- jeu. sept. 08, 2011 8:16 am
#212795
Bonjour,
Le temps qui passe, ce fameux sésame qui permet à nos enfants de grandir en se soignant, semble s'accélérer au fur et à mesure de la croissance de nos petits.
Thomas a fait sa rentrée au collège cette semaine et changé son rythme de vie. Lever tôt le matin pour prendre le car scolaire, passer la journée au Collège et rentrer le soir. Autre nouveauté, il faut dorénavant aller à l'école le Mercredi. Cela fait un peu râler mais Thomas va s'y faire.
Avec Valérie, il nous semble aujourd'hui que nous avons vieilli d'un coup, d'un seul... Il paraît loin le Thomas de 2007 partant à l'école avec son Milwaukee. Courageux au possible, mais si gêné du regard des autres. Je me souviens, la larme à l'oeil, qu'il voulait toujours porter des tee-shirts à col parce qu'il aimait bien disait-il. Sans doute qu'ils cachaient aussi mieux que tout autre cette satanée têtière que les autres épiaient d'un regard pesant quelquefois quand on est un garçon de 7 ans. Et puis, ces choses que l'on ne fait plus trop pour faire attention à soi : le foot à la récré, les genoux en sang de quelquefois dus aux courses mal assurées en corset Milwaukee.
Le temps a passé vite, si vite depuis sans ralentir sa course.
Il y a ensuite eu ce GTB, magique corset quasiment invisible sous les habits de grand de l'école primaire. donnant plus de libertés, plus d'aisances aussi... plus de facilité pour vivre sa vie de petit garçon. Avec le trésor inestimable d'être redevenu quelqu'un que l'on ne voit pas. Toujours en corset mais tapi dans la foule des autres écoliers. Loin de ces regards d'hier.
Aujourd'hui il n'ya plus rien, pas de têtière ou d'autre corset. Dame Nature a fait cadeau à Thomas de la liberté en même temps qu'il grandissait. Il n'en a pas pour autant oublié ses années de traitement, les moments durs, les rencontres avec les curieux ou les cons, les chutes, les petites peines aux larmes salées de certains jours. Il est même sûrement devenu différent grâce à tout cela. Plus beau, plus grand et respectueux des autres sans nuls doutes même si son âge le fait parfois souffler aux réprimandes des siens...
Justine a retrouvé son école et ses copains, toujours prompte à se dissiper et rire à mille joies d'enfants enfin retrouvées après la peur de Juin, les doutes d'hier. L'école est pour elle plus souvent symbole d'encore plus de copains pour jouer qu'à la maison et de communion avec les autres. Dans son impatience de souvent, il faut parfois lui rappeler le rôle premier de l'école. Elle se reprend alors et se remet à la tâche... jusqu'à ce qu'un nouveau papillon passant devant la fenêtre emporte son esprit ailleurs, au loin...
Beaucoup ont lu notre histoire, s'en sont ému ou réjoui. D'autres y ont parfois pris du plaisir à la plume. Il arrive parfois aussi que je me dise que quelquefois mes sentiments sont excessifs, trop emplis d'amour et d'affection. Mais après tout, si l'on peut redonner de la joie ou de l'espoir aux autres au gré de notre chemin qui a bien tourné pour l'instant alors j'en suis content. Si notre chemin peut regonfler le coeur de ceux qui doutent, alors je serais un homme heureux.
Papa et Maman ont changé au cours du voyage jusqu'à aujourd'hui. Incontestablement différents à jamais, Frédéric aussi sans le savoir, compagnon de route. Mille larmes ont coulé sur les joues de chacun, mille joies ont fait oublié mille peines. Milles réussites ont effacées milles peines. Quelques rides et une grande balafre en plus sur le ventre de Justine nous accompagnent désormais.
Le chemin continue cependant. Justine continue son suivi médical et le PAI de Thomas reste en place à l'école. Pour rappeler qu'il faut continuer à surveiller, postés auprès de nos enfants. Réussir notre challenge de parents, la santé de nos enfants. Il faut rester vigilants et la secrétaire du médecin de Thomas doit nous faire suivre rapidement le document du spécialiste des scolioses attestant que Thomas a besoin d'un double jeu de livres pour l'école au regard de ses antécédents. Les choses sont parfois compliquées. Il arrivera rapidement, je l'espère. En attendant, Thomas prendra encore le car de l'école ce matin avec son cartable de 7,6 kilos sur le dos comme ses copains d'école. En souhaitant en silence que cela n'influe pas sur leur santé, ou ne réveille pas les fantômes endormis d'hier, d'il n'y a pas si longtemps finalement...
Meilleures pensées,
Franck