Un site, une association

Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

Par primat13
#149081
Bonjour à toutes et à tous,

Je me présente : Matthieu, je viens d'avoir 23 ans, je suis étudiant et vit seul sur Paris.

J'aimerais commencer par le début afin que vous compreniez mieux ma souffrance psychologique, avant d'arriver à mon problème de cyphose (jfais ma thérapie en même temps lol).

Vers mes 11-12 ans, avec le début de la puberté, j'ai eu une gynécomastie qui est apparue (c'est un développement excessif des seins chez l'homme : pour plus d'infos ), qui était assez importante.

J'ai subi pas mal de moqueries (je ne suis pas rancunier, j'ai compris avec le recul qu'à cet âge on ne mesure pas nos paroles, on n'arrive pas encore à se mettre à la place de l'autre).

Avec le temps, j'ai alors mis en place plus ou moins consciemment une "stratégie" pour dissimuler le plus possible ma gène : j'évitais de porter des tshirt ou tout vêtement moulant, je ne mettais jamais les pieds à la piscine si ce n'était pas obligatoire etc..
Ensuite, et je mesure à présent l'étendue des conséquences, je me tenais constamment vouté et j'enroulais les épaules en avant, afin comme toujours de masquer ma gynécomastie.

Cette attitude cyphotique a en outre été favorisée par ma croissance fulgurante, période courte pendant laquelle je prenais plus d'une dizaine de centimètres par an, et j'avais par conséquent du mal à m'habituer à ce grand corps déguindé.

Bref, j'avais peu d'estime pour ma personne : je me considérais comme quelqu'un de marginal, une personne qui ne méritait pas d'avoir une adolescence normale, et surtout qui ne pouvait pas : ma différence paralysait en effet totalement toute entreprise amoureuse, je me disais souvent à moi même "mais tas vu comment tu es, ce n'est pas pour toi tout ça...", et mes loisirs se résumaient dans un premier temps à la lecture puis à rester derrière mon ordinateur quand le haut débit s'est démocratisé.

J'avais quelques amis qui me ressemblaient, un peu geek et renfermés sur les bords, mais jamais je n'aurais osé me confier à l'un d'entre eux, ils n'auraient pas compris, j'employais plutôt mes forces à cacher mon "handicap".

Côté médecins, ces derniers me disaient que la gynécomastie allait se résorber d'elle même (dans la grande majorité des cas cela se passe de cette manière), que c'était une manifestation fréquente de la puberté, mais ils ne mesuraient pas mon malaise psychologique, de même que mes parents; toutefois je ne leur facilitais pas la tâche car j'étais très très renfermé, je restais seul avec mon mal.

Les années passant, la résignation s'était installée et je tentais d'oublier ma gynécomastie en me réfugiant dans les jeux vidéo en réseau (cs pour les connaisseurs ;) ), ces derniers me subjuguaient totalement, mais au moins j'avais l'impression d'être "quelqu'un" dans ce monde virtuel, car j'étais plutôt doué et je communiquais avec des ados de mon âge qui me respectaient pour ce que j'étais.

Cette période intensive de jeux vidéo aujourd'hui révolue a duré cinq années, et vers la fin de celle-ci à 19 ans j'ai eu enfin un déclic : en parcourant un forum je suis tombé sur le témoignage d'une personne dont le parcours me ressemblait, et qui s'était fait opérer, avec succès.
Je pleurais en lisant son récit : il avait ressenti au quotidien exactement les mêmes choses que moi, je n'étais plus seul.
Comme sorti d'une longue - trop longue - hibernation, j'ai imprimé son histoire et je suis allé la tendre à mes parents, tremblant d'émotion, sans une parole.

J'étais enfin arrivé à leur faire comprendre ce que je ressentais : je n'y étais jamais arrivé jusque-là car je vivais ma situation comme une sorte de honte, quelque chose de tabou, et par ailleurs j'avais entretenu jusqu'à mes 18 ans l'espoir que la gynécomastie parte avec la puberté comme on me l'avait affirmé.

