- jeu. mai 21, 2015 9:37 pm
#280772
Aujourd’hui, j’ai craqué. J’ai décroché mon téléphone, appelé un chirurgien pour une consultation.
J'ai 25 ans, j'habite sur la Côte d'azur. Etant adepte de la technique de l'autruche, mes maux de dos à l'adolescence ne m'ont pas réellement inquiété. On m’a détecté une hyper-cyphose à l’âge de 16 ans. Ainsi qu’une légère scoliose… Et j’ai le thorax déformé (bombé sur le côté droit) à cause de la scoliose. Du moins c’est ce que je suppose.
Les causes ? Difficile à dire, des sacs trop lourds au collège ? Un manque de confiance en moi qui m’a fait me recroqueviller ? Trop de temps passé devant l’ordinateur ? Peut être un tout.. Peut être aussi des prédispositions, si cela existe… Quoi qu’il en soit, un ‘spécialiste’ décide de me prescrire des séances de kiné pendant de longs mois. J’ai eu l’impression d’une légère amélioration.
A mes 18 ans, les études (classes préparatoires) ont fait que je ne consacrais plus de temps aux séances de kiné pour les abandonner. C'était sans doute une grosse erreur qui ne m'en paraissait pas une à l'époque. Jeune et con. J'ai tout de même essayé d'améliorer ma posture mais j'ai l'impression aujourd'hui que cela ne suffit plus et que je continue à me tasser. Étant déjà petit (1.65m) c'est extrêmement angoissant. Ma dernière radio date d’il y a 5 ans lorsque je voulais absolument participer au week end d’intégration (WEI pour les intimes) de mon école d’ingénieur. La vue de ma colonne vertébrale me faisait mal au coeur mais ça n’avait pas l’air de s’être détérioré... Mais j'ai tout de même eu le droit de participer à ces trois jours de sport intense.
Les années ont passé, j’ai tenté d’oublier ce mal de dos qui revient souvent (trop assis, trop debout, trop immobile, trop de marche… trop de choses limitantes en fin de compte) et surtout cette apparence bossue qui m'énerve au plus haut point.
Lors de mon embauche, le discours presque accusateur du médecin du travail m'a fait mal. "Vous n'êtes sans doute pas passé loin de l'opération" "Ca ne va pas s'améliorer". Des choses que je savais sans doute mais qui deviennent beaucoup plus réelles une fois formulée par quelqu'un. En étant cadre, passer environ 8 à 9h par jour assis sur une chaise ne risque pas d'aider. Les gens qui pensent qu’il suffit de mettre les personnes en souffrance dans une chaise font preuve d’un bien piètre jugement.
Aujourd'hui, j'aimerais que tout cela s'améliore. Un souhait simpliste mais tellement difficile à réaliser.
"Allez à la piscine" me disait la médecine du travail. J'aimerais bien, mais le problème est aussi psychologique, il m'est simplement impossible d'être torse nu face à quelqu'un (je ne vous raconte pas le blocage quand il s'agit de se trouver une petite amie…). La peur d'être jugé… ou pire, qu'on ait pitié de moi. Je redoute l'été chaque année, espérant qu'on ne me proposera pas d'aller à la piscine ou faire un canoë ou n'importe quelle autre situation qui ferait qu'il faudrait me dénuder. J'ai l'impression de passer à côté d'une grosse partie de ma vie… J'en veux presque à mes parents de ne pas avoir agit plus tôt (alors que je faisais tout pour qu'ils ne s'en inquiètent pas) et je m'en veux de leur en vouloir. (Vive le cercle vicieux)… Tout en sachant qu’à leur place je n’aurais pas fait mieux. Je n'arrive pas à parler de ce problème avec mes amis, même les plus proches. Et je supporte de moins en moins entendre parler de certains de leur problèmes qui me paraissent futiles, mais j’essaie de garder bonne figure… Après tout je ne peux pas leur en vouloir, je ne leur en ai jamais parlé…
Aujourd’hui j’ai enfin pris mon courage à deux mains et j’en ai parlé à mon médecin traitant (qui n’est pas mon médecin de famille, je ne suis pas originaire du sud). Elle avait l’air assez effarée qu’on n’ait jamais envisagé l’opération. Elle m'a dirigé vers un chirurgien (auprès duquel j'avais déjà pris rendez-vous plus tôt dans la journée... mais il me fallait une ordonnance pour des radios).
Aujourd’hui j’ai peur. Peur qu’on me propose l’opération. Peur qu’on ne me la propose pas. Peur de gâcher ma vie à cause de ce foutu dos. Peur qu’une opération ruine ma carrière professionnelle. Peur que la peur de vieillir ne dirige ma vie.
Aujourd’hui, j’aimerais déjà être le 23 juin et rencontrer pour la première fois ce chirurgien qui pourrait tout changer.
Merci aux créateurs du forum, c’est bon de vider son sac et de savoir qu’on n’est pas seul dans la même situation. Grâce à vous j’ai enfin décidé de faire à nouveau un pas vers les médecins… et peut être que grâce à vous, aujourd’hui est le premier jour du reste de ma (nouvelle ?) vie.
Bonne soirée.
P.S.: Je ne peux pas vous donner de chiffres mes dernières radios datent d’il y a 5 ans et je ne les ai pas chez moi… D’ailleurs si ça se trouve ce n’est pas « si terrible » que ça en terme d’angle… On verra bientôt.
