Un site, une association

Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

Image de soi, relations aux autres, entourage, l'amour......
Par blandinedh
#18164
Yep, on est pas au boulot, d'ailleurs le tutoiement me va très bien!

Ne culpabilise pas trop, tu sais mes journées ne sont pas très occupées, donc je survis!

Disons que je me dis que c'est très ambitieux pour la môme que je suis d'ouvrir toute seule une nouvelle porte pour ma profession.... Enfin, j'y vais doucement!

Bye bye! :bravo
Par blandinedh
#18175
Tous les matins en partant de chez moi, je me dis "Aujourd'hui, je vais conquérir le monde"!

Alors je me lance!
Par fred1
#18343
Bonjour blandinedh! Et bienvenue sur le site! Tu as tout à fait raison dans tes propositions! C'est le parcours que j'ai suivi et que je suis encore en ce moment! Rééducation du corps,massages, relaxation, ateliers créatifs pour reposer l'esprit mais le chemin est long et difficile! Ce n'est pas pour rien que j'ai fait des études de graphiste après ma première intervention et que je crée des bijoux actuellement! Tu pourras lire mon histoire où souffranceet espoir sont intimement liés! Comment accepter un corps qui a perdu de sa mobilité et qui ressemble plus à un manche à balai? Le travail psychologique pour accepter est long et difficile! Par contre,grande chance cette scoliose me donne envie de participer à tous vos travaux pour faire avancer la recherche et soulager beaucoup d'autres! Tu peux m'envoyer un message privé si tu veux! A bientôt Fred
Par blandinedh
#18664
Bon, ça bouge cette affaire!

J'ai créé un post sur la scoliose sur un site de psychomot', ça réagit un chti peu... Genre, y'en a qui sont devenus psychomotriciens suite à leur scoliose... Je leur ai donné le lien vers S&P. C'est aussi un moyen de se soigner que de choisir un métier centré sur le corps!

Sinon, je lit le bouquin du Dr C..., intéressant...

Enfin, je suis à Lyon pour le WE, et j'en ai profité pour aller fouiner dans les archives de l'école de psychomotricien de la région. Et j'ai trouvé... 3 mémoires sur l'approche psychomotrice de la scoliose idiopathique de l'adolescent. C'est cool de voir que d'autres ont réfléchi sur la question! Même si ces mémoires ont plus de 15 ans, y'a déjà de la matière!

Je vous raconterai quand je serai venue à bout de ces 200 pages!

C'est chouette de voir que y'a moyen, et c'est motivant de voir que ça intéresse des gens!

Bonne journée

Blandine
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Par Biba
#18681
Alors moi je suis plutôt sur les fesses de voir quelqu'un qui se déplace dans une bibliothèque pour zieuter des bouquins avec nous .. dedans .. dans le bouquin Image !
Je plaisante, mais sincèrement ça me fait bizarre de savoir qu'une jeune femme soit intéressée par tout ce monde "idiopatique" ou pas, je sais qu'il y a (heureusement pour nous !) des chercheurs, enfin le monde de la recherche sur la scoliose, mais là on suit "l'étape" en direct avec toi Blandine :bravo2 Et comme tu dis, c'est motivant de voir que d'autres s'y intéressent ! :cotent
Bravo pour ces recherches et ce soutien que tu nous apportes (ainsi que l'idée du site), à bientôt, bib'bisous :bisous
Par fred1
#19146
Coucou blandinedh! :1er tu es la meilleure et je t'encourage vivement à continuer sur cette voie! Cela fait du bien de savoir que le corps médical s'intéresse un peu à nous en tant que personnes! J'ai toujours été frappée par la froideur de mes chirs qui voient en moi uniquement un long travail et ne raisonne pas avec ma sensibilité! Je ne sais pas si tu me comprends car j'ai du mal à exprimer ce que je ressens face à ces hommes très voire trop professionnels! J'ai envie de leur dire que je suis un être humain avec des peurs et d'autres sentiments! En ce qui concerne la communication avec eux c'est zéro sorti du côté purement chirurgical! J'ai toujours eu l'impression que ces messieurs se retranchaient dans leur tour d'ivoire et refusaient le dialogue hors les limites de l'hôpital! Tu penses le plaisir que j'éprouve à enfin pouvoir échanger avec quelqu'un comme toi! Encore merci pour ton intérêt! :bisous1 :bisous1 Fred
Par blandinedh
#19261
Je bouquine, je bouquine... Dans tous ces vieux mémoire, y'a à prendre et à laisser, certes.. Mais je vous livre ici un extrait intéressant:

