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Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

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Par franck
#174317
Bonsoir,

Le livre des vacances d'été à la mer vient de se refermer. Les enfants en ont bien profité : mer, glaces, manèges, ballades et... plein de temps avec Papa. Voilà qui fait du bien, recharge les batteries pour la suite de l'année et permet de se vider un peu l'esprit en gardant une place pour tous dans nos cœurs.

Justine et Thomas ont profité des châteaux de sable et Papa des beaux jours avec Valérie. Cela fait du bien la paix, le calme, la douceur et le bonheur. ça ne permet pas d'oublier complètement tout mais cela rend les choses plus douces, les souvenirs plus heureux et les jours prochains plus forts et courageux.
Il en reste des moments à venir. Des tendres, des gais, des tristes ou des difficiles pour chacun de nous encore au fil du temps qui passe. Mais sûrement qu'en se serrant les coudes comme ici, en ayant souvent une pensée pour les autres, on arrivera à rendre les joies plus belles et les peines moins grandes pour plus tard. Merci à chacun de votre soutien de chaque jour...

Meilleures pensées et bonnes vacances à ceux qui partent prochainement,
Franck
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Par carste
#174992
Bonsoir,
Je suis contente que les vacances se soient très passées.
Tu es toujours si présent et réconfortant pour nous qu'à mon tour je te souhaite plein de courage et espère que les prochains jours seront moins difficiles....
A bientôt.
Carole
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Par franck
#176231
Bonjour,

Il y a des jours comme cela où l’on est un peu vague à l’âme. Pas malheureux, nostalgique ou dépressif. Juste l’esprit ailleurs, d’un coup comme cela. Parce que cela fait du bien de se rappeler un peu d’où l’on vient, ce qu’on a vécu, ressenti, respiré hier ou bien avant encore.

Le premier jour où Thomas a eu son corset, j’ai ouvert un petit tableau Excel sur mon ordinateur de bureau. Je m’étais promis de noter les heures de port de son corset, pour suivre au mieux le protocole. Comme cela, parce que c’était un des innombrables trucs que je voulais faire pour aider mon gosse, m’impliquer moi aussi dans le voyage. Amener ma petite pierre à l’édifice. Depuis ce jour, machinalement, j’ai continué à noter les heures de port, les activités physiques effectuées... et les quelques écarts que mon cœur de Papa a donné parfois en se disant que cela fait du bien aussi d’oublier un peu. J’ai continué, va savoir pourquoi, comme un rite, une tradition qui perdure. Et puis, au fond, cela ne me coûte qu’un instant de temps à autre...

Aujourd’hui, j’ai saisi ma 1253ème ligne. Cela en fait du temps, de l’amour, de la patience, 1253 lignes... Je sais au travers de cela que j’ai sûrement pensé corset et scoliose 1253 jours de suite, moi aussi. Comme tous les parents au fil du traitement. Ai-je été autant de fois que cela optimiste, triste ou inquiet. Sûrement plus.

J’ai poussé un peu plus loin dans mon âme, mon cœur et mes souvenirs. Je me souviens bien de ces maudites vacances d’été de Juillet 2007, gâchées à jamais. De la peine de Valérie ou de ses larmes, de mes inquiétudes. Je me souviens encore de l’angoisse de chacun à la maison face à tout ce qui allait nous arriver, bientôt.
Je me rappelle des essayages, des larmes de Thomas durant ces jours. Et des câlins de sa sœur pour l’encourager, ses contrôles du travail effectué par l’appareilleur. Sa solidarité. Et puis de ce 27 Août 2007 et de ces 5H45 de port. Un Everest pour un premier jour. Je me rappelle de Thomas, assis sur un muret du jardin en Milwaukee le premier soir. Droit comme un I avec sa têtière pour l’emmener jusqu’aux nuages m’avait-il semblé. Si triste, si seul au milieu des siens. De notre tristesse à tous, des doutes aussi. De cette peur de ne jamais y arriver à ce maudit protocole de 23 heures, de notre inquiétude aussi de devenir tristes et vieux à compter de ce jour, à tout jamais. Thomas a mis une semaine, une minuscule semaine pour s’y faire. Il est allé à l’école le lendemain, en corset à sa demande. Sans se poser de questions, simplement.
Ce jour là, cette semaine là, il nous a bluffé à tout jamais. Dans des dizaines d’année, je me souviendrais encore de cela, de son courage et sa volonté. Du soutien que nous avons trouvé ici, aussi. Tout cela nous paraissait si inimaginable, si impensable tout simplement la première fois où nous avons vu un corset Milwaukee. Encore aujourd’hui, il m’arrive de croiser ces deux corsets à têtière dans un des placards de l’étage. De les regarder en me demandant comment mon fils a pu porter un tel appareil sans rechigner, au forceps. Cela se vit mais ne s’explique pas.
Je me rappelle d’une autre chose. Le lendemain de sa première nuit en Milwaukee, j’ai dit à Thomas que j’étais fier de lui, sincèrement. Et cela aussi je m’en rappelle souvent, au fond de moi. Sa première nuit avec ses deux mains accrochées à sa barre de devant à dormir en gémissant un petit peu quelquefois. Et nous à côté à nous relever de notre sommeil au moindre bruit pour aller voir...