Fin de l'histoire : août 2005, un an après mon bac, je me faisais opérer de ma gynécomastie persistante.
Une poitrine parfaitement plate ne pouvait être obtenue sans risque de nécroses selon la chirurgienne, alors je garde aujourd'hui les mamelons un peu enflés par rapport à la normale, mais cela n'a plus rien à voir avec ma situation antérieure et surtout, surtout, je ne complexe plus. Sur ce point là.

En effet, tandis que je suivais tous les jours l'évolution de la cicatrisation et de la disparition des hématomes, j'ai pris conscience avec un certain effroi de l'état de mon dos en l'apercevant, par un jeu de reflets, de profil.
Je n'avais ainsi pas du tout mesuré l'ampleur du problème durant toutes ces années où j'étais comme amorphe, comme un zombie qui se contente de subir, anesthésié par les jeux vidéo.

On m'avait bien dit de temps en temps de me redresser à table, un ami une fois m'avait fait remarqué que j'avais un cou de tortue, mais je prenais ça à la légère, ma gynécomastie m'obnubilait davantage à l'époque.
Mon médecin traitant une fois avait constaté une cyphose et une lordose exagérées, et m'avait conseillé sans être alarmiste de faire du crawl sur le dos (je n'osais pas lui dire que la piscine et moi ça faisait plus que deux...).
Un peu plus tard en seconde on m'avait prescrit des séances de kiné car je me plaignais de douleurs dans le haut du dos, mais rien de plus, pas de corset envisagé, de toute façon il devait être trop tard car je pense que ma croissance était déjà terminée à cette époque.

Alors à partir de 2006, malgré la quasi disparition de ma gynécomastie qui aurait du me remonter le moral, j'avais l'impression que le sort me jouait un tour d'une ironie malsaine ; comme si un complexe était remplacé par un autre.. =] ou plutôt la disparition d'un complexe en révélait un autre.
Ainsi, souvent, je me tenais pendant de longues minutes de profil devant la glace, je m'observais sous toutes les coutures et je ne pouvais au final que constater avec résignation cette sorte de bosse disgracieuse, qui était horriblement accentuée si je tentais en vain de toucher mes pieds (je ne m'arrête qu'au milieu des tibias), et cette cambrure importante.

J'ai compris à la longue que la cyphose et la lordose étaient moins accentuées si je contractais les abdominaux et tentais de mettre le plus possible ma tête dans l'axe de la colonne (si ça peut aider certains il faut s'imaginer et se répéter mentalement "un petit cou, une longue nuque"; rentrer le menton quoi).

Ensuite il y a deux ans je me suis mis à la musculation :
au début je raisonnais innocemment comme quelqu'un qui a un dos droit et qui débute ce sport; je faisais alors un peu n'importe quoi, et je n'avais pas les moyens d'aller me faire conseiller en salle de sport.
Puis au fil de mes lectures sur le net et de ma prise de conscience de mon dos déformé (parfois de manière irrationnelle pour atténuer mon mal-être je me persuade mentalement que mon dos est bien droit.. puis je désenchante en vérifiant dans la glace..), j'ai adopté des séances plus adaptées à ma cyphose : je privilégie les exercices ouvrant la cage thoracique et élargissant le dos (je me dis autant être vouté et costaud plutôt que vouté et rachitique.. après c'est plus l'ego qui parle là), et j'essaie de m'étirer quotidiennement.

Cela a payé au moins dans un sens : j'ai moins de douleurs dans le haut du dos, par contre, le fait de rester debout trop longtemps (par exemple attendre pour un concert) m'a toujours fait très mal dans le bas du dos, malgré une contraction des abdominaux (exercices que je privilégie également).
Depuis que je fais du sport aussi je sens que j'ai un meilleur maintien, j'éprouve moins de difficultés pour me tenir le plus droit possible.
Mais quand la fatigue se fait ressentir j'ai tendance à m'avachir, alors parfois je me surprends en position voutée et je me redresse mais bon, c'est dur de lutter contre nos os qui n'ont pas poussé correctement.

