- mar. juin 16, 2020 1:33 pm
#314302
Bonjour à tous,
Je m'appelle Claire, je suis nouvelle sur le forum, mais je le connais depuis longtemps pour avoir lu les histoires de certains d'entre vous.
J'ai 27 ans, je souffre d'une grave double scoliose (60° pour l'angle le plus important), j'ai porté un corset à l’adolescence et je n'ai pas été opérée.
Je poste ici un texte que j'ai écrit il y a un mois et qui traduit mon état d'esprit actuel :
"Je prends le temps d’écrire, pour la première fois depuis longtemps, parce que je crois que j’ai besoin d’évacuer tout ce qui tourne dans ma tête et qui ne peut pas partir avec mes larmes. Je pleure parce que je suis frustrée, en colère et triste.
Pourquoi frustrée ? Parce qu’il y a un tas de choses que j’ai profondément envie de faire mais que je n’ai pas réussi ou que je ne réussirai pas à faire si j’essayais. Marcher, j’ai simplement envie de marcher, me balader dehors. Sereinement, tranquillement, en regardant les paysages, même urbains qui m’entourent. J’en ai ras-le-bol des quatre murs d’un appartement, même si on est allées à Nancy, pour changer un peu. Marcher, mon corps m’en empêche. Peut-être que vu de l’extérieur on a l’impression que je marche comme tout le monde, mais la vérité c’est que marcher est devenu une souffrance. C’est très difficile de décrire ce qu’il se passe dans tout mon corps et dans ma tête quand je marche. Je dirais que mon cerveau donne des ordres à un corps qui est trop handicapé pour les suivre. Avancer, aller d’un point A à un point B, même à mon propre rythme, c’est difficile. Mon corps ne sait pas comment faire : comment faire circuler l’air de manière à ce que je ne ventile pas tout de suite, en ayant la sensation très désagréable de manquer de souffle ? Comment respirer sans que j’avale plein d’air et que mon ventre se gonfle doucement, jusqu’à ce qu’une suite de rots et autres remontées gastriques plus ou moins forts commencent à sortir ? Comment me tenir en marchant pour que la colonne, les vertèbres, bref les os de mon buste ne se coincent pas, jusqu’à ce que la douleur se fasse sentir et que je tente alors de les faire craquer ? Tous ces aspects là du fonctionnement de mon corps, je ne les maîtrise plus.
Frustrée parce que je brûle d’envie de partir en vacances, ou même rien qu’un week-end, pour voir autre chose que ce qui fait mon quotidien. Visiter, me balader, flâner au soleil, manger en terrasse, marcher en bord de mer et encore tellement d’autres choses qui ne me viennent pas tout de suite à l’esprit. Mais pour faire tout cela, il faut pouvoir sortir de chez moi sans que mon corps manifeste un tas de signaux qui me disent que je suis mieux à la maison. Et en premier lieu il y a tous ceux que je viens de citer, qui m’empêchent de marcher normalement. ma psychologue dit qu’il y a de l’anxiété là-dedans, et que c’est cette dernière qui me freine. Oui mais anxieuse pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée… Et en même temps, si ce n’est pas de l’anxiété, c’est quoi la source du problème ? Je viens de faire une nouvelle radio du dos et un examen du système digestif : rien de nouveau et d’inquiétant à signaler… Ma prise de poids ? Je ne saurais expliquer ce qu’elle viendrait faire ici."
Voilà, merci d'avoir pris le temps de me lire.
Si certains aspects de mon récit vous inspirent, n'hésitez pas à laisser un commentaire, cela pourrait peut-être m'aider.
Claire.
Je m'appelle Claire, je suis nouvelle sur le forum, mais je le connais depuis longtemps pour avoir lu les histoires de certains d'entre vous.
J'ai 27 ans, je souffre d'une grave double scoliose (60° pour l'angle le plus important), j'ai porté un corset à l’adolescence et je n'ai pas été opérée.
Je poste ici un texte que j'ai écrit il y a un mois et qui traduit mon état d'esprit actuel :
"Je prends le temps d’écrire, pour la première fois depuis longtemps, parce que je crois que j’ai besoin d’évacuer tout ce qui tourne dans ma tête et qui ne peut pas partir avec mes larmes. Je pleure parce que je suis frustrée, en colère et triste.
Pourquoi frustrée ? Parce qu’il y a un tas de choses que j’ai profondément envie de faire mais que je n’ai pas réussi ou que je ne réussirai pas à faire si j’essayais. Marcher, j’ai simplement envie de marcher, me balader dehors. Sereinement, tranquillement, en regardant les paysages, même urbains qui m’entourent. J’en ai ras-le-bol des quatre murs d’un appartement, même si on est allées à Nancy, pour changer un peu. Marcher, mon corps m’en empêche. Peut-être que vu de l’extérieur on a l’impression que je marche comme tout le monde, mais la vérité c’est que marcher est devenu une souffrance. C’est très difficile de décrire ce qu’il se passe dans tout mon corps et dans ma tête quand je marche. Je dirais que mon cerveau donne des ordres à un corps qui est trop handicapé pour les suivre. Avancer, aller d’un point A à un point B, même à mon propre rythme, c’est difficile. Mon corps ne sait pas comment faire : comment faire circuler l’air de manière à ce que je ne ventile pas tout de suite, en ayant la sensation très désagréable de manquer de souffle ? Comment respirer sans que j’avale plein d’air et que mon ventre se gonfle doucement, jusqu’à ce qu’une suite de rots et autres remontées gastriques plus ou moins forts commencent à sortir ? Comment me tenir en marchant pour que la colonne, les vertèbres, bref les os de mon buste ne se coincent pas, jusqu’à ce que la douleur se fasse sentir et que je tente alors de les faire craquer ? Tous ces aspects là du fonctionnement de mon corps, je ne les maîtrise plus.
Frustrée parce que je brûle d’envie de partir en vacances, ou même rien qu’un week-end, pour voir autre chose que ce qui fait mon quotidien. Visiter, me balader, flâner au soleil, manger en terrasse, marcher en bord de mer et encore tellement d’autres choses qui ne me viennent pas tout de suite à l’esprit. Mais pour faire tout cela, il faut pouvoir sortir de chez moi sans que mon corps manifeste un tas de signaux qui me disent que je suis mieux à la maison. Et en premier lieu il y a tous ceux que je viens de citer, qui m’empêchent de marcher normalement. ma psychologue dit qu’il y a de l’anxiété là-dedans, et que c’est cette dernière qui me freine. Oui mais anxieuse pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée… Et en même temps, si ce n’est pas de l’anxiété, c’est quoi la source du problème ? Je viens de faire une nouvelle radio du dos et un examen du système digestif : rien de nouveau et d’inquiétant à signaler… Ma prise de poids ? Je ne saurais expliquer ce qu’elle viendrait faire ici."
Voilà, merci d'avoir pris le temps de me lire.
Si certains aspects de mon récit vous inspirent, n'hésitez pas à laisser un commentaire, cela pourrait peut-être m'aider.
Claire.