J’ai mille souvenirs de tout cela. Mille choses drôles, tristes qui me reviennent. Sûrement aussi quelques regards des autres qui collent à la peau de cette époque, sûrement pareillement des mots pas malins que l’on a entendu. Des trucs que l’on a gardé pour soi, que l’on aurait voulu partager avec d’autres qui ne comprenaient pas ou s’en foutaient finalement. On en a tous entendu ou vécu des trucs plus durs que l’indifférence. Il faudrait juste pouvoir leur dire que ce n’était pas le pire, tout cela. Mais c’était beaucoup parce que c’était notre peine à nous, notre gosse. Sans minimiser les souffrances des autres ou chercher à trouver plus grave, c’était notre fêlure au cœur à nous, que l’on aurait bien partagé.

Quelques années plus tard, les choses ont changé, se sont apaisées peut-être. Nous avons au moins appris qu’à trop vouloir donner aux autres dehors, on en oublie un peu de s’aimer soi-même. Il m’arrive souvent de dire que les soucis de santé de mes enfants m’ont ramené chez moi et rappelé combien je manquais aux miens dans ma vie effrénée. Tout cela nous appartient en famille, dans nos cœurs. Avec les soucis de santé de Justine et tous ces moments durs que l’on vit parfois.
De Papa peiné et inquiet d’hier, j’ai rejoint l’équipe d’accueil par ici. Les compagnons de route de Thomas s’appellent dorénavant Juliette, Eléonore, Camille, Eliot et tant d’autres. Il y a si longtemps déjà, on en avait si lourd à porter, tant à partager. Maintenant, on le garde un peu pour nous, presque jalousement. Il nous arrive de le livrer, d’en parler avec d’autres ailleurs qu’ici. Au gré de certaines rencontres, dans une soirée chez des amis. Chacun comprend alors quand Thomas remet son corset que tout cela, c’est long parfois. Qu’il arrive que les mille jours passés puissent devenir plusieurs milliers de jours. Et puis, chacun se rend compte qu’il en a déjà entendu parlé, de la scoliose. Au hasard d’un ami, d’un cousin, d’un proche qui a porté un corset, ou s’est fait opérer un jour. Sans trop avoir cherché à comprendre à l’époque, en pensant aussi que c’était une maladie d’adolescent qui dure une ou deux années tout au plus...

Mille jours plus tard, le vent aura tourné encore. Vent mauvais ou vent joyeux, qu’en sera-t’il advenu ce jour là ? Nous verrons. Certainement que des doutes seront passés par là, des réussites et sûrement de la peine. Il faudra ce jour là que je fasse encore un petit tour dans ma mémoire pour voir si les souvenirs restent tenaces, le cœur fidèle. Sans vague à l’âme, juste l’esprit ailleurs, d’un coup comme cela. Parce que cela fait du bien de se rappeler un peu d’où l’on vient, ce qu’on a vécu, ressenti, respiré hier ou bien avant encore...

Meilleures pensées,
Franck
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Par marietout
#176237
Bonjour Franck,
Toujours aussi attachant dans ton écrit. Comment ne pas venir lire ta vie et celle de ta famille, de tes gosses dont tu parles avec tellement d'amour et de tendresse. C'est vrai le temps passe, la vie passe mais l'amour demeure. Ton fils se souviendra longtemps de ton soutien dans son épreuve et un jour il te racontera avec son regard d'homme comment il a traversé cette épreuve grâce à ta force, celle de ton épouse et de sa soeur. Affectueusement.
Bonne rentrée aux enfants! :bisous1 :chance
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Par Rosy
#176244
c'est toujours un grand moment de te lire et qui nous arrache les tripes! une belle leçon aussi toujours d'espoir et de volonté que celle que tu décris; :bravo2 et bonne continuation à vous dans cette bagarre :bisous
Par coco30
#176248
:bravo1 Toujours un plaisir de te lire Franck, vraiment ! :yes Le bonjour à toute la petite famille :bisou1
Par DINATRICA
#176285
:bravo1 pour tes textes Franck ..... tu traduis tellement bien ce que nous ressentons .... tous ces sentiments que nous éprouvons dans ce combat qui est le nôtre .... identique face à Dame Scoliose ... et pourtant si différent parfois ...
Tu es toujours là pour nous réconforter ... alors à mon tour je t'envoie plein de courage et de pensées affectueuses ..... à toi et ta famille ....
et un grand bravo à Thomas qui va donc faire une rentrée sans corset si j'ai bien suivi !!! il doit être tellement content !!!!
:bisous1 et 1000 merci pour ton soutien ......
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Par franck
#176589
Bonsoir,

Il a suffit d'un peu de vent finalement. Comme la scoliose qui naît un jour d'on ne sait quoi. D'un gêne, d'un traumatisme, d'on ne sait quoi au début de la vie... d'une poussière de quelque chose. Comme le cavernome aussi qui a pris naissance bien avant la naissance réelle à la vie de dehors, bien au chaud dans le ventre de Maman. Il suffit parfois de si peu.