Alors j'en arrive enfin à ce qui m'amène sur votre forum (au fait une formidable idée qui a dû et doit aider psychologiquement beaucoup de monde) :

je suis quasiment certain que je ne peux ou qu'on me déconseillera de me faire opérer : malgré mon blocage à la limite (ptet même qu'elle a été franchie =] )
de la pathologie mentale, je suis quand même relativement lucide et j'ai conscience que ma cyphose n'est pas un cas désespéré, que je suis un pti joueur à côté de quasimodo :D
Mais paradoxalement j'ai besoin d'entendre de la voix même d'un spécialiste qu'une opération n'est pas nécessaire dans mon cas, que ça serait prendre de gros risques pour rien, bien qu'au fond de moi j'ai l'espoir - inespéré - de me réveiller un jour avec un corps normal.

Car même si j'ai passé le cap de la prise de conscience de la forme de mon dos, je crains toujours le regard des gens et j'éprouve toujours un sentiment de culpabilité : si seulement je m'étais rendu compte du problème plus jeune, peut-être que j'aurais pu redresser la chose avec de la musculation, comme je l'ai lu parfois.. mais ma gynécomastie me masquait la réalité.
Crainte du regard des gens : ça se manifeste par exemple de la manière suivante : ça peut paraître bête mais j'éprouve toujours une gène quand je passe de profil devant des gens (qui sont attablés à une terrasse de café ou qui attendent dans leur voiture à un passage protégé, etc..), je ressens un peu comme de la honte, je m'imagine (à tort sûrement) ce que pense les gens : "tas vu la dégaine qu'il a lui avec le cou en avant", "il a un dos bizarre"..
Souvent, je tente de relativiser en pensant aux personnes qui vivent des choses mille fois pires : grands brûlés, défigurés, tétraplégiques..
Mais on est tous au fond de nous un peu égoiste, on aimerait tous être le plus beau.. bien que l'un des seuls avantages que j'ai pu retirer de toutes ces années est ma grande sensibilité et ma faculté à comprendre les troubles de l'autre.

Niveau sentimental ben ya pas de sentiments en fait pour le moment ^^;
je suis loin d'avoir confiance en moi encore, ce sentiment d'infériorité par rapport aux autres que je connaissais avec la gynécomastie ne m'a jamais vraiment quitté, je me dis qu'avec mon allure je ne mérite pas d'être avec une fille (ça peut vous paraitre difficilement compréhensible si vous avez complètement accepté votre dos, mais pour l'instant ce sentiment quasi constant de marginalité est plus fort que moi, c'est ce que je ressens et ce que j'ai toujours ressenti).
Je sais que dans la vie il n'y a pas que le physique, qu'on peut compenser avec de l'humour, sa personnalité etc.., mais à chaque fois j'en reviens à ce constat (que vous trouverez sûrement emprunt de paranoia et d'absurdité mais bon) : je me dis que même si une personne moche ne se prend pas la tête, s'accepte comme elle est, n'a pas de complexe, au moins la "mocheté" s'est banal (lol je rigole tout seul en écrivant mes conneries..), ya toujours moyen par des artifices de s'embellir; alors qu'un dos bizarre un peu en forme de S ben s'est difficilement dissimulable, le creux du dos se cache un peu avec des vêtements amples mais on n'a pas objectivement une silhouette élégante avec des vêtements plus près du corps, un costume par exemple.

Vous me répondrez que ce ne sont que des considérations purement esthétiques :
mais je n'ai que 23 ans, l'écoulement du temps ne m'a pas encore donné votre maturité, votre sagesse face à ces malformations physiques.
Je n'arrive pas à me résigner à cette situation, à accepter définitivement mon physique en le prenant avec le sourire.
Autour de moi, surtout ici à Paris, je vois des jeunes de mon âge qui n'ont jamais connu de tels problèmes (mince j'ai les larmes aux yeux =] ), qui sont insouciants, confiants, ambitieux, heureux de vivre, qui ont des projets pour l'avenir.
Moi j'ai l'impression de n'avoir jamais véritablement commencé ma vie, je n'ai pas eu d'adolescence classique, et mon renfermement face à ces complexes m'empêche de me projeter dans l'avenir.
Quand je tente d''imaginer mon futur je ne vois que du néant, je n'arrive pas à me convaincre que je pourrais avoir une vie normale, avec une femme qui m'aime, des enfants, un boulot attrayant, et surtout éprouver de l'insouciance.

