Bonjour à tous,
Après une longue période d'absence, je reviens sur ce forum dans l'espoir que je vais enfin accepter mon dos, ce qui, malgré mes progrès physiques, n'est pas le cas.
Depuis un an et demi, j'ai quitté le foyer familial, ce qui a causé quelques soucis. Ma mère ne pensait qu'à elle, en pleine crise de la quarantaine, ne faisant que se plaindre et refusant d'admettre ses tords. Après avoir vécu plusieurs mois comme ça, je me suis mise à la mettre en garde : "attention maman, si sa continue, je ne vais pas pouvoir rester". Elle critiquait vraiment tout ce que je faisais : quand je sortais voir une amie, quand je disais que j'avais mal au dos... Même le fait de vouloir m'acheter un lit "d'adulte" avec mon argent ! J'avais 18 ans, je dormais dans un lit une place avec un sommier où il manquait une latte, et quand je redressais le matelas, il se pliait en deux tout seul. En plus avec mes problèmes de dos, autant dire que ça n'aidait pas...
Alors, étant à l'époque en apprentissage à 50% et ayant des indemnités AI, je ne pouvais décement pas partir pour vivre seule. J'ai donc été au service des appartements subventionnés pour avoir un logement à moindre frais, car j'entrais dans les critères. Je ne voulais en aucun cas vivre chez mon père, dont l'alcool et autre soucis, m'aurait encore plus mise en difficulté.
En faisant cette demande, j'ai du dire que ma soeur ne vivait plus chez nous depuis deux ans. Nous vivions déjà à l'époque dans un appartement subventionné, mais nous n'aurions pas du y rester depuis le départ de ma soeur. Résultat, ma mère était obligée de déménager aussi. Elle m'en a voulu, mais ce qui est juste est juste.
Ne trouvant pas d'appartement, je suis partie vivre chez ma tante pendant un an et demi. Mon monde a changé depuis. Loin de la cigarette de ma mère, je retrouve mon souffle et me rend compte que mes capacités physiques sont plus grandes que je ne le pensais. J'ai appris à avoir une hygiène de vie, tans dans le ménage, la nourriture, que même dans les choses les plus simples comme se laver et se soigner correctement. Je me rends compte des graves lacunes dans mon éducation, et j'en veux un peu à ma mère pour ça.
Tout le monde à toujours su que j'avais les pieds plats, mais personnes n'a jamais fait les démarches pour que j'aie des semelles et des chaussures adaptées, pas plus qu'un matelas de qualité pour mon dos. Certes, ça coute, mais ce n'est pas une raison. Mes parents ont été négligents, avec moi comme avec ma soeur. Cette dernière a de grandes douleurs dûes à sa scoliose, mais ne peut pas téléphoner aux physios pour prendre rdv avant que mon père ne rentre le soir (et l'administration du cabinet était donc fermé). Pendant 6 mois, mes parents n'ont rien fait, avant que je décide de lui prendre moi même ses rdv, que je lui transmettais par sms. On ne se voyait pas beaucoup, chacune étant bien occupée. Mais c'était difficile, car quand elle ratait ses rdv, les physios me demandaient des comptes. Finalement ce n'était pas mon rôle. J'ai demandé à mes parents de prendre la relève. Ma soeur a fait trois mois sans physio, puis est partie en vacances. Peu après son retour, en octobre dernier, elle a fait une tentative de suicide.
J'ai beau me dire que ce n'était pas à moi de continuer à prendre soin d'elle, je me sentais coupable. Ses parents irresponsables et moi qui part pour sauver ma peau, encore plus loin d'elle, c'était pas évident. Ma mère disait que c'était de ma faute, car j'avais pris trop de place quand j'étais enfant, entre mon dos et mes problèmes psychologiques. C'est peut-être vrai, mais quand elle m'a dit cela j'ai compris une chose.
J'étais une enfant, ils étaient les adultes. Quand de neuf à douze ans, tu fais des tentatives de suicides, ce n'est pas pour rien, ce n'est pas réellement de ta faute. Mon père est alcoolo, ma mère est instable. Ils ont eu trois enfants, le premier est décedé de la mort subite, il y a ensuite ma soeur et moi. Je n'étais finalement pas la fautive, juste victime de la pression de mes parents. Et ma soeur en avait fait les frais.
Mon petit ami m'a bien soutenue à cette période, entre les difficultés psychologiques et physiques. Aujourd'hui encore, ma soeur est instable, mais les physios lui téléphonne pour prendre des rdv systématiquement.
En juin, j'ai déménagé et je vis désormais seule dans un studio. J'ai terminé mon apprentissage, et je suis en stage à 50% pendant 3 mois. Les horaires ne m'arrange pas trop : une demi journée et deux journées complètes. Mais le travail est passionnant, et je me motive malgré les douleurs.
Aujourd'hui encore, je ressents un profond sentiment d'injustice. Je ne peux pas avoir des rapports sexuels sans douleurs, ni travailler à temps pleins. J'ai été obligé de sacrifié des rêves à cause de ce dos, résultat de l'incompétence des médecins.
Je suis à la recherche d'un groupe de parole avec des scoliotiques, opérés ou non en Suisse. J'espère trouver du réconfort dans un tel groupe. Si vous en avez connaissance, contactez moi