Il a fallu d'un peu de vent ce soir. Vent mauvais probablement pour que la porte de la voiture sous le souffle de la nature se referme sur les doigts de Justine. Il a suffit d'un peu de vent pour refermer la page des vacances comme un courant d'air ferait claquer une porte violemment. Justine n'a pas eu de chance, la portière lui a fait éclater un doigt, ongle compris. Il a fallu reprendre le chemin que l'on a déjà connu si souvent. Celui des larmes et de la douleur, de la peur de ce qui va arriver bientôt. La radio, le médecin urgentiste pour vérifier l'étendue des dégâts. Le doigt de Justine a "bien pris". Il va falloir l'opérer en microchirurgie demain matin pour réparer le carnage sur sa toute petite main.

On connaît le chemin, alors on le fera en sachant mais pas sans angoisses. Tout cela se passera en... chirurgie orthopédique, dans le service de Thomas. A 8 heures. On a pas de chance... ou plutôt, la vie est comme cela. Faite de hauts et de bas. De petites joies ou de malheurs, de soleil qui brille ou de portes qui claquent. De rires, de peines.

Que dire de plus ? Qu'il y a plus grave, c'est sûr. Et pourquoi pas dire que ce n'est pas le pire, mais qu'une fois de plus cela fait de la peine, tout simplement. Un bleu de plus au coeur, un souci de plus à la peine. Cette inquiétude de l'anesthésie générale menacée par le cavernome. Justine en a parlé ce soir, avec sa gigantesque poupée au bout de son petit doigt. Elle est déjà prête dans son courage insouciant de gamine. On lui a déjà fait le coup de l'anesthésie, alors elle ne va pas se dégonfler. Pas elle. La piqure, même pas peur ce soir. Les docteurs, le bloc, qu'ils y viennent s'ils osent. Ce soir, demain on verra bien. Et s'il faut on donnera un peu d'aide, de soutien comme toujours. On a que cela en poche.
Demain soir tout cela sera fini, comme il faut je l'espère. Papa, sous ses airs de rugbyman endurci, aura mal au coeur. Pour la deuxième femme de sa vie, pour cette petite épreuve de plus. Pour cette nouvelle ride... Justine aura passé un cap de plus de sa vie de petite fille courageuse. Et gagné un peu plus en respect, en amour des siens. Demain soir.

Meilleures pensées,
Franck
Par coco30
#176593
:quoi Oh mince ! Je suis vraiment, vraiment navrée d'apprendre cette nouvelle Franck !
Je comprends que ton bleu à l'âme et au coeur :fleur cette douleur que toi et Valérie devaient ressentir en ce moment, vous fasse peine.
Justine est si forte, une vrai battante et je comprends que cette épreuve supplémentaire puisse vous sembler injuste. :coeur2

Je souhaite ta puce ne souffre pas trop cette nuit et demain, avant 8 heures, mes plus fortes pensées iront pour elle Image

Tout spécialement pour toi Justine ... Image Coco qui est avec vous par la pensée en souhaitant être déjà à demain soir et que Justine aille déjà mieux ... :coeurs
Par crapulie
#176598
Je pense bien à Justine et à sa famille. Courage à tous, et plein de bisous.
anne
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Par Rosy
#176600
Justine doit être en salle d'op à cette heure-ci . cette nouvelle épreuve lui est tombée dessus, alors que vous vous seriez bien passé de ces angoisses supplémentaires. courage à vous :bisous
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Par chris
#176608
Oh mince alors, oui vraiment pas de chance, mais ça arrive si vite ces choses la.
On pense très fort à Justine et j'espère qu'elle se remettra très vite :bisous1
Par SylvieCamille
#176612
Tendres pensées pour Justine! et courage à la famille!
Par coco30
#176620
Je rentre à l'instant et ai pensé à Justine toute la matinée ... :coeurs J'espère que tout c'est bien passé, et que la puce va déjà un peu mieux ... :chance
On pense fort à vous ... Image
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Par carste
#176628
J'espère que tout s'est bien passé pour Justine...
Bon courage à toute la famille.
Carole :chance :chance
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