Parfois je suis obsédé par ce foutu dos, j'ai très souvent le réflexe d'observer les gens dans la rue et de me dire "p. censuré s'ils savaient la chance qu'ils ont d'avoir un dos bien droit".
Quand j'aperçois quelqu'un que je pense vouté, j'ai un pti espoir de rencontrer quelqu'un comme moi, puis je constate qu'il a une simple attitude cyphotique, mais qu'il a le dos droit au moins lui. Pareil pour les personnes âgées, qui très souvent sont courbées mais qui n'ont pas de vouture pathologique ou à peine.
A la plage, à la télé (dédicace à koh lanta) etc.. quand je vois des gens torse nu avec un dos normal j'ai toujours cette petite boule au ventre et ce réflexe de me dire j'aurais pu être comme eux; j'aurais du être comme eux.
Je n'éprouve aucune jalousie malsaine mais je me dis "pourquoi moi quoi".
Je n'ai vu que deux personnes dans la rue qui avaient clairement une hypercyphose et lordose et, de la même façon que lorsque je me regarde de profil dans la glace, c'est comme si je prenais un coup de poignard, car je vois la réalité en face, je prends conscience de l'image que je projette aux gens.

D'autres fois je suis comme je devrais être, c'est-à-dire que j'arrête de faire une fixation sur ce dos, je suis jovial, je relativise mon manque de confiance en moi (jme suis pas mal renfermé depuis la gynécomastie pour me protéger en fait), je me dis que ça va s'arranger, que je trouverai quelqu'un qui m'aimera pour ce que je suis, que j'arriverai à prendre la parole en public sans être mal à l'aise... Plus quand je suis entouré d'amis en fait, seul c'est vrai que mes angoisses reviennent.


Voilà, contrairement à la gynécomastie pas de happy end ici :p enfin qui sait.
J'ai conscience qu'il faut que je fasse un gros travail sur moi même, je pense avec l'aide d'un psy, et que je consulte un spécialiste du dos.
Je commence depuis peu à avoir le courage de parler de ce complexe, j'en ai parlé à deux personnes déjà, mais avec mes parents c'est un peu plus dur niveau communication, surtout avec mon père ultra autoritaire qui a toujours eu du mal à me comprendre.
Au final aujourd'hui je suis quand même beaucoup moins renfermé qu'à l'époque de ma gynécomastie, je suis volontaire pour m'en sortir, et sur le plan amical notamment je n'ai plus de problème de communication, c'est pour ça qu'un ami a été assez surpris quand je lui ai parlé de mon mal-être par rapport au dos, j'avais toujours tout gardé pour moi jusque-là, j'ai sous-estimé les vertus du partage.

Alors mes questions sont les suivantes :

1) Pouvez-vous m'adresser le nom d'un chirurgien de renom sur Paris ou dans toute la France s'il le faut (un chirurgien orthopédique c'est ça?)
Comme je l'ai dit plus haut, je pense au vu de ce que j'ai lu qu'une opération ne me sera pas recommandée car je ne pense pas être un cas grave, mais au moins j'aimerais vivement l'avis d'un spécialiste car je n'ai jamais été suivi pour le dos. Et si j'ai bien compris la cyphose évolue souvent avec l'âge..


