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Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

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Par marina
#30983
tite elfe, je vais essayer de te raconter un peu plus mon histoire

j'ai commencé cette m... d'automutilation à 13-14 ans, et j'ai arrêté définitivement vers 27 ans, après de nombreuses tentatives...

pour que j'arrête, je pense que cela a été important que je comprenne pourquoi je faisais ça. Mais ça n'a pas suffi, comme je te disais c'était une sorte de drogue, parfois même quand j'avais décidé d'arrêter je me retrouvais à recommencer et je me trouvais nulle, mais c'était plus fort que moi.

Pourquoi j'ai fait ça... Au début c'était incompréhensible. Puis je me souviens qu'à l'âge de 24 ans, un jour en prenant ma douche j'ai brusquement réalisé que j'avais une partie de mon corps entre la tête et les jambes. En réalité, suite au traitement et à ma scoliose que je refusais totalement, j'avais réussi je ne sais comment à supprimer toute sensation au niveau du buste.
A ce moment-là j'ai compris aussi que me faire du mal était le moyen que j'avais trouvé pour établir malgré cela un lien avec mon corps.
J'ai compris aussi que j'étais très perfectionniste, jamais satisfaite de mon image, et qu'en me faisant du mal, de façon très contradictoire, j'avais l'impression que c'était pour m'améliorer.

Mais cela n'a pas suffi pour que je réussisse à arrêter...
Parce que c'était devenu une habitude, c'était plus fort que moi, il fallait que je le fasse tous les jours.
Alors je me suis dit que c'était comme arrêter de fumer...
D'abord j'ai essayé d'observer ce qui se passait juste avant que je commence à le faire. En général, je le faisais quand j'étais seule: donc je me suis débrouillée pour être seule le moins souvent possible. Ensuite, dès que je sentais que j'avais envie de le faire, intérieurement je me disais "non, tu ne le fais pas", et vite je trouvais autre chose pour m'occuper. Au bout d'un moment je n'y pensais plus.

Je pense aussi que quelque part notre corps s'habitue à ces sensations (comme l'accoutumance à la nicotine...) et je me suis trouvé des "patchs" en quelque sorte. J'ai commencé au contraire à établir un lien avec mon corps mais dans un contact agréable (mettre du lait hydratant, s'exposer au soleil,...).

Il y a eu parfois des rechutes mais de moins en moins fréquentes, jusqu'à ce que cela ne me vienne même plus à l'esprit. Les bonnes habitudes ont remplacé la mauvaise.
Je crois que c'est comme ça que j'ai pu arrêter, même avant d'avoir tout à fait compris pourquoi je le faisais. En apprenant à repérer les moments où j'avais envie de le faire, et à ce moment-là remplacer ce geste négatif par quelque chose de positif.

Une chose qui m'a aidée aussi était d'essayer de me regarder avec un regard extérieur. Pendant qu'on fait ça, en général on est dans sa bulle, on ne se rend même plus compte de ce qu'on fait. J'ai fait l'effort tout au long de la journée de faire comme si il y avait quelqu'un qui m'observait, et quand je recommençais à le faire, au bout d'un moment je me disais "mais qu'est-ce que tu fais là, c'est n'importe quoi...". En me regardant comme si j'étais "quelqu'un d'autre", je voyais que j'étais en train de me faire du mal et non du bien...

En même temps que ça, il y a eu toute une réflexion sur mon image, sur mon histoire (mon vécu par rapport au traitement, mais pas seulement..), sur ce que je peux changer et sur ce que je dois accepter...
Aujourd'hui je me sens bien dans ma peau et fière de ce que je suis, et chose importante, les traces physiques ont même disparu

Bisous, je suis de tout coeur avec toi dans cette galère et je sais que comme moi tu vas finir par t'en sortir. :amis
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