OK, j’avais dit que je viendrais plus avant vendredi… mais je suis un peu perdue alors je viens faire le point… avec vous.
C’est vraiment comme si depuis lundi, je découvrais… que j’avais une scoliose. (On ne rit pas là bas dans le fond, non mais !

). Depuis 20 ans j’avais décidé que j’avais simplement mal au dos, et basta.
Cette prise de conscience n’est pas facile, croyez moi.
J’ai des moments de réelle angoisse : quand je regarde ma petite voisine, une mamie de 80 ans, tellement voutée-vrillée-tordue qu’elle ne peut regarder… que ses pieds. Ben je me vois dans 40 ans (si je vis jusque là). Je fais des pronostics (dans combien de temps je vais être dans le même état ? Et les enfants, quel age auront-ils alors ?). Et je fais des cauchemars. Le pire : j’ai peur que mes enfants soient touchés eux aussi par la scoliose. Je les examine sans arrêt. Mais je pense que je vais les faire radiographier : qu’en pensez vous ? Ils ont le même âge que moi lorsque l’on a détecté ma scoliose…
J’ai aussi fait un truc insensé pour moi : je me suis regardée dans une glace. Entre ma scoliose et mon anorexie, j’ai toujours été assez fâchée avec mon corps. Donc je l’ignorais, et je ne regardais que "des tranches" (les yeux pour m’épiler les sourcils, les cheveux pour me coiffer, les jambes (pas mal, les jambes… mais les pieds, la cata)…). Alors j’ai remonté de la cave un miroir qui n’avait plus droit de cité dans l’appart depuis 7 ans ! (j’entends les même qui ricanent au fond ! Ils vont me faire 100 lignes !

) Et là… Arrrgh ! Quelle horreur ! Mais ça se VOIT que je suis tordue ! Ayé, j’ai compris pourquoi un mome m’avait appelée Quasimodo. Dans la foulée, j’ai OSE réessayer une robe qui m’allait très bien il y a deux ans. Ben elle ferme plus en haut, elle tire derrière et au niveau de l’épaule droite. Mon "aile d’ange" comme Titanne l’appelle si joliment a sacrément poussé. C’est étrange comme j’ai refusé de voir ça depuis si longtemps… Cette robe, la seule que j’ai car je suis toujours en pantalon, je disais que "j’avais pas envie de la mettre". Au fond de moi, je devais bien savoir qu’elle ne m’irait tout simplement pas.
Et puis, aussi… j’en ai parlé avec mes enfants. Ils savent depuis toujours que j’ai "des problèmes de dos". Mais pour la première fois, j’ai parlé de scoliose, en mettant un nom dessus. Je ne leur avait jamais expliqué le "fonctionnement" de la scoliose. Je l'ai fait en dédramatisant, avec des mots simples et avec humour. Ils semblent avoir été plutôt rassurés, finalement : ils comprennent enfin ce qui m'arrive. Conclusion de ma fille : "Ben normal que tu aies un S dans le dos. C’est le S de Super maman ! T’es la meilleure". Je les adore, mes momes.
Bref, je ne sais pas si je vais bien ou mal, j’ai l’impression d’être un énorme point d’interrogation (d’ailleurs ma colonne confirme

). Je ne me projette pas du tout dans l’avenir, je ne veux même pas essayer d’imaginer ce que vont donner mes radios, ma consultation chez un spécialiste. Pour l’instant, je découvre et j’accepte. J’ai encore, très curieusement, du mal à faire le lien consciemment entre tout ce que j’apprends sur moi et mes douleurs, qui elles ne cessent pas. D’ailleurs j’ai encore 2 doigts complètement endormis. (comme je dors plus très bien depuis lundi à cause de toutes ces questions, j’en ai conclu que mes doigts avaient décidé de revendiquer leur droit au repos

).
J’essaie de prendre ça sans stress, même si l’angoisse me rattrappe parfois.
Ne m’en veuillez pas si je ne poste pas sur les autres sujets que le mien : ce n’est pas de l’égocentrisme, c’est simplement qu’il faut encore que je fasse du chemin pour ça. J’viens à peine de "découvrir" que j’avais une scoliose, je vous le rappelle. Et puis aussi, je lis parfois tant de souffrance que je me sens presque coupable d'être ici avec, finalement, une situation beaucoup plus "confortable" que d'autres.
Une chose est certaine en tout cas : vous lire m’aide énormément. Jamais je n’aurais pu arriver à accepter tout ça sans vous.