2) J'aimerais bien rencontrer une personne qui souffre d'une cyphose aussi, si elle a à peu près le même âge que moi c'est mieux pour les points en communs mais bon c'est pas grave sinon (je vis sur Paris mais bon je peux bouger un minimum).
Je précise le terme de "cyphose" car je sais qu'à la base c'est un forum de scoliose; d'ailleurs les scolioseux vous avez de la "chance" parce que apparemment votre affection est mieux traitée que la nôtre, enfin d'après ce que j'ai lu il y a plus de recul au niveau du suivi chirurgical... et m. censuré j'ai tiré au sort la mauvaise malformation ^^ (enfin pas sûr je crois me souvenir que mon médecin m'avait dit que j'avais une légère scoliose aussi, mais bon quand on aime on ne compte pas comme on dit =] )


3) Enfin une question subsidiaire, je vais chercher de mon côté mais si quelqu'un connait un psychiatre parisien qui est au fait de ce genre de problème de dos je veux bien prendre (je consultais une psychologue pour des troubles de panique suite à un décès et je lui avais parlé de mon dos mais bon elle n'était pas top)


Enfin, désolé pour la longueur du récit (j'ai pété le record du forum non?) mais ça me fait du bien de coucher mes problèmes par écrit, et pour que vous me compreniez un peu mieux, et puis peut-être qu'une personne se reconnaitra un peu en me lisant (si elle a le courage de me lire en entier lol).
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Par triphon73
#149089
Bonjour Mathieu et bienvenue sur SP.
Eh oui, j'ai lu ton histoire jusqu'au bout ! Je trouve que pour ton âge tu fais preuve de beaucoup de maturité. Tu as beaucoup de questions auxquelles je ne peux pas répondre personnellement mais ne te fais pas trop de souci, il y a des personnes sur le forum souffrant de cyphose et elles ne vont pas tarder à te répondre. Ce ne seront pas les seules, on forme une grande famille ! Courage. :bisous
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Par Kally
#149090
Bonjour Mathieu,

tout d’abord, je te souhaite la bienvenue sur le forum et je tiens à te dire que j’ai eu le courage de te lire en entier (et même 2 fois lol).
je ne connais pas la cyphose personnellement, mais la connais au travers de ma sœur que j’ai vu grandir avec et je dois dire que je la reconnaissait dans ton récit.

il me semble, contrairement à ce que tu crois que tu fasses déjà preuve de beaucoup plus de sagesse, de maturité et de recul sur ta situation que tu ne le penses. tu es réaliste et conscient et je vois que tu envisages déjà de tout mettre en place pour te prendre en charge sur le plan moral autant que physique. tout ceci est très important et je suis donc persuadée que tu parviendra à progresser et évoluer.

je pense que tu ne devrais pas tarder à recevoir une réponse de Fefe qui souffre également d’une cyphose et je te conseil par ailleurs d’aller lire son histoire.

ensuite, si tu souhaites ou ressens le besoin de t’épancher une peu, si tu as des questions, n’hésites pas, il n’y a pas de longueur de texte prédéfinie et tu trouveras des personnes à ton écoute ici.

:bisous
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Par Rosy
#149095
bonjour Mathieu et bienvenu à toi sur le site. tu as très bien fait ton analyse psychologique en couchant sur ce long témoignage tes angoisses, ton renfermement dans ta jeunesse,.... en tout cas, ici on te comprend même si il y a plus de scolioses que de cyphoses, elles ont toutes la même place ici. aucun n'a pas plus de chance que l'autre....oui, tu étais surement obnubilé par ta gynécomastie et tu n'as pas vu cette cyphose qui s'installait. faut dire comme tu grandissais vite, elle en a profité. maintenant, faut la soigner, car tu l'as compris, afin d'éviter son aggravation en prenant de l'âge. tu dis qu'une opération n'est pas possible, ça c'est le chirurgien orthopédiste qui te le dira, selon le degré de gravité. alors tout d'abord, aller le consulter. pour cela, tu peux lancer un appel à médecin sur ce lien http://www.scoliose.org/forum/viewtopic ... &start=210 de même pour le psy. tu pourras aussi lire les témoignages de fefe (il va vite t'écrire et pourquoi pas le rencontrer il est aussi de ta région je crois) ainsi que ronan, à peu près ton âge mais aussi actarus,.... à bientôt de te relire :bisous
Par primat13
#149157
Merci pour ces messages et le soutien, cela fait très plaisir !

