- ven. juin 30, 2006 6:36 pm
#34919
Je viens de découvrir ce forum hier et je suis très très remuée, très émue.
J'ai lu certains témoignages, je n'ai pas eu le temps de tout lire, quelque chose a changé en moi, je pleure en écrivant celà.
J'ai 46 ans, j'ai une scoliose découverte à l'âge de 8 ans. J'ai eu le même parcours que beaucoup d'entre vous: kiné, plâtre, et semelles appareil dentaire, partir en colo avec ma coquille plâtrée (l'horreur) mais celà n'était encore rien. A 12 ans, ma mère me conduit à une consultation dans un centre à R..........., et là on lui dit à elle tout de go, "il faut faire une opération", on lui dit à elle car moi j'avais l'impression d'être un objet dans la pièce. On ne m'a jamais expliqué en quoi consistait cette opération.
Quelques temps plus tard, je suis rentrée dans ce centre.J'y ai passé un an.
J'ai été opérée(tige de harrington). Je me suis sentie très très seule. Ma famille ne m'a jamais soutenue, il y avait un déni de ma maladie. J'avais d'ailleurs souffert de maltraitance familiale dont j'avais des séquelles physiques(hypotonie du bras gauche). J'ai eu l'impression de passer de la maltraitance familiale à la maltraitance institutionnelle.
A la suite de l'opération j'ai eu des dommages collatéraux, une paralysie du nerf sous scapulaire, région de l'omoplate gauche mais tout celà est resté dans le non-dit, dans le déni.
De plus dans ce centre je n'avais pas vraiment de copine car j'étais dans un service pour les filles de 8 à 12 ans. Je suis restée dans ce service même à 13 ans mais j'étais une surdouée, en classe de 3ème, très mure et recherchant les livres et je me suis retrouvée avec des filles plus jeunes et généralement un peu ou beaucoup arriérées en raison de leurs maladies et origine familiale. Il y avait dans cet établissement beaucoup de pupilles de l'état et de polyhandicapés qu'on mettait là pour qu'ils soient quelque part et qui ne recevaient pas d'éducation appropriée. Je n'avais vraiment personne à qui parler.
Au bout d'un an je suis rentrée chez moi avec plâtre, j'ai du retourner à l'école, rester à genoux en classe, faire une rédaction pour" raconter mes vacances"...
Ensuite j'ai eu un corset pour un an encore.
J'ai eu aussi beaucoup de séquelles psychologiques qui se sont rajoutées aux séquelles de maltraitance familiale. J'ai fini par consulter un psy à 27 ans et j'ai décidé de faire enlever ma tige de Harrington, je ne pouvais plus supporter de vivre avec ce truc dans le corps.
Alors a commencé la quête d'un chirurgien pour l'enlever, ça n'apas été facile car j'avais la phobie des hopitaux, je suis repassée par beaucoup de difficultés, je me suis fait traiter de tous les noms par des chirurgiens qui ne pouvaient pas accepter que j'ai pris cette décision. Mais j'avais vraiment "la rage" et rien ni personne n'aurait pu m'arrêter. J'ai fini par trouver un chirurgien par une heureuse coîncidence et lui aussi avait "la rage" car c'était un exilé politique spécialiste de la colonne dans son pays et qui était obligé de repasser tous ses diplomes en France. Alors entre deux révoltés, on s'est bien entendu et l'opération a été un succès. J'avais 32 ans. Je chantais une chanson en allant à la salle d'op, une chanson qui m'est revenue comme çà, de l'époque de R.............
Je n'ai pas eu d'enfant biologique, j'avais trop d'angoisse encore des hopitaux, trop de souvenirs difficiles mais j'ai une fille adoptive que j'adore.
Je n'ai jamais pu travailler vraiment, je me fatigue trop vite et j'avais souvent des lumbagos avant mais maintenant ça va mieux.
C'est la première fois que j'écris cette histoire, je voudrais écrire encore en particulier sur les problèmes psychologiques que j'ai eus, que j'ai encore, mais je m'arrête là pour le moment. Je suis très émue d'avoir pu exprimer tout celà et je vous remercie d'avoir fait ce forum.
