- mar. juin 03, 2008 12:05 pm
#111414
Bonjour à tous, j'ai découvert le Forum hier, j'ai lu vos histoires et l'ai eu envie de parler, moi aussi...
C'est très difficile pour moi, puisque ma scoliose est un sujet tabou depuis mes dix-huit ans ; à mon compagnon qui m'a un jour demandé pourquoi j'avais toujours l'omoplate qui dépasse, j'ai bien dû avouer, mais je lui ai aussitôt dit que le sujet me complexait, qu'il n'y avait rien à faire et que je ne voulais pas en parler. A part ma famille, il est le seul qui sache.
Je ne me mets pas en maillot, ou alors, je m'arrange pour ne pas quitter la piscine et avoir de l'eau jusqu'au cou ; le choix de mes vêtements est uniquement dicté par leur capacité à camoufler, etc.
J'avais onze ans quand on a découvert que j'avais une scoliose (encore très discrète à ce moment là). J'ai fait un peu de kiné, je n'ai jamais porté de corset.
Je suis restée petite très longtemps mais entre quinze et dix-sept ans, j'ai grandi brutalement et ma scoliose s'est fatalement agravée (je ne me souviens pas de ses degrés, mais je me sens toujours incapable de la regarder, que ce soit en radio ou dans le miroir des cabines d'essayage de chez HetM). J'ai trouvé ça super injuste, au moment où je devenais enfin jolie et féminine !
A dix-huit ans, au début de ma première année de fac, j'ai vu un spécialiste du rachis ; ma croissance était terminée, et ma scoliose courrait peu de risques de s'aggraver ; la seule solution pour lui était l'opération mais il ne l'envisageais pas, puisque je ne ressentais pas de douleur. Je devais faire une radio deux ans plus tard. Je ne l'ai pas faite. J'ai continué à vivre avec la tête dans un sac, j'ai fini mes études universitaires, puis j'ai eu ma fille, et j'ai créé mon propre job, ce qui m'a beaucoup occupé, je n'ai jamais trouvé (ou voulu trouver) le temps de me refaire examiner.
Bien, je sais que ça peut paraître futile d'être à ce point préoccupée par son apparence physique. C'est ce qu'a toujours pensé mon père. Je peux m'estimer heureuse de ne pas éprouver de douleur physique, de ne pas avoir de complications respiratoires. Je sais que mon cas pourrait être plus grave, mais c'est cette déformation et cette apparence physique qui me pourrit la vie.
Aujourd'hui, j'en veux à mes parents de ne pas m'avoir mis des coups de pieds au c... quand j'étais ado, pour m'obliger à voir des spécialistes, à me soigner ; c'est vrai que je piquais des crises épouvantables quand on me parlait de corset, ou même d'hôpital, mais c'était leur rôle de me remettre à ma place, de veiller à ma santé ! Je comprends d'autant plus mal que mon père est chirurgien ! Quand à ma mère, je pense qu'elle pensait surtout au moment présent ; j'étais une gamine timide et très complexée par ma petite taille, un corset n'aurait probablement pas arrangé les choses...
Je m'en veux aussi de me cacher les choses. J'ai vingt-neuf ans, je sais que je devrais consulter à nouveau un médecin, faire de nouvelles radios...
Mais je n'y arrive pas ; le simple fait de prononcer le mot "scoliose" me met les larmes aux yeux ; je me sens incapable d'affronter les radios de ma colonne qui ressemble à un serpent crevé, d'entendre les mauvaises nouvelles, ou pire... Qu'il n'y à rien à faire. J'aimerais vaincre cette lâcheté.
Je suis désolée de vous avoir infligé mon histoire confuse et trop longue, qui fait un peu psychanalyse, je sais qu'il y a des gens sur ce forum qui ont eu des parcours beaucoup plus terribles que le mien, mais j'avais absolument besoin de me confier...
C'est très difficile pour moi, puisque ma scoliose est un sujet tabou depuis mes dix-huit ans ; à mon compagnon qui m'a un jour demandé pourquoi j'avais toujours l'omoplate qui dépasse, j'ai bien dû avouer, mais je lui ai aussitôt dit que le sujet me complexait, qu'il n'y avait rien à faire et que je ne voulais pas en parler. A part ma famille, il est le seul qui sache.
Je ne me mets pas en maillot, ou alors, je m'arrange pour ne pas quitter la piscine et avoir de l'eau jusqu'au cou ; le choix de mes vêtements est uniquement dicté par leur capacité à camoufler, etc.
J'avais onze ans quand on a découvert que j'avais une scoliose (encore très discrète à ce moment là). J'ai fait un peu de kiné, je n'ai jamais porté de corset.
Je suis restée petite très longtemps mais entre quinze et dix-sept ans, j'ai grandi brutalement et ma scoliose s'est fatalement agravée (je ne me souviens pas de ses degrés, mais je me sens toujours incapable de la regarder, que ce soit en radio ou dans le miroir des cabines d'essayage de chez HetM). J'ai trouvé ça super injuste, au moment où je devenais enfin jolie et féminine !
A dix-huit ans, au début de ma première année de fac, j'ai vu un spécialiste du rachis ; ma croissance était terminée, et ma scoliose courrait peu de risques de s'aggraver ; la seule solution pour lui était l'opération mais il ne l'envisageais pas, puisque je ne ressentais pas de douleur. Je devais faire une radio deux ans plus tard. Je ne l'ai pas faite. J'ai continué à vivre avec la tête dans un sac, j'ai fini mes études universitaires, puis j'ai eu ma fille, et j'ai créé mon propre job, ce qui m'a beaucoup occupé, je n'ai jamais trouvé (ou voulu trouver) le temps de me refaire examiner.
Bien, je sais que ça peut paraître futile d'être à ce point préoccupée par son apparence physique. C'est ce qu'a toujours pensé mon père. Je peux m'estimer heureuse de ne pas éprouver de douleur physique, de ne pas avoir de complications respiratoires. Je sais que mon cas pourrait être plus grave, mais c'est cette déformation et cette apparence physique qui me pourrit la vie.
Aujourd'hui, j'en veux à mes parents de ne pas m'avoir mis des coups de pieds au c... quand j'étais ado, pour m'obliger à voir des spécialistes, à me soigner ; c'est vrai que je piquais des crises épouvantables quand on me parlait de corset, ou même d'hôpital, mais c'était leur rôle de me remettre à ma place, de veiller à ma santé ! Je comprends d'autant plus mal que mon père est chirurgien ! Quand à ma mère, je pense qu'elle pensait surtout au moment présent ; j'étais une gamine timide et très complexée par ma petite taille, un corset n'aurait probablement pas arrangé les choses...
Je m'en veux aussi de me cacher les choses. J'ai vingt-neuf ans, je sais que je devrais consulter à nouveau un médecin, faire de nouvelles radios...
Mais je n'y arrive pas ; le simple fait de prononcer le mot "scoliose" me met les larmes aux yeux ; je me sens incapable d'affronter les radios de ma colonne qui ressemble à un serpent crevé, d'entendre les mauvaises nouvelles, ou pire... Qu'il n'y à rien à faire. J'aimerais vaincre cette lâcheté.
Je suis désolée de vous avoir infligé mon histoire confuse et trop longue, qui fait un peu psychanalyse, je sais qu'il y a des gens sur ce forum qui ont eu des parcours beaucoup plus terribles que le mien, mais j'avais absolument besoin de me confier...