J'ai lu en entier les témoignages de différents membres, et ceux de Nimeo, Actarus et Fefe sont ceux qui me correspondent le plus car ils ont une cyphose aussi, les deux premiers s'étant fait opérer avec succès apparemment, mais bon j'ai conscience que chaque cas est unique.

Les post de Lyli0 me ressemblent également mais je pense qu'elle ne vient plus sur le forum, je lui ai alors demandé où elle en était avec cyphose (à l'époque elle était comme moi en recherche d'infos).

Enfin j'ai reçu un message privé de karaba que je remercie encore, qui m'a indiqué le nom de quatre chirurgiens et d'un posturologue parisiens, je vais par conséquent dès la semaine prochaine prendre rendez-vous avec plusieurs d'entre eux.

Voilà je vous tiens au courant et merci encore
:bravo1
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Par marietout
#149161
Bienvenue à toi , j'ai tout lu parce que ton écriture est claire et simple...Voilà déjà un gros avantage, pour ma part j'ai suivi 5 ans de psychothérapie et je peux te dire que la façon de se voir est transformée.Tu vas y arriver, la preuve tu es déjà sorti de ton mutisme :1er champion.On est tous différent...Ce ne serait pas drôle si on était tous les mêmes???Tu vas arriver exactement là où tu veux, je sens la force qui t'anime dans tes écrits. Courage et à bientôt.. :chance
Par primat13
#149175
Merci marietout pour ces mots, j'ai lu ton histoire et je ne sais pas si le mot courage est suffisamment fort pour décrire ton attitude face aux épreuves subies et que tu continues d'affronter.
Je vais tâcher de m'inspirer de ton exemple et plus largement de la volonté de battant qui anime tous les membres du forum, qui m'a été étrangère trop longtemps..

Je te remercie également fefe pour les coordonnées du rhumatologue, je t'ai répondu en mp.

A bientôt!
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Par marietout
#149177
Le plus grand pas que tu pourras faire ce sera quand tu viendras à l'AG en haut du site...Rencontrer des gens comme toi et en direct, là on est tous pareils unis dans un même élan de solidarité et de lutte contre la maladie...Je me souviens de cette première rencontre et de l'émotion qui m'a submergée...A bientôt. :chance :bisous1
Par primat13
#149189
Oui j'ai lu l'information par rapport à l'AG, je travaille le week end alors pour l'instant je ne sais pas si je pourrai me libérer, mais ça me ferait plaisir c'est clair !
Par primat13
#149230
Non je ne connais pas pour le moment les degrès de ma cyphose car je n'ai pas encore été suivi.
A vue de nez sans rapporteur lol je pense déjà être en-dessous des 60°. Comme je l'ai dit plus haut dans mon témoignage ma cyphose n'est pas extrêmement importante, torse nu c'est clair on voit bien que la cyphose est plus importante que la normale (car si j'ai bien compris chaque homme a une cyphose et une lordose du fait de l'action de la gravité sur le corps), mais je n'en suis pas au stade où je suis pointé du doigt dans la rue ^^
Pour illustrer mes propos j'en parlais avec un ami et il me disait avoir remarqué que j'étais "un peu vouté mais bon sans plus"
Il me reste à travailler l'aspect psychologique et prendre des cours de posture

En fait en allant consulter un chirurgien orthopédiste et un rhumatologue je recherche davantage un diagnostique précis, savoir si la cyphose et la lordose risquent d'être évolutives ou si elles sont d'ores et déjà dangereuses pour ma santé, que de me faire opérer à tout prix car j'ai bien conscience des risques post opératoires à court et long terme.
Après si tous les avis médicaux me disent qu'il est conseillé d'opérer, cela sera une autre histoire, mais j'en doute.