J'ai lu certains témoignages, je n'ai pas eu le temps de tout lire, quelque chose a changé en moi, je pleure en écrivant celà.
J'ai 46 ans, j'ai une scoliose découverte à l'âge de 8 ans. J'ai eu le même parcours que beaucoup d'entre vous: kiné, plâtre, et semelles appareil dentaire, partir en colo avec ma coquille plâtrée (l'horreur) mais celà n'était encore rien. A 12 ans, ma mère me conduit à une consultation dans un centre à R..........., et là on lui dit à elle tout de go, "il faut faire une opération", on lui dit à elle car moi j'avais l'impression d'être un objet dans la pièce. On ne m'a jamais expliqué en quoi consistait cette opération.
Quelques temps plus tard, je suis rentrée dans ce centre.J'y ai passé un an.
J'ai été opérée(tige de harrington). Je me suis sentie très très seule. Ma famille ne m'a jamais soutenue, il y avait un déni de ma maladie. J'avais d'ailleurs souffert de maltraitance familiale dont j'avais des séquelles physiques(hypotonie du bras gauche). J'ai eu l'impression de passer de la maltraitance familiale à la maltraitance institutionnelle.
A la suite de l'opération j'ai eu des dommages collatéraux, une paralysie du nerf sous scapulaire, région de l'omoplate gauche mais tout celà est resté dans le non-dit, dans le déni.
De plus dans ce centre je n'avais pas vraiment de copine car j'étais dans un service pour les filles de 8 à 12 ans. Je suis restée dans ce service même à 13 ans mais j'étais une surdouée, en classe de 3ème, très mure et recherchant les livres et je me suis retrouvée avec des filles plus jeunes et généralement un peu ou beaucoup arriérées en raison de leurs maladies et origine familiale. Il y avait dans cet établissement beaucoup de pupilles de l'état et de polyhandicapés qu'on mettait là pour qu'ils soient quelque part et qui ne recevaient pas d'éducation appropriée. Je n'avais vraiment personne à qui parler.
Au bout d'un an je suis rentrée chez moi avec plâtre, j'ai du retourner à l'école, rester à genoux en classe, faire une rédaction pour" raconter mes vacances"...
Ensuite j'ai eu un corset pour un an encore.
J'ai eu aussi beaucoup de séquelles psychologiques qui se sont rajoutées aux séquelles de maltraitance familiale. J'ai fini par consulter un psy à 27 ans et j'ai décidé de faire enlever ma tige de Harrington, je ne pouvais plus supporter de vivre avec ce truc dans le corps.
Alors a commencé la quête d'un chirurgien pour l'enlever, ça n'apas été facile car j'avais la phobie des hopitaux, je suis repassée par beaucoup de difficultés, je me suis fait traiter de tous les noms par des chirurgiens qui ne pouvaient pas accepter que j'ai pris cette décision. Mais j'avais vraiment "la rage" et rien ni personne n'aurait pu m'arrêter. J'ai fini par trouver un chirurgien par une heureuse coîncidence et lui aussi avait "la rage" car c'était un exilé politique spécialiste de la colonne dans son pays et qui était obligé de repasser tous ses diplomes en France. Alors entre deux révoltés, on s'est bien entendu et l'opération a été un succès. J'avais 32 ans. Je chantais une chanson en allant à la salle d'op, une chanson qui m'est revenue comme çà, de l'époque de R.............
Je n'ai pas eu d'enfant biologique, j'avais trop d'angoisse encore des hopitaux, trop de souvenirs difficiles mais j'ai une fille adoptive que j'adore.
Je n'ai jamais pu travailler vraiment, je me fatigue trop vite et j'avais souvent des lumbagos avant mais maintenant ça va mieux.
C'est la première fois que j'écris cette histoire, je voudrais écrire encore en particulier sur les problèmes psychologiques que j'ai eus, que j'ai encore, mais je m'arrête là pour le moment. Je suis très émue d'avoir pu exprimer tout celà et je vous remercie d'avoir fait ce forum.