- jeu. avr. 09, 2009 11:17 pm
#140034
Bonsoir,
Je viens ici vous raconter une drôle d'histoire, une belle histoire...
Il y a de cela deux semaines, Valérie - ma femme - m'a appelé au travail dans l'après-midi. Elle voulait me dire qu'elle était inquiète parce que Thomas était persuadé, qu'à compter du 9 Avril, il n'allait plus porter son corset que la nuit. Nous savons tous deux, avec Valérie, que le chemin du traitement est long, alors il était important de remettre Thomas sur "les bons rails", lui ré expliquer les choses.
Cela a donc été chose faite le Samedi suivant. Il a fallu prendre un moment pour lui expliquer qu'il garderait sûrement son corset encore quelques années, qu'il ne l'enlèverait pas. Que de se faire opérer n'est pas non plus chose facile ou simple. Qu'il fallait donc garder patience, profiter de la vie. Je lui ai tout expliqué comme à un garçon plus grand, plus mûr. Je pense qu'il a compris et s'en est fait une raison quoi qu'il en coûte. Je n'avais pas le droit de lui mentir.
Aujourd'hui, Thomas a passé sa radio et vu son chirurgien. Sa scoliose est toujours à 20 degrés en lombaires, plus de contre courbure comme la dernière radio. Pas plus, pas moins... Les épaules et le bassin sont symétriques. Thomas a pris 2 centimètres et perdu un kilo grâce à son régime suivi avec application. Pour la suite, le Milwaukee va être remonté et resserré au niveau du collier. Et ce n'est pas tout : il va reprendre des mesures pour faire un nouveau corset, un GTB long. Je ne connais pas ce corset mais je l'ai vu sur le site de son appareilleur. C'est en fait un corset qui ressemble un peu au Cheneau classique. Il est censé travailler essentiellement en orientation vers la réharmonisation des profils rachidiens et des rotations. Parce que le problème du Milwaukee est qu'il semble favoriser le dos plat. Il a pris les mesures aujourd'hui. Il va le porter ensuite à la place du Milwaukee, 20 heures sur 24... jusqu'à mi-mai ( un mois ) où il revoit son médecin qui a dit que si la correction en corset est celle espérée, il ne le portera que... 12 heures sur 24 jusqu'à nouvel ordre.
Le docteur a justifié ses choix. Il nous a parlé de la durée longue du traitement de la scoliose, d'éviter à tout prix la saturation un jour. Des bons résultats obtenus jusque là aussi. Du fait que Thomas est un garçon, qu'il a besoin de jouer au foot dans la cour à la récréation, de vivre - comme il l'a dit - une vraie vie de petit garçon sans pour autant laisser tomber le traitement.
Dans le cabinet du médecin, il y avait un petit garçon en Milwaukee qui a tout enregistré : 12 heures sur 24, plus de têtière, moins de contraintes. Il est rentré chez lui et il a dit à son Papa : "Tu vois, je te l'avais dit la dernière fois mais tu ne m'as pas cru..." Il n'a pas passé une bonne soirée. Pas très faim, plus envie de câlins et d'affection que d'autres choses. Il a finalement vomi deux fois et est allé se coucher. Si bizarre, tout cela.
Peut-être qu'un gamin de huit ans a fait un rêve, dans ses nuits, il y a de cela deux semaines. Il a peut-être rêvé de mieux, d'une amélioration de sa condition de gosse en corset. Il se peut aussi qu'une fée soit passée par là et ait décidé d'exaucer son vœu, si cher à son cœur. Il s'en est persuadé un matin au réveil, comme cela... Il sait cependant comme le lui a dit Papa qu'il faut continuer sport, kiné, piscine, vélo. Ne rien lâcher, accepter qu'un jour on resserre à nouveau le protocole, continuer à surveiller son poids. Et rêver tout le temps. A plus, à mieux. Mettre quand il le peut un point rose sur le i du verbe aimer, se rouler dans l'herbe verte, plonger dans l'eau bleue et sourire à la vie.
Ce soir, certaines choses vont peut-être changer pour nous. Mais il est une chose qui ne changera pas : Mes pensées de chaque jour qui vont à tous les enfants d'ici, de ce petit monde avec lesquels je vis depuis deux ans et qui ont changé ma vie. Aux adultes qui passent par là, à ceux qui nous lisent où avec lesquels l'on discute. Mon soutien et mes pensées vont à vous tous. Pour, je l'espère, vous aider dans les mauvais moments et partager vos joies. Pour y arriver ensemble, quelque soit notre destin face à cette drôle de maladie qui nous rend si beaux finalement...
Meilleures pensées,
Franck