- jeu. mars 10, 2011 11:36 am
#197042
Bonjour,
Hier après-midi, Justine a rencontré son anesthésiste. C’est une dame, très gentille et appliquée. Elles ont un peu discuté toutes les deux de comment les jours prochains allaient se passer. Elle a aussi profité de ce moment pour faire une petite prise de sang pour déterminer les plaquettes ainsi que le groupe sanguin dans le cas où une transfusion serait nécessaire pendant l’opération.
En premier lieu, l’examen de Jeudi prochain où elle sera endormie sera une portographie, étude de la veine porte. Cela permettra aussi de connaître précisément le déroulement de l’opération. Elle ne sera pas réellement endormie, juste en état de relâchement en quelque sorte pour que les choses se passent bien. Elle entrera le matin à jeun à l’hôpital et l’examen durera en gros 1H30 avec la période d’endormissement et de réveil. Ensuite, nous rentrerons chez nous...
Après, un peu plus tard, viendra l’opération, le grand jour. On ne connaît pas exactement la date, mais ce sera probablement en Avril. L’anesthésiste a expliqué que Justine sera sûrement intubée au niveau de la trachée et aura une péridurale après l’opération. Elle nous a expliqué comment se déroulerait l’anesthésie, l’après opération aussi, les risques inhérents à ces actes. La gestion de la douleur sera bien sûr une priorité. Mais pas de morphine dans son cas.
Tout cela, ça aide. Il paraît. Moi, au fond, bien au fond, derrière mes yeux qui brillent, cela me fait peur. Tout cela est si bizarre, inquiétant, désarmant aussi. J’ai retrouvé mon sommeil halluciné de l’Eté 2007. Ces drôles de sensation d’avant corset pour Thomas. Ces nuits qui semblent avoir duré 1000 heures et dans lesquelles on ne se rappelle plus avoir fermé l’œil. Ou si peu de temps nous semble t’il que tout cela pourrait n’avoir été qu’un court instant. La peur du lendemain est revenue. Et avec elle tout un tas de conneries. Je n’aime pas les hôpitaux, les opérations parce qu’ils me font peur en fait. Une partie de mon cœur est restée dans les hôpitaux en même temps que partaient mon père et ma mère. Il y a si longtemps mais encore si près de nous. Il arrive que l’on fasse de drôles de rêves quelquefois dans ces nuits là, remplies de doutes, remplies d’amour. Il arrive que l’on doute, simplement. Il arrive aussi que l’on en parle entre grands, à mots couverts le soir avant de dormir. De s’imaginer des choses et de serrer ensuite les poings en se disant que non, tout ira bien. Que l’on arrivera en haut de ce drôle de sommet. Je crois que dans ces moments là, on se rend vraiment compte de l’affection que l’on a les uns pour les autres. Tout cela semble si colossal à surmonter parfois pour Justine, pour nous.
Alors, en attendant, j’ai peur de ce jour prochain. Mais je m’accroche à ma gamine coûte que coûte, sans laisser transparaître une once d’angoisse à ses yeux. J’attends cœur vaillant et fidèle, ce jour prochain tant redouté à venir. Je serais là. Ensuite, nous rentrerons chez nous... Pour de bon, à jamais différents.
Meilleures pensées,
Franck