Voilà sinon grâce à tes conseils et ceux de karaba j'ai pris rendez-vous chez mon médecin traitant demain matin pour qu'elle me prescrive des radios de tout le rachis de face et surtout de profil, comme ça j'aurai tous les éléments en main quand j'irai voir un spécialiste (je prends rdv demain)
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Par Biba
#160625
:hello
Comment s'est passé ta visite, quel est le diagnostic (degrés, traitements, etc ..)
Tu as vu un spécialiste ?
Bib'bisous :bisous
Par Jacquie17
#162403
Je découvre tout à fait par hasard ton histoire,reprenant contact sur ce site aprés avoir subi une prothése du genou.J'ai 57 ans et je te trouve admirable d'avoir eu le courage de raconter aussi bien ton histoire.Surtout ne fais pas de fixation sur ta gibosité,personnellement je vis avec depuis l'age de 14 ans,j'ai appris a vivre avec,le plus génant est le regard des autres mais il te faut faire ce que tu as envie de faire.Dis toi que l'aspect physique n'est pas important,pour ma part lorsque la possibilité m'en était donné,je me mettais en maillot de bain.Par contre j'aimerais savoir si tu as vu un chirurgien et ce qu'il en est. : :bisous
Par primat13
#165177
Tout d'abord je tiens à m'excuser de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt, ça n'allait pas fort, éviter de venir sur le forum me permettait d'oublier un peu mes soucis de dos.

En fait je suis allé voir mon médecin traitant en novembre, et cela ne c'est pas très bien passé.
Je lui ai fait part de mon souhait d'être suivi sérieusement pour ma cyphose, et je lui ai demandé de me prescrire des radios de tout le rachis pour que je n'aille pas voir le rhumatologue les mains vides (à l'hôpital S.....J............, Paris 14).
Elle m'a répondu un peu gênée que effectivement j'avais une "belle" cyphose, et elle s'est empressée d'ajouter, comme si elle avait lu dans mes pensées, que "cela ne s'opère pas", et qu'il valait mieux que j'arrête de me focaliser sur ça car c'est définitif, et elle m'a conseillé de faire de la kiné et de la musculation.
Je lui ai répondu que la kiné, j'en ai déjà fait une centaine de séances depuis l'adolescence, que je connaissais par coeur les étirements et que je m'efforçais de les faire chaque jour, alors prendre de nouvelles séances ne servirait à rien.

Voyant que j'étais affecté elle a consenti à faire une lettre pour le rhumatologue, que je verrai avec lui pour les radios, et m'a averti sur la corrélation entre radios trop fréquentes et risques de cancer. Car en fait j'avais fait trois radios du coeur en aout-septembre suite à une péricardite.

Bref je suis ressorti un peu en colère, alors que dans le fond elle a raison, mais bon, même si je suis assez sensible elle aurait pu faire preuve de davantage de psychologie..

Le rendez-vous chez le rhumatologue :
Donc fin novembre je me rends à l'hôpital, pour rencontrer pour la première fois un "spécialiste"..
La personne apparait être très à l'écoute et semble se soucier réellement de ce qu'on lui dit.
Fébrile, je lui présente brièvement ma situation : j'ai une cyphose, qui me fait souvent mal quand je suis debout trop longtemps, je lui expose les causes probable : une gynécomastie que je voulais cacher en me voutant, une croissance fulgurante.
Il me dit que j'avais l'air d'avoir bien réfléchi au sujet et que j'avais sûrement raison quant aux origines de la cyphose, puis me demande de me mettre en caleçon.
Je me déshabille et le docteur m'observe, je me penche, je tente de toucher mes pieds, je m'arrête à mi tibias, "effectivement vous avez une cyphose", mais celle-ci n'est "pas grave", "vous savez, beaucoup de personnes n'ont pas le dos droit".."On va vous prescrire des radios".

