme différent. Pour toujours...

"Serre ton bonheur quand il vient
Écoute les murmures et les lents dessins
Du fleuve rouge et mauve qui coule en nos seins
Ses dangers, ses ravins
Pleure la lumière quand elle meure
Puis hurle sous la lune comme ça l’air de rien
Devant la nuit immense et jusqu’au matin
Va toucher le lointain
Au-dessus de nous, dedans et tout autour
Le miracle est partout mon amour
Sauras-tu le voir
Au cœur de nos cœurs, au-delà des contours
Le miracle est partout mon amour
C’est à toi de le voir
Terre ta douleur quand elle brille
Partage tes envies, tes jeux, tes prodiges
Le long de tes racines ces voix qui grésillent
Va défier tes vertiges
Brûle ton amour quand il brûle
Fais feu de tout le bois dont tes bras disposent
Étonne-toi du fond de ta moindre cellule
N’oublie jamais les roses
Au dessus de nous dedans et tout autour
Le miracle est partout mon amour
Sauras-tu le voir
Au cœur de nos cœurs, au-delà des contours
Le miracle est en nous mon amour
C’est à toi de le voir
Au cœur de nos cœurs et dans le point du jour
Le miracle est en nous mon amour
C’est à toi de le voir
Le miracle est en nous mon amour
Au-dessus de nous, dedans et tout autour
Le miracle est partout mon amour
Sauras-tu le voir
Le miracle est en nous mon amour…"
Céline Dion
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Par verodu26
#249221
Bonjour franck, j'ai lu, et je suis ému aux larmes Justine etThomas ont un papa formidable , je ne sais pas composer comme toi des phrases qui en disent si long , je ne saurais exprimer ce que je ressent en te lisant , mais je vous souhaite de la douceur et une vie meilleur en cette nouvelle année.

tu passe et repasse pour soutenir ,nous soutenir ici nous tous qui sommes souvent si tourmentés par la douleur de nos enfants , désemparés devant la cruauté, le vilain cadeau que la vie fait à nos chers enfants ,marqués à jamais physiquement et psychologiquement par la scoliose , je te remercie d'etre là ,pour ton soutiens quotidient !!

:amis de la drome

Véronique
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Par Rosy
#251596
Agathe a rejoint la partie des ados et Thomas aussi, maintenant, fait parti des grands. aussi, avec ton aval, son histoire sera transféré dans ladite partie. bravo encore à toi pour ton dernier post toujours si émouvant :bisous
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Par franck
#251629
Bonsoir,

Ce drôle de moment que Papa redoutait un peu au fond de lui est effectivement arrivé pour Thomas et les siens. Il est temps de traverser et de rejoindre dorénavant les Ados. Avec mille souvenirs d'Enfants et surtout la promesse de continuer à faire partie de l'équipe d'accueil des Enfants et de leur famille autant que faire se pourra encore longtemps...

Meilleures pensées,
Franck :bisous1
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Par Rosy
#251639
merci pour ta réponse si rapide, Franck. eh oui, une page se tourne pour Thomas et les siens, avec l'intégration des histoires d'ados..... oui, déjà! :Merci1 à toi pour tout le soutien que tu apportes et que tu continueras à apporter au sein des histoires d'enfants. :bisous
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