" J'ai été frappée par cet aspect un peu mécanique de la thérapeutique, dont le but est de réduire la déviation à travers le port de différents orthèses. Quelque chose me gênait dans mon esprit de psychomotricienne: N'aurait-on pas oublié que nous avons affaire à un être, et pas seulement à une colonne vertébrale qu'il faut corriger"

La suite au prochain épisode!

Bon, sinon, y'a plein d'exercices concret pour une prise en charge psychomotrice... Si un jour j'ai en séance une personne ayant une scoliose, je ne serai pas démunie!

Bonne journée!

Blandine
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Par Biba
#19270
Enfin .. il écrit que derrière nos déformations il y a des êtres qui souffrent .. de cette même déformation ! :cotent
Merci Blandine pour toutes tes recherches ! :bravo2
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Par Gitty
#19329
:bravo1 Blandine pour tes recherches. J'ai les mêmes expériences sur la froideur des chirurgiens, à l'époque et de nos jours, j'ai passé des années en hopital....je pense qu'en général ils oublient l'être humain avec ses sentiments alors qu'on attend peut-être qu'un petit mot chaleureux..., c'est si difficile. En kiné, j'ai toujours fait l'expérience contraire, plein d' humanité, c'est génial en ce moment je travaille avec 2 femmes à tour de rôle et ça motive.
J'ai fait des séances de relaxation chez un psychomotricien ces dernières années, c'était bien ! :bisous
Par blandinedh
#19393
Notre façon de travailler en psychomotricité, c'est d'expérimenter sur nous d'abord, avant de proposer quelque chose. :minisoleil

C'est pourquoi je me demande

"Qu'est ce que ça fait de porter un corset?"

"Comment on se sent quand on nous met un plâtre?"

'' Quand on est dans un cadre, quelles sensations corporelles on a?"

Apparemment il y a plusieurs personnes autour de nous pour ce genre de chose. A t'on l'impression d'être un objet?

Quand on se fait opérer, et qu'on se remet debout, comment on se sent dans son corps? Si on donnait un micro à notre corps, qu'est ce qu'il dirait?

"Quel est le regard des autres avant? Et après"

Vastes questions, n'est-ce pas?! Je sais pas si on peut y répondre comme ça dans un forum, mais en tous cas j'en ai plein d'autres!

Bonne journée!

Blandine
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Par Gitty
#19396
Blandine, je crois que tu trouveras déja des réponses en lisant dans les histoires mais bon c'est un peu long. Moi-même je ne me rappelle plus très bien, ça fait presque 30 ans. Je sais que je me suis sentie comme un objet exposé aux regards des autres , on ne m'avait rien expliqué pour le corset ni pour le plâtre. J'avais entre 12 et 14 ans...Le corset en rentrant à la maison après l'arthrodèse était quand même visible sous les vêtements, je me sentais regardé, j'étais gêné, j'avais honte de ne pas être comme les autres et tout ceci en pleine adolescence où on devient femme, on veut être belle et on l'est pas, on est différent des autres.
Je me demande aussi ce que le corset qui enferme le corps et qui le serre a comme influence sur les autres parties du corps et sur le psychique. On manque de liberté.Voilà si je trouve autre chose, je le dirai. J'espère que les ado aussi peuvent t'apporter des réponses. :bisous
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Par Fanette
#19397
Alors, Blandine, je suis très émue, car les questions que tu poses, on ne me les a jamais posées !

-Le port du corset : le corset que j'avais était une armure de plastic et de fer boulonnée par des vis. Tu es un enfant, et on te colle une armure sans t'expliquer la faute que tu as commise !
Impossible de rester quelques minutes au soleil, car le fer ça chauffe !
Ma peur : tomber à l'eau et me noyer.
Voilà l'effet que ça m'a fait il y a plus de 30 ans !