En me rhabillant, une petite voix se fait de plus en plus pressante : "allez, demande lui, au moins tu seras fixé, c'est le moment !"
Et là, la gorge nouée d'émotions j'articule un "mais sinon on ne peut vraiment rien y faire, il n'existe pas d'opérations ou quelque chose dans le genre?"
Ayant perçu l'émoi dans ma voix il lève ses yeux de la prescription
Je poursuis : "car je sais que ce n'est pas que si grave mais comprenez moi, je n'ai quasiment plus de souvenir de quand j'avais un corps "normal", j'ai l'impression que la gynécomastie a été remplacée par quelque chose de pire, j'aimerais tellement être comme les autres, c'est tout ce que je demande.."
Je tremble et je ne contrôle pas les larmes qui abondent maintenant.
Je lui demande de m'excuser, je m'essuie et j'évite son regard tout en entendant ce à quoi je m'attendais depuis le début mais que je redoutais au fond de moi : "une opération de la sorte est un très lourd chantier", "je comprends votre peine, votre cyphose n'est pas assez grave pour être opérée, mais peut être assez pour vous faire complexer".
Il poursuit en me demandant si j'ai songé à "me faire aider".
Puis la visite se termine, on se reverra avec le résultat des radios.

Après cet entretien s'en est suivi une période où je n'étais vraiment pas bien psychologiquement, car avant la visite j'avais toujours eu l'espoir déraisonné d'une bonne nouvelle, et là c'était fixé :
il va falloir que je m'habitue à cet état de fait, que j'apprenne à surmonter mon complexe, en n'ayant plus peur d'aller à la piscine par exemple, ou en n'appréhendant pas de passer de profil devant des gens..

A présent je vais un peu mieux moralement, je suis allé faire les radios avant hier, et maintenant je vais prendre à nouveau rendez vous avec le rhumatologue. Je me suis fixé comme objectif d'aller voir un psychologue après cette deuxième visite.

Aujourd'hui, j'essaye de me résoudre à l'idée que l'unique porte de sortie est le redressement de l'âme et non du dos.
J'ai encore cette petite voix en moi qui se réveille de temps en temps, désespérée, qui me pousse à taper dans google les mots clés "chirurgie cyphose", à la recherche d'un tout nouveau traitement miracle avec peu de risques..
Mais elle s'éteint progressivement.




Comme le stipule les règles du forum en page d’accueil, merci de ne pas citer des noms d'hôpital. L’équipe des modérateurs.
Par coco30
#165183
Bonjour Primat,
Je découvre ton histoire et tiens à t'apporter encouragements et soutien pour ces prochains Rdv. Je sais combien le rapport à l'image de soi peut-être parfois source de souffrance et rendre difficile l'acceptation de son corps. Perso. l'aide d'une psychologue m'a été très utile et je vais d'ailleurs surement renouveller prochainement. Et puis, comme tu le dis si bien, l'âme et le corps doivent être en osmose, avancer ensemble et ne faire qu'un.
Et ce rhumato m'a l'air super, on dirait bien que tu es entre de bonnes mains, quelqu'un qui prend ta cyphose au sérieux et qui est aussi très à l'écoute de ton ressentit.
Si tu le veux bien, tiens-nous au courant pour la suite ...
Au plaisir d'avoir de tes nouvelles ... :bisous
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Par Rosy
#165186
eh si, une cyphose s'opère, contrairement à ce que te dit ta généraliste. mais effectivmeent, il faut qu'elle soit importante. en ce qui concerne la tienne, je ne sais pas son importance. ce qui est sûr, c'est qu'elle te rend malheureux et complexé. par contre, je suis étonnée de voir que tu as consulté un rhumatologue et non pas un médecin orthopédiste spécialiste du rachis. ce dernier connait bien notre pathologie du dos. tu as compris aussi que si une opération n'était pas possible, il fallait "accepter" ton état. et là, une aide extérieure te serait utile. comme tu dis, si l'âme va, le reste suivra aussi. il y a sur le site ronan, actarus, ....qui ont été opérés d'une cyphose tu pourras lire leur témoignage. en attendant, il te reste à faire les radios voir où en est la tienne. tiens nous au courant en espérant que le moral va vite remonté et que l'acceptation de soi fasse son chemin.. :bisous

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