Aussi si vous cherchez l'origine de mon pseudo, tapez "real life Quasimodo" sur votre moteur de recherche favori :)
J'ai 25 ans, j'habite sur la Côte d'azur. Etant adepte de la technique de l'autruche, mes maux de dos à l'adolescence ne m'ont pas réellement inquiété. On m’a détecté une hyper-cyphose à l’âge de 16 ans. Ainsi qu’une légère scoliose… Et j’ai le thorax déformé (bombé sur le côté droit) à cause de la scoliose. Du moins c’est ce que je suppose.
Les causes ? Difficile à dire, des sacs trop lourds au collège ? Un manque de confiance en moi qui m’a fait me recroqueviller ? Trop de temps passé devant l’ordinateur ? Peut être un tout.. Peut être aussi des prédispositions, si cela existe… Quoi qu’il en soit, un ‘spécialiste’ décide de me prescrire des séances de kiné pendant de longs mois. J’ai eu l’impression d’une légère amélioration.
A mes 18 ans, les études (classes préparatoires) ont fait que je ne consacrais plus de temps aux séances de kiné pour les abandonner. C'était sans doute une grosse erreur qui ne m'en paraissait pas une à l'époque. Jeune et con. J'ai tout de même essayé d'améliorer ma posture mais j'ai l'impression aujourd'hui que cela ne suffit plus et que je continue à me tasser. Étant déjà petit (1.65m) c'est extrêmement angoissant. Ma dernière radio date d’il y a 5 ans lorsque je voulais absolument participer au week end d’intégration (WEI pour les intimes) de mon école d’ingénieur. La vue de ma colonne vertébrale me faisait mal au coeur mais ça n’avait pas l’air de s’être détérioré... Mais j'ai tout de même eu le droit de participer à ces trois jours de sport intense.
Les années ont passé, j’ai tenté d’oublier ce mal de dos qui revient souvent (trop assis, trop debout, trop immobile, trop de marche… trop de choses limitantes en fin de compte) et surtout cette apparence bossue qui m'énerve au plus haut point.
Lors de mon embauche, le discours presque accusateur du médecin du travail m'a fait mal. "Vous n'êtes sans doute pas passé loin de l'opération" "Ca ne va pas s'améliorer". Des choses que je savais sans doute mais qui deviennent beaucoup plus réelles une fois formulée par quelqu'un. En étant cadre, passer environ 8 à 9h par jour assis sur une chaise ne risque pas d'aider. Les gens qui pensent qu’il suffit de mettre les personnes en souffrance dans une chaise font preuve d’un bien piètre jugement.
Aujourd'hui, j'aimerais que tout cela s'améliore. Un souhait simpliste mais tellement difficile à réaliser.
"Allez à la piscine" me disait la médecine du travail. J'aimerais bien, mais le problème est aussi psychologique, il m'est simplement impossible d'être torse nu face à quelqu'un (je ne vous raconte pas le blocage quand il s'agit de se trouver une petite amie…). La peur d'être jugé… ou pire, qu'on ait pitié de moi. Je redoute l'été chaque année, espérant qu'on ne me proposera pas d'aller à la piscine ou faire un canoë ou n'importe quelle autre situation qui ferait qu'il faudrait me dénuder. J'ai l'impression de passer à côté d'une grosse partie de ma vie… J'en veux presque à mes parents de ne pas avoir agit plus tôt (alors que je faisais tout pour qu'ils ne s'en inquiètent pas) et je m'en veux de leur en vouloir. (Vive le cercle vicieux)… Tout en sachant qu’à leur place je n’aurais pas fait mieux. Je n'arrive pas à parler de ce problème avec mes amis, même les plus proches. Et je supporte de moins en moins entendre parler de certains de leur problèmes qui me paraissent futiles, mais j’essaie de garder bonne figure… Après tout je ne peux pas leur en vouloir, je ne leur en ai jamais parlé…
Aujourd’hui j’ai enfin pris mon courage à deux mains et j’en ai parlé à mon médecin traitant (qui n’est pas mon médecin de famille, je ne suis pas originaire du sud). Elle avait l’air assez effarée qu’on n’ait jamais envisagé l’opération. Elle m'a dirigé vers un chirurgien (auprès duquel j'avais déjà pris rendez-vous plus tôt dans la journée... mais il me fallait une ordonnance pour des radios).
Aujourd’hui j’ai peur. Peur qu’on me propose l’opération. Peur qu’on ne me la propose pas. Peur de gâcher ma vie à cause de ce foutu dos. Peur qu’une opération ruine ma carrière professionnelle. Peur que la peur de vieillir ne dirige ma vie.
Aujourd’hui, j’aimerais déjà être le 23 juin et rencontrer pour la première fois ce chirurgien qui pourrait tout changer.
Merci aux créateurs du forum, c’est bon de vider son sac et de savoir qu’on n’est pas seul dans la même situation. Grâce à vous j’ai enfin décidé de faire à nouveau un pas vers les médecins… et peut être que grâce à vous, aujourd’hui est le premier jour du reste de ma (nouvelle ?) vie.
Bonne soirée.
P.S.: Je ne peux pas vous donner de chiffres mes dernières radios datent d’il y a 5 ans et je ne les ai pas chez moi… D’ailleurs si ça se trouve ce n’est pas « si terrible » que ça en terme d’angle… On verra bientôt.
Aussi si vous cherchez l'origine de mon pseudo, tapez "real life Quasimodo" sur votre moteur de recherche favori :)
Modifié en dernier par Sibson le lun. mai 25, 2015 7:04 pm, modifié 1 fois.