Un plâtre ? Le mien était énorme, avec d'énormes épaulettes qui me donnaient l'impression d'être un joueur de football américain. Inconfortable, il me sciait les cuisses et bloquait la circulation sanguine de mes jambes au collège.
Lorsqu'on m'a mis mon 1er plâtre, j'étais seule, j'étais hospitalisée sur Marseille, et mes parents n'étaient pas avec moi. J'ai crû que j'allais mourir étranglée par les sangles. Et surtt, pas une explication n'est sortie de la bouche de mon toubib ni de son assistant. Ils n'étaient occupés qu'à la fabrication de leur truc ! Mes pleurs sont restés en sourdine,... D'ailleurs, ils n'y ont même pas fait attention !

Les sensations corporelles ? Celles de n'être qu'un morceau de viande, qu'on modèle d'une certaine façon, mais en tout cas, pas la mienne !

Quand on m'a opéré, j'avais 16 ans. On m'a mis debout pour faire mon plâtre quelques jours après l'op. J'ai tourné de l'oeil !
Je n'avais plus de corps, seulement une tête qui fonctionnait sur un bout de bois ankylosé et douloureux. Mon corps n'existait pas ! C'était une plaie ouverte de haut en bas. Plus de seins, étirés comme ils étaient, ils étaient déformés.
Si on avait donné un micro à mon corps, je ne sais pas ce qu'il aurait dit, je crois qu'il n'aurait rien dit, ... Car il n'existait plus depuis longtemps !
Je m'explique, mes parents existaient, car ils avaient un enfant malade,
ma soeur existait, elle a doublé sa 3ème, troublée par les aller et retour pour venir me voir !
Et moi, j'avais de la chance d'être soignée, et de pouvoir repartir du centre, car d'autres y passaient leur vie.

Le regard des autres ? Mes cousines et copines me plaignaient et étaient heureuses de ne pas être comme moi.

Plus tard, une recherche de se démarquer un peu de la société, puisque celle ci m'avait mise à l'écart, j'avais été longtemps dans le monde des handicapés. Après donc, j'ai été différente, originale, introvertie sur certains sujets mais extravertie dans mes convictions (militante, manif, lutte ouvrière, le Che, Planning Familial....)

Puis, j'ai rencontré un garçon, il m'a trouvé belle, il a trouvé mon corps beau, cambré, mince, ....ah bon ! Vraiment ! Non, il se fout de moi ! ....
Bon, le temps est passé, je suis vieille, mais voilà mon parcours !

Merci Blandine, même si tu ne lis pas tout, j'ai ouvert mon dossier top-secret défense....

Bilan : je suis d'une époque où l'on ne parlait pas. Heureusement, les choses ont changé.
Se réconcilier avec son corps, je crois que c'est important pour les ados. Ne plus détester ce corps qui n'entre pas dans les paramètres exigés par la normalité. Lui laisser la parole, le toucher, ...le dorlotter !
Par blandinedh
#19398
je lis fanette, je lis tout avec beaucoup d'attention. De l'émotion même... J'espère que je n'ai pas posé des questions trop fortes. Je compte sur les modérateurs pour me censurer si il le faut.

toute souffrance mérite d'être dite, mérite d'être entendue...

Bisous.
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Par Fanette
#19399
Hop, je voulais rajouter un truc, et tu as déjà répondu Blandine.

Si les modérateurs jugent tes questions trop "dures", (ce que je pense pas, car la langue de bois n'est pas de mise sur ce site, et c'est ce qui fait tout son charme et lui donne sa valeur), il faudra qu'ils rayent ma réponse, et c'est celle d'un témoignage type des années 70.

Oui, je voulais rajouter un point qui pour moi est douloureux.... Les photos !

Lorsqu'on me prenait, en petite culotte, dans toutes les positions en photo, c'était très douloureux et honteux pour moi.

Alors, pour les photos,....pensez à la pudeur et à la gêne des enfants !
:bisous bisous Blandine
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Par Gitty
#19406
Fanette, je suis très touché, tu te souviens de tout , pourtant ça fait aussi longtemps que moi...., même si j'ai tout refoulé pour me "sauver" , je me retrouve aussi dans tes mots. Tu as si bien expliqué ! Un grand merci !! Tu as franchi un grand pas je crois en disant tout ça ouvertement , je sais que c'était pas facile... :amis :bisous1 :bisous1
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