- dim. mars 09, 2008 10:30 pm
#103982
Bonsoir Fabdo et Dorian, bonsoir aussi à vos proches qui lisent cette histoire,
Effectivement, le Lac des Sapins, je connais. Il m'est arrivé régulièrement d'aller jouer au rugby à Amplepuis, d'y suivre aussi le rallye Lyon Charbonnières. De me baigner aussi au Lac. Nous y allions souvent "avant" avec Thomas. Le cadre est enchanteur, la nature préservée et tout y est si vert, si doux presque. Je connais aussi les petits chalets en bord de plage, que l'on loue pour une semaine, un week-end pour fuir la grande ville lyonnaise. Le restaurant de la plage, le mini golf, les promenades en forêt.
Nous habitons dorénavant à la limite de l'Isère alors nous y allons moins souvent (1 H 30 de route). Mais aux beaux jours... nous irons sûrement une fois ou deux. Nous sommes plutôt du matin, paisible avant l'affluence. Un peu de baignade, un petit repas, les jeux pour les petits et souvent nous sommes de retour chez nous dans l'après-midi. Peut-être que nous y retournerons cet été, si Dame Scoliose contine à nous donner quelques heures de liberté au gré de ses colères...
Je comprends que Dorian ait le sentiment d'avoir eu une adolescence, une enfance différentes. Différentes mais pas moins heureuses si je puis en juger de par ma petite tranche de vie près du corset de mon fils. Il y a sûrement eu des milliers de fous rires, des moments d'affection à la pelle et tout un tas de choses qu'il n'oubliera pas plus tard. Des petits moments piqués en fraude, comme un automne au pays chauds à la roue pas toujours facile de la vie. Dans quelques temps, la vie avec ou sans opération reprendra ses droits sur les angoisses, les degrés, le corset. Il faut en être sûr. C'est vrai que trouver un sport à pratiquer pourrait être bénéfique à Dorian, ne serait-ce que pour la sensation d'être pendant un moment quelqu'un de "pareil", "d'aussi bien" que tous les autres que l'on croise, riches de leur quiétude.
Je vois à quoi cela ressemble, Thomas fait moins de choses en société parfois. Parce qu'il n'est pas bête et sait qu'il a un truc différent de ses voisins. Mais il a en plus des autres le respect de son Papa, la fierté des siens, un enthousiasme que nous entretenons et du courage à revendre. Et cela ne se négocie pas.
Moi aussi, il m'arrive souvent de compter les jours, de chercher le ras le bol chez mon fils. D'avoir peur qu'il m'échappe face à sa maladie. Alors, je donne plus chaque jour pour qu'il ne se sente pas lésé plus tard. En espérant que les choses s'arrangent, s'améliorent, que le protocole de port se réduise comme peau de chagrin... plus tard.
S'il faut passer par l'opération, dis à Dorian que ce ne sera pas pour autant un échec. Que le corset a évité quelque chose de plus important, que l'on ne pourra jamais quantifier au risque de se tromper. Se faire opérer n'est pas un échec, cela n'est qu'une défaite dans le match qu'est notre vie. Après la défaite, ceux qui se donnent du mal sont toujours récompensés de leurs efforts par de belles victoires au détour des jours qui passent. Vous avez lutté avec vos armes jusqu'à aujourd'hui et demain, il y aura sûrement encore plein de jolies choses à vivre, de projets à faire, de rêves à réaliser. Moi non plus, je ne voudrais pas que Thomas se fasse opérer... Le coeur propose mais la vie en dispose.
Mon coeur de Papa triste quelquefois ne savait même pas que l'on pouvait être malheureux dans un aussi beau cadre que celui que vous habitez. Je passerais dorénavant par chez vous avec une pensée pour chacun d'entre vous, espérant qui sait un jour vous croiser au détour d'un regard ou d'une bonne nouvelle sur ce forum.
Merci de votre visite dans l'Histoire de Thomas, celle de Dorian est dorénavant près de nous,
Franck