- ven. avr. 25, 2008 4:47 pm
#108246
Bonjour à tous,
Petit à petit, les journées s'agrandissent. Par la même, les températures remontent. Avec les beaux jours, les premières fleurs nous amènent les premières chaleurs annonciatrices de l'été.
En ce moment, les enfants passent leurs après-midi dehors avec les vacances scolaires. Dans le jardin ou dans le lotissement. Avec le retour des beaux jours, les différences refont leur apparition. Le corset de Thomas qui restait bien caché sous les pulls sort sa têtière des tee shirts. On le voit plus, on le regarde plus. Thomas prendrait bien quelquefois son vélo le matin pour tourner avec les autres dans le lotissement, grimper aux arbres ou se rouler dans l'herbe. Mais on ne peut pas toujours, c'est précieux 4 heures. Alors on les garde pour l'après-midi, religieusement, en s'en faisant une raison et en se détournant vers autre chose.
Thomas s'est couché Mardi en disant qu'il attendait vivement d'avoir dix ans pour enlever le corset. Auparavant, il avait un peu manifesté au moment de remettre le corset. Il en est ainsi quelquefois. On ne peut pas toujours gagner. Il a dit ne pas l'aimer lorsqu'il fait trop chaud, en avoir assez quelquefois. Nous lui avons expliqué avec Valérie qu'il n'arrêterait pas à dix ans, probablement pas. Peut-être...
Il a pleuré, cela lui arrive quelquefois pour un rien parfois. Il arrive aussi qu'il ne veuille pas qu'on le touche lorsqu'il a le corset, même pour le câliner et le serrer contre soi. Alors, on le laisse mais il revient vite se serrer dans les bras, conscient d'avoir peiné les siens.
Il me semble que parfois tout cela lui échappe. Qu'il peut s'en faire une raison à un instant puis en vouloir à tout le monde l'instant d'après. Pas méchamment mais en voulant qu'on le laisse. Et puis, parfois, il s'en fout, si fier de lui et de nous.
Quand la peine le prend, moi aussi je me sens mal... au dedans. Je pense à lui à qui nous parlons d'améliorations depuis le début du traitement mais qui reste au même niveau, sans plus de libertés. Je m'accroche à lui dans ces moments, balancé d'un côté entre l'amour que j'ai pour lui et sa joie de vivre qu'il sait avoir souvent et de l'autre ce petit bonhomme désabusé lors de sa première nuit en corset, agrippé à sa barre de devant dans son sommeil comme un matelot au mat dans la tempête, gémissant. Toute ma vie, je penserais à cette première nuit, si malheureux que cela me rendait. Je lui avais promis, même s'il dormait et ne m'entendait pas, de gagner ce match un jour ou l'autre. Croix de bois, croix de fer...
Meilleures